Essais concluants pour le premier train régional hybride à Toulouse
La dernière phase de test du projet de transformation d’un train Régiolis diesel-électrique en hybride batterie-électrique en France, initié en 2018 par la SNCF et Alstom, s’est récemment achevée. En début de semaine, le train a été présenté aux parties prenantes à Toulouse, où les tests ont été réalisés. Le début du service commercial expérimental est prévu pour la fin de l’année 2023.
En avril, des tests ont été effectués sur les lignes Toulouse-Mazamet et Toulouse-Rodez afin d’évaluer les performances du premier train régional hybride électrique-thermique-batterie. Les résultats ont montré que le train se comportait comme prévu, avec des économies d’énergie allant jusqu’à 20 % selon le trajet.
La SNCF et Alstom ont contribué au projet à hauteur de 3,8 millions d’euros chacun, les régions Occitanie, Nouvelle-Aquitaine et Grand Est à hauteur de 3 millions d’euros chacune, et la région Centre Val de Loire à hauteur de 250 000 euros. Le budget total s’élève donc à 16,85 millions d’euros. Par ailleurs, la région Occitanie a mis à disposition du projet une rame de son parc liO.
Le 14 juin, cette rame a été présentée au Technicentre Occitanie par Jean-Luc Gibelin, vice-président de la région Occitanie en charge de la mobilité pour tous et des infrastructures de transport, Philippe Bru, directeur régional de SNCF Voyageurs Occitanie, et Kaïs Albouchi, directeur des projets Régiolis Hybride et Hydrogène chez Alstom. La mise en service commerciale expérimentale est prévue dans quelques mois, après l’obtention des autorisations nécessaires de l’Établissement Public de Sécurité Ferroviaire (EPSF).
Les premières réactions sont positives, avec un taux de récupération de l’énergie de freinage de plus de 90 %, permettant des économies d’énergie allant jusqu’à 20 % selon les itinéraires. Le train est également capable de fonctionner en mode zéro émission, en n’utilisant que les batteries sur de courtes distances, ce qui est avantageux pour les trajets à faible émission de carbone dans les agglomérations. Sur les lignes non électriques, le train régional hybride peut parcourir jusqu’à 1 000 kilomètres, tout comme la version bimode diesel-électrique.
Le premier train régional français à batteries
Le premier train régional français à utiliser des batteries pour sa propulsion a été développé en modifiant la rame Régiolis. Début 2021, la moitié des moteurs thermiques a été remplacée par des batteries lithium-ion. Cette conversion a été réalisée sur le site CAF de Reichshoffen, après une phase de validation préliminaire des nouveaux systèmes de stockage d’énergie sur le site Alstom de Tarbes fin 2020. Un wagon de la rame a également été temporairement équipé d’un laboratoire et de capteurs pour mesurer les flux d’énergie du train.
Avec ses deux systèmes de stockage d’énergie et sa voiture laboratoire, la rame a commencé sa phase de test au second semestre 2021. Une phase d’essais statiques et dynamiques jusqu’à 60 kilomètres par heure a été réalisée à Reichshoffen pour vérifier le bon fonctionnement de la rame et tester son mode de traction hybride. Les essais se sont ensuite poursuivis sur l’anneau de Vélim, en République tchèque, avec des tests de validation et de certification jusqu’à 160 kilomètres par heure. Cela a permis de tester tous les nouveaux modes de traction du train à la vitesse d’exploitation et de valider les modèles de simulation d’itinéraires.
Les derniers essais sur le réseau ferré national ont eu lieu en avril. SNCF Voyageurs doit maintenant déposer le dossier d’admission auprès de l’Établissement public de sécurité ferroviaire (EPSF) afin d’obtenir les autorisations nécessaires à l’exploitation commerciale. Durant cette période, SNCF Voyageurs va également préparer la mise en service de la rame dans les différentes régions (plan de circulation, formation du personnel, etc.).
Prochaines étapes
La mise en service commerciale expérimentale est prévue fin 2023 en région Occitanie, notamment sur les lignes Mazamet-Toulouse et Rodez-Toulouse. La rame modifiée circulera ensuite tout au long de l’année 2024 dans les régions Nouvelle-Aquitaine, Grand Est et Centre-Val de Loire. Le déploiement de la solution d’hybridation sur les autres rames bimodes Régiolis reste à préciser, et pourrait débuter dès que les régions, en leur qualité d’autorités organisatrices des transports régionaux de voyageurs, le décideront.
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