L’Euro Carex italien arrête ses opérations après quatre ans
De quoi s’agit-il ? Du TGV de fret italien qui a été exploité durant quatre années en Italie. Cela fait penser au projet belge d’Euro Carex, à priori définitivement enterré.
Quatre ans exactement après la présentation et le lancement du service, l’expérience du transport de marchandises à grande vitesse par rail pour laquelle la marque Mercitalia Fast avait été inventée a pris fin.
De quoi s’agit-il au juste ? D’une sorte d’Euro Carex à la sauce italienne qui, contrairement au projet belge, était malgré tout devenu réalité.
En 2018, le groupe FS via sa branche fret avait en effet lancé un TGV fret particulier entre Maddaloni Marcianise et Bologne. La clientèle visée était les logisticiens de fret sensibles comme la pharmacie ou les colis express. Il ne s’agissait que d’un aller-retour quotidien, avec emprunt des lignes à grande vitesse.
Cela n’est pas sans analogie avec un autre projet qui devait notamment avoir lieu en Belgique.
Un projet européen centré sur Liège
EuroCarex (acronyme de CArgo Rail EXpress) était un projet européen de réseau de fret express léger par rail, lancé en 2009, axé sur les petits colis, un segment qui a complètement disparu du paysage ferroviaire dans de nombreuses entreprises ferroviaires d’Europe.
L’idée était d’utiliser des TGV cargo entre les grandes capitales et villes européennes sur des distances de 200 à 500 kilomètres.
Le projet était en grande partie centré sur Liège-Airport, mais pas uniquement. Après un bref espoir en 2021 où il fut un instant question de 60 millions d’euros de subsides, le couperait tombait et le projet était pour ainsi dire enterré pour de bon.
Dans la foulée, les italiens semblent avoir pu démontrer que la chose était possible.
Faisabilité en Italie
Plutôt que de rechercher une rame neuve que personne ne produisait, les italiens utilisèrent une rame ETR.500 (désormais classé ETR M-01 Fast), dont les 12 voitures de voyageurs furent vidées de leurs sièges dans les ateliers de Vicenza et de Voghera. Le système de climatisation et les convertisseurs statiques pour la production de 220 Volts destinés aux services à bord et aux prises de courant furent également retirés.
Cet allégement a dû être compensé par 3,6 tonnes de ballast pour maintenir la stabilité des rames à grande vitesse. Les voitures devenues « wagons » furent équipées d’un système d’extinction d’incendie conforme aux spécifications de la STI 2014 ainsi que de deux caméras par véhicule, connectées à un écran en cabine de conduite.
Le service entre Maddaloni Marcianise, près de Naples, et Bologne, dura 4 ans, en empruntant les lignes à grande vitesse italienne, bien que le train était bridé à 250km/h.
Les sources officielles ne précisent pas les raisons qui ont conduit à la suspension du service. Cependant, les informations glanées par-ci par-là indiquent notamment que l’ETR 500 Fast avait rencontré un bon succès, jusqu’à l‘arrivée de la pandémie qui s’est déclarée peu après un an et demi de service, et qui a affecté l’équilibre de cette expérience qui reste encore originale et pratiquement unique en Europe.
D’autres pointent le fait que les 2 rames ETR (il y en avait une de réserve) devaient passer en révision technique de longue durée.
Le dernier train aurait circulé en toute discrétion la nuit des 18 et 19 novembre dernier. Le groupe FS parle de « service temporairement suspendu, alors que de nouvelles évaluations commerciales sont en cours ».