« La concurrence ferroviaire à l’étranger montre qu’elle fonctionne bien »
Après l’ouverture du marché du fret ferroviaire, la voie à suivre est de faire de même pour le transport de passagers, en renforçant la concurrence entre les opérateurs ferroviaires. Telle est la vision de la Commission européenne. Lors du salon RailTech Belgium, plusieurs acteurs en ont débattu.
En Belgique, l’orientation est différente au niveau national, le gouvernement fédéral étant sur le point d’attribuer un nouveau contrat de 10 ans à l’opérateur national, la SNCB. Plusieurs acteurs ont débattu des avantages et des inconvénients de l’ouverture du marché et de son importance pour les passagers lors du salon RailTech Belgium.
Qualité
Katharina Dekeyser d’ALLRAIL, l’Alliance of New Passenger Rail Operators in Europe, qui représente les opérateurs ferroviaires indépendants, est résolument en faveur de l’ouverture du marché. « Un seul fournisseur sur le réseau ferroviaire n’est pas une bonne idée à mon avis. Il faut laisser les acteurs se concurrencer. Les exemples étrangers, comme l’Autriche et la République tchèque, montrent que cela fonctionne bien. L’ensemble du marché en bénéficie. La qualité s’en trouve améliorée. Les passagers en profitent et on peut économiser de l’argent.
Briser le monopole
Adriaan Roest, directeur de marché chez Panteia, une société de recherche et de conseil de premier plan, fondée sur des données, qui aide ses clients à atteindre une large prospérité, n’envisage pas une libéralisation du transport ferroviaire de passagers aux Pays-Bas dans un avenir proche. « Je ne peux pas imaginer que des acteurs privés puissent opérer sur les chemins de fer en dehors de NS. Je vois des opportunités pour les trains internationaux. Par exemple, le monopole de l’Eurostar pourrait être brisé. »
Pas de place
Kees Smilde, de TreinTramBus, une association indépendante qui défend les intérêts de tous les usagers des transports publics, ne voit pas non plus la libéralisation du transport de passagers sur le réseau ferroviaire belge se produire de sitôt. « Il n’y a tout simplement pas de place. Sur un certain nombre de liaisons ferroviaires – par exemple entre Bruxelles et Anvers – il n’y a pas de place. En tout état de cause, Infrabel devra également procéder à des ajustements. Je vois des opportunités pour le trafic ferroviaire international, par exemple vers le Luxembourg.
M. Smilde pose un certain nombre de conditions pour que la libéralisation du rail soit une réussite. « Elle doit être bien réglementée et coordonnée. Il doit y avoir un tarif unique, sinon nous perdrons des passagers. Il doit y avoir une unité d’offre et d’information pour le voyageur. Quoi qu’il en soit, essayez. Donnez-lui une chance. Les exemples d’autres pays, comme l’Allemagne, montrent que cela fonctionne.
Lire aussi: