SNCF : le projet « Allegro » pour s’attaquer au marché italien
Après l’Espagne, la SNCF compte fermement s’attaquer au marché italien, avec son concept low cost Ouigo.
Selon le quotidien français Le Parisien, la SNCF compte exporter son modèle Ouigo, ses TGV à bas prix, sur les lignes à grande vitesse Turin – Milan – Rome – Naples et Turin – Venise.
Dans les locaux de la grande maison, des équipes ont été formées pour travailler sur un futur projet qui porterait le nom de code « Allegro ». La SNCF devrait exposer son projet le 26 avril prochain lors d’un comité d’entreprise Européen (CEE), un organe interne qui sert à prendre des décisions au niveau du développement à l’international.
Ce n’est évidemment pas une grande surprise, la SNCF ayant déjà fait savoir qu’elle mènerait à terme en Italie des opérations similaires à ce qu’elle fait en Espagne.
Il s’agissait aussi de « répondre » à la venue de Trenitalia sur les terres historiques de la SNCF entre Paris et Lyon.
Une évocation de dessertes
Dans le détail, un plan prévoirait neuf allers-retours entre Milan et Rome, dont deux relieraient Turin et 4 autres Naples. Sur la transversale Turin – Milan – Venise.
Concurrence oblige, une légère baisse de voilure serait prévue sur Paris-Milan, qui passerait de 3 à 2 allers-retours. Si ce nombre est confirmé, on assisterait là à une belle offensive sur une ligne déjà bien achalandée avec 2/3 des dessertes Rome-Milan opérées par les Frecciarossa de Trenitalia et 1/3 avec les rames de NTV-Italo, qui a déjà 11 d’expérience.
Pour opérer sur place, la SNCF possède déjà une filiale : « SNCF Voyages Italia » (SVI). Il s’agirait de s’appuyer sur cette société et qui possède déjà un « Certificat de Sécurité Unique », la licence ferroviaire obligatoire pour opérer sur les voies italiennes.
Matériel et marketing
Une particularité de la SNCF est d’opérer ainsi en libre accès avec le concept Ouigo. On ne sait pas encore si c’est ce nom qui sera retenu pour le nouveau service italien. La SNCF compte répéter le modèle aérien avec des fréquences accrues et une agressivité sur les prix.
Sur les marchés du Benelux, la SNCF a conservé le « TGV habituel » à deux classes Thalys, bientôt fusionné avec Eurostar. On reste donc ici dans une option plus haut de gamme.
Même chose vers la Suisse, où le TGV Lyria est lui aussi un marché plus haut de gamme et où le concept low cost est absent.
Le matériel roulant utilisé sera fort probablement les nouveaux TGV-M en cours de test sur le circuit d’essai de Velim, en Tchéquie. Alstom affirmait qu’il s’agissait « d’un train modulable », avec le choix du nombre de sièges. On peut donc s’attendre à des rames en version « capacitaires » monoclasses comme elle l’a fait en Espagne.
Le document consulté indiquerait un besoin de 15 rames nouvelles, pour un service qui ne devrait être livré progressivement qu’entre 2026 et 2028.
Cette initiative française enterre pour de bon toute forme de coopération entre les deux entreprises historiques, comme cela était encore le cas avant 2011. Mais est-ce vraiment une surprise ?
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