Le colis est-il de retour dans nos trains ?

Photo : Network Rail

C’est ce que tentent de démontrer les britanniques, avec déjà deux expériences.

Varamis Rail, le plus récent opérateur ferroviaire du Royaume-Uni, a collaboré avec Network Rail, Eversholt, Steer Consultancy et d’autres partenaires du secteur de la logistique pour lancer un service de transport de colis.
Ce service, lancé le 9 janvier, circule entre l’Écosse et Birmingham du lundi au vendredi et est destiné aux détaillants et aux sociétés de livraison tierces.

Le but est donc de livrer des colis en réception jour A – livraison jour B, c’est-à-dire en saut de nuit.

De son côté, InterCity RailFreight (ICRF), présentait lors d’un congrès à Birmingham une solution de transport de petits colis à l’aide des espaces libres de certains intercity voyageurs. Les colis sont réceptionnés à même le quai par son propre personnel.

Le service « hub and bespoke » d’ICRF a permis de transporter des marchandises aussi diverses que des fournitures médicales et des fruits de mer de première qualité par train jusqu’à des gares de voyageurs pour les livrer par des moyens à faible émission de carbone (souvent des vélos-courriers) à destination des clients dans des hôpitaux et des lieux d’accueil haut de gamme.

Varamis(Photo : Network Rail)

Matériel roulant spécifique

Pour Varamis, Eversholt Rail a converti des automotrices Class 321 en les vidant de leurs sièges, afin de leur permettre de transporter des marchandises, tandis que Network Rail a fourni les licences d’exploitation, les contrats et les sillons nécessaires à l’exploitation du service.

Ces travaux sont réalisés par Gemini à Wolverton et furent achevés à la fin de l’année 2022. Les négociations se poursuivent avec plusieurs autres opérateurs, dont Orion, concernant ces trains et les baux seront conclus dans les mois à venir.

La première ligne « proof of concept » de Varamis est donc en service entre Mossend Down Yard et Birmingham International. D’une durée d’un peu moins de 5 heures à l’aller et au retour, ce nouveau service apporte un changement radical dans le transport express anglo-écossais de nuit.

Ce service, qui fonctionne la nuit, est idéal pour les entreprises de transport de colis express ou les fournisseurs de services logistiques qui transportent des biens de consommation à rotation rapide et cherchent à acheminer des volumes pour une livraison le lendemain entre l’Écosse et les Midlands.

Le retour du colis dans les trains ?

Avec l’arrivée de gros intégrateurs comme DHL, Fedex ou UPS à la fin des années 90, le segment des petits colis, jadis géré par train, avait quitté le transport ferroviaire par manque de fiabilité et de coûts. Il en fut de même pour quasi toutes les postes d’Europe, à l’exception notoire de celle de la Suisse.

Ces géants du colis exploitent des centaines d’avions et des milliers de camionettes de livraison partout dans le monde, ce dont le rail ne disposait pas.

Le respect du délai de livraison est devenu de nos jours un critère capital pour l’e-commerce, ce que Amazon ou Bol.com ont parfaitement compris… et appliqué. Malheureusement ces délais sont rendus possibles à l’aide de solution fossiles et routières.

Le retour du colis dans les trains, même s’il en remplacera jamais l’entièreté du mode routier, permet donc de décarboner en partie un secteur mis à l’index par les objectifs climatiques et l’opinion publique, pourtant bien friande de tels services.

Le directeur général de Varamis Rail, Phil Read, se félicite : « en tant que plus récent opérateur ferroviaire du Royaume-Uni, Varamis Rail tient à promouvoir les avantages durables que le chemin de fer peut offrir à l’économie britannique, aux côtés de Network Rail. L’augmentation des achats en ligne et des livraisons à domicile au cours des dernières années a accéléré la recherche de solutions plus respectueuses de l’environnement pour le transport de nos colis, produits ou marchandises légères au Royaume-Uni ; une solution est le réseau ferroviaire électrifié. »

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Auteur: Frédéric de Kemmeter