La Belgique et le Luxembourg demandent un financement de l’UE pour améliorer le transport ferroviaire transfrontalier
Le ministre belge de la Mobilité, George Gilkinet, et son homologue luxembourgeoise, Yuriko Backes, se sont rencontrés à Bruxelles pour la première réunion bilatérale officielle cette semaine afin d’évaluer les projets ferroviaires communs et de réitérer leurs ambitions conjointes en matière de rail.
Cette rencontre fait suite à la signature d’une lettre d’intention visant à renforcer la coopération ferroviaire entre les deux pays par Gilkinet et François Bausch, alors ministre luxembourgeois de la Mobilité, le 3 octobre 2023. Yuriko Backes succède à Bausch en tant que ministre de la Mobilité et des Transports publics depuis novembre 2023 dans le nouveau gouvernement. En renforçant leur coopération ferroviaire, les deux pays visent à améliorer les connexions transfrontalières, attirant un nombre croissant de passagers vers le train, en particulier les quelque 45 000 navetteurs quotidiens entre la Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg.
Avec cette lettre, les deux parties se sont fixé des objectifs ambitieux pour 2040, notamment doubler le pourcentage de navetteurs optant pour le train entre les deux pays et multiplier par deux le volume de fret ferroviaire entre la Belgique et le Luxembourg. En outre, elles visent à renforcer l’attrait des voyages en train en réduisant la durée des trajets entre les capitales, avec pour objectif une liaison en deux heures entre Bruxelles et la ville de Luxembourg d’ici à 2030. Cet engagement commun préalable bénéficie également du soutien de la société nationale des chemins de fer belges NMBS/SNCB et de l’opérateur luxembourgeois Société Nationale des Chemins de Fer Luxembourgeois (CFL).
Financement de l’UE
L’initiative de modernisation en cours de l’axe ferroviaire Bruxelles-Luxembourg dans le cadre du réseau transeuropéen de transport (RTE-T) et le corridor stratégique Mer du Nord-Méditerranée ont été au cœur de leurs discussions. Au cours de cette rencontre diplomatique, les ministres ont franchi une étape importante en signant conjointement une lettre de soutien, faisant appel à l’aide financière de la Commission européenne dans le cadre du programme « Connecting Europe Facility ». Ce mécanisme de financement de l’UE vise à orienter les investissements vers les infrastructures européennes de transport, d’énergie et numériques afin de combler les lacunes et les goulets d’étranglement.
Les ministres ont lancé le développement d’une nouvelle liaison ferroviaire à grande vitesse entre Bruxelles et le Luxembourg en accélérant les efforts de modernisation de l’axe 3. Yuriko Backes a souligné l’importance d’améliorer la connectivité ferroviaire par le biais de la ligne Bruxelles-Luxembourg, en la qualifiant de priorité absolue. La modernisation prévue devrait rationaliser les temps de trajet pour les passagers et augmenter la part modale du rail. Les fréquences sur la liaison IC existante ont été doublées et les voitures M7 récemment introduites sont désormais en service. L’établissement d’une liaison directe entre Luxembourg et Libramont est également prévu. Cette liaison devrait fonctionner deux fois par heure à l’avenir, ce qui évitera aux navetteurs de devoir changer de train.
Cette initiative s’inscrit dans la vision commune d’établir un réseau ferroviaire interopérable et efficace, reconnu comme un élément central de la mobilité multimodale et un facteur essentiel de réduction des émissions de carbone. Le ministre luxembourgeois a déclaré qu’il comptait sur le soutien de la Commission européenne pour faire avancer ce projet ferroviaire transfrontalier essentiel.
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