La Commission européenne est invitée à « faire preuve de leadership » et à développer une stratégie pour les trains de nuit
Les ministres des transports de Belgique, d’Autriche et du Luxembourg, ainsi que des députés européens et de nombreuses associations, demandent à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, de réagir à la récente renaissance des trains de nuit et de présenter une stratégie européenne visant à développer un réseau complet de trains de nuit. Ils ont envoyé une lettre ouverte aux plus hauts responsables de l’UE cette semaine.
« Il existe une forte demande du public pour un réseau européen de trains de nuit, puisque sept Européens sur dix envisageraient de voyager en train de nuit », écrivent les signataires. Cependant, le retour des trains de nuit est fortement entravé par les frais élevés d’accès aux voies et les risques financiers liés à l’investissement dans le matériel roulant pour les trains de nuit, notent-ils. Sans parler des barrières techniques et de l’absence de coordination des horaires entre les pays européens, de l’absence de sécurité à long terme de l’accès aux voies sous la forme d’accords-cadres et de l’absence de plateformes de réservation complètes.
La lettre ouverte est signée par plusieurs ministres des transports ou de la mobilité de pays européens, à savoir Georges Gilkinet (Belgique), Leonore Gewessler (Autriche) et François Bausch (Luxembourg). Neuf membres du Parlement européen de la commission des transports et du tourisme (TRAN), dont la présidente Karima Delli, et de nombreuses associations ont également signé la lettre : l’Alliance of Passenger Rail New Entrants in Europe (ALLRAIL), la Fédération européenne pour le transport et l’environnement (T&E), le Réseau européen des associations de voyageurs d’affaires (BT4Europe), la Communauté européenne des entreprises ferroviaires et d’infrastructure (CER) et l’Association européenne de l’industrie ferroviaire (UNIFE).
Ils estiment qu’une stratégie européenne pour les trains de nuit y contribuerait et exhortent le bras exécutif de l’Union européenne à prendre des mesures, en adressant leur lettre à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, au vice-président exécutif du Green Deal Maroš Šefčovič et à la commissaire aux transports Adina Vălean.
Quels sont les besoins de la stratégie ?
Grâce à plusieurs mesures, les signataires affirment que « nous pouvons faire revenir les trains de nuit dans notre Union, stimuler le tourisme durable, générer des opportunités d’emploi, renforcer notre industrie ferroviaire européenne et fournir une option de voyage alternative respectueuse du climat ». Les signataires proposent notamment de réduire les redevances d’accès aux voies pour les trains internationaux, et en particulier pour les trains de nuit. Sous Georges Gilkinet, la Belgique a déjà pris cette mesure et a encouragé d’autres pays à faire de même. En outre, des ressources financières européennes et nationales « substantielles » devraient être allouées pour moderniser l’infrastructure ferroviaire existante, combler les chaînons manquants et assurer le déploiement de l’ERTMS. Les sections transfrontalières devraient être au centre des investissements, soulignent-ils.
Afin de réduire les obstacles à l’obtention d’un financement pour l’acquisition de matériel roulant pour les trains de nuit, ils demandent instamment à la Banque européenne d’investissement d’accorder des prêts plus attractifs, indépendamment de la taille et de la structure de propriété des candidats. En ce qui concerne l’approbation du matériel roulant, la Commission est invitée à garantir une approbation européenne rapide et rentable du matériel roulant ferroviaire, y compris des trains de nuit, pour une utilisation sur le réseau ferroviaire RTE-T qui a été mis à niveau selon une norme commune.
Pour faciliter la réservation d’un billet, ils invitent à libérer l’échange de données dans le système ferroviaire européen conformément au secteur afin de faciliter la réservation de billets pour les trains de nuit et les trains de correspondance, tant pour les passagers que pour les entreprises.
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