France : une étude pour identifier les besoins en trafic intermodal
Une étude identifie les conditions nécessaires au développement du transport combiné rail-route, impératif dans un contexte d’urgence écologique.
Le GNTC et Rail Logistics Europe publient un rapport réalisé par le cabinet Altermind avec des experts du secteur, qui met en lumière le levier que représente le développement du transport combiné rail-route dans un contexte marqué par des enjeux de crise énergétique, d’urgnece climatique et de souveraineté.
Ce rapport d’expert, qui s’appuie sur une analyse fine du secteur, chiffre les bénéfices que représente le transport combiné et souligne les 3 grandes priorités pour lever les freibs à son développement.
Le transport combiné rail-route est le segment le plus dynamique et le plus porteur du fret ferroviaire, dont il assure 39% du trafic. Il a vocation à être le principal moteur du report modal de la route vers le rail sur longue distance.
Des avantages
Selon le rapport, le combiné rail-route génère des bénéfices sociaux et environnementaux :
- le transport d’une unité de transport intermodale par transport combiné sur 1000 km permet à la collectivité d’éviter 800 € d’externalités négatives (accidentalité, pollution atmosphérique, climat, énergie, habitat naturel, bruit et congestion)
- Un triplement de ses trafics en 2030 permettrait (pour autant qu’on y arrive), de déduire les émissions de CO2 de plus de 2 millions de tonnes et la consommation de 750.000 tonnes d’équivalent pétrole.
Trois priorités
Les auteurs du rapport ont bien perçu l’incapacité actuelle pour les opérateurs de répondre. C’est pourquoi ils proposent un plan de développement reposant sur trois priorités :
- Concernant les sillons et l’accès aux infrastructures, les auteurs voudraient qu’on les garantisse et qu’on les construise selon les besoins du marché. L’accroissement des capacités ferorviaires allouées au transport combiné passe par des arbitrages repensés par rapport aux travaux sur le réseau et à la circulation des voyageurs. Dans cet esprit, il est également indispensable d’investir massivement dans la régénération du réseau, ainsi que dans la modernisation des terminaux de combiné existants et la création de nouvelles plateformes multimodales.
- Un soutien financier aux opérateurx reste nécessaire, en tenant compte des co-bénéfices (moins de congestion des routes, moins de CO2 émis, moins d’accidents, une meilleure qualité de l’air…) et du contexte économique, notamment pour faire face, de façon urgente, à l’explosion des coûts de l’énergie.
- Une autre forme de soutien peut se faire au travers d’incitations à la fois financières et réglementaires pour accélérer le report modal vers le transport combiné.
Les auteurs du rapport forment le voeu d’obtenir des résultats concrets dès 2027, avec une augmentation de trafic de 60% d’ici 2027, ce qui éviterait la mise en circulation de 450.000 poids-lourds supplémentaires sur les routes, soit 1 million de tonnes de CO2 et 300.000 tonnes équivalent pétroles évitées.
Une impulsion forte est nécessaire pour atteindre les objectifs fixés par le gouvernement français à l’horizon 2030. Dans cette optique, le GNTC et Rail Logistics Europe ont engagé des discussions et présenté ce rapport aux pouvoirs publics et à SNCF Réseau ces dernières semaines, et espèrent des décisions et avancées concrètes très prochainement.
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