Un billet à 9 euros pour les transports locaux en Allemagne
Le billet mensuel à 9 euros qui entrera en vigueur dans les transports publics locaux en Allemagne fait débat.
Le billet à 9 euros arrivera ce 1er juin et devrait attirer davantage de monde vers les bus et les trains. fait partie du « Energy Cost Relief Package » que le gouvernement fédéral allemand a approuvé en principe fin mars.
Les dirigeants du SPD, des Verts et du FDP avaient décidé qu’un ticket pour les transports publics locaux (ÖPNV) à 9 euros par mois devait être instauré pendant 90 jours afin que les automobilistes puissent bénéficier du transport public bon marchéz pour compenser les prix élevés du carburant.
Ce billet est valable uniquement dans le transport local dans tout le pays pendant un mois civil. Il ne s’agit donc pas de billets grande ligne pour voyager par exemple sur les ICE entre Cologne et Berlin ou Francfort et Munich.
Ce billet à 9 euros est proposé pour les mois de juin, juillet et août et est valable dans les transports locaux et régionaux dans toute l’Allemagne. Cela signifie qu’en achetant ce billet à Nuremberg, Hambourg ou Munich, on achète en fait un abonnement valable dans tous les trains régionaux de la Deutsche Bahn et des opérateurs privés, avec bien entendu la possibilité de voyager dans les autres opérateurs de transport.
Cela inclus donc les services de bus réguliers, les tram et métros, les trains S-Bahn et l’ensemble des trains régionaux (uniquement en 2e classe). Le ticket doit être disponible sous forme numérique, mais également via des distributeurs automatiques de billets et des guichets.
Une bonne idée qui suscite des craintes
Cette offre unique en Allemagne risque de voir un grand nombre de personnes l’utiliser, ce qui est en soi le but recherché. Mais cela signifie que les trains et les transports publics seraient susceptibles d’être parfois très encombrés. Les associations de voyageurs craignent les attroupements alors qu’il sera difficile, surtout en période vacances, d’avoir davantage de matériel roulant et de personnel afin d’élargir l’offre.
Les employés de la Deutsche Bahn, notamment, demandent du personnel supplémentaire pour faire face à une ruée attendue de passagers avec ce billet à prix réduit. « Nous saluons le billet à 9 euros, mais craignons qu’il ne soit surchargé, notamment dans les régions de villégiature », a déclaré Ralf Damde, vice-président du comité général d’entreprise DB Regio, au site Schiene.de.
Selon Damde, la plupart des passagers supplémentaires attendus devront se contenter du service des trains et de bus existants, avec très peu de circulations supplémentaires. « La DB Regio à elle seule met en service 40 à 50 voitures à deux niveaux supplémentaires. Mais il n’y a plus rien en réserves. »
Controverses financières
Les débats ont fait rage quand à la couverture des coûts de cette offre unique. A priori, il était prévu que le ticket à 9 euros soit couvert par un financement supplémentaire du gouvernement fédéral d’un montant total de 2,5 milliards d’euros.
Mais selon un projet de loi du ministère fédéral des Transports, les 3,7 milliards d’euros de fonds fédéraux destinés initialement à compenser les effets de la pandémie inclueraient en réalité le financement de l’abonnement mensuel à 9 euros, provoquant un grand questionnement sur qui va payer finalement la facture.
Les opérateurs de transport public et les Länder craignent en effet des surcoûts administratifs non compensés par le pouvoir fédéral (mise en oeuvre de la billetterie, informatique à adapter, informations à diffuser). Ils réclament aussi davantage de moyens pour compenser la hausse des prix de l’énergie (carburant et électricité).