CargoBeamer se prépare à entrer en Espagne
L’opérateur allemand CargoBeamer veut maintenant se lancer en Espagne et cherche un opérateur pour la traction de ses trains.
L’opérateur ferroviaire CargoBeamer accélère son arrivée en Espagne et est déjà en négociation avec des sociétés de traction pour sa navette entre Barcelone et Perpignan . « L’objectif est d’avoir des opérations régulières vers l’Europe du Nord depuis Barcelone en juin », a confirmé le nouveau directeur des ventes de CargoBeamer en Espagne, Robert Delgado.
Une technologie révolutionnaire
La technologie de CargoBeamer a quelques similitudes avec celle utilisée par la SNCF avec le système Lohr Industrie. Objectif commun : se passer de grues pour charger des semi-remorques. Alors que la SNCF a adopté la technique de wagons avec plancher pivotant à 45°, le système CargoBeamer repose sur des bacs qui translatent sur des supports mobiles insérer dans le sol.
L’avantage du bac transversal est qu’il est intégré dans le wagon à une hauteur peu élevée au dessus des rails, ce qui permet d’obtenir une hauteur de chargement libre de 4m, nommé « P400 », qui est la cote de la plupart des semi-remorques.
Un second avantage du bac est qu’il est… grutable. Cela permet à CargoBeamer d’atteindre des terminaux où le système transversal au sol n’existe pas.
La technique de chargement transversal (photo CargoBeamer)
Élargir la clientèle de chargeurs
Outre le fait d’obtenir le généreux gabarit P400, la technique du bac transversal permet aussi de recevoir les semi-remorques non-préhensibles par pinces, qui forment la toute grande majorité du parc routier. Cela permet d’accueillir une clientèle supplémentaire qui n’aurait pas pu prendre le train.
CargoBeamer peut ainsi charger tout type de semi-remorque, y compris le fret frigorifique, comme l’expliquait son directeur du développement commercial, Nicholas Albrecht, en octobre dernier lors d’une conférence organisée par le port de Barcelone. Comme son système permet un chargement vertical et horizontal, il n’est pas nécessaire que les semi-remorques soient grutables.
Selon CargoBeamer, le chargement et le déchargement de 36 semi-remorques prend environ 20 minutes. L’opérateur ferroviaire allemand a actuellement des liaisons entre l’Italie (Domodossola), la France (Calais et Perpignan), l’Allemagne (Kaldenkirchen et Duisburg), le Royaume-Uni (Ashford) et la Pologne (Poznan).
Bientôt en Espagne
La possibilité d’utiliser le terminal de Can Tunis pour ces opérations à Barcelone est également à l’étude. Depuis 2012, une ligne à écartement UIC relie Perpignan à Figueras et Barcelone. Le handicap de l’Espagne avec son écartement différent disparait.
La navette serait prévue en milieu d’année et CargoBeamer est en négociations avec un tractionnaire entre Perpignan et Barcelone. Cette navette profiterait ainsi des liaisons CargoBeamer actuelles entre Perpignan et Calais, qui mènent au Royaume-Uni, et entre Perpignan et Kaldenkirchen (Allemagne).
CargoBeamer envisage cependant de créer son propre terminal avec son système transversal. L’investissement serait de l’ordre de 30 ou 40 millions d’euros, « le prix moyen d’un de nos terminaux », explique Robert Delgado, Directeur commercial de CargoBeamer en Espagne.
Actuellement, l’étude du meilleur emplacement pour ce terminal ferroviaire à voie UIC est en cours, dont l’objectif est qu’il puisse bénéficier du corridor méditerranéen. Quant aux itinéraires les plus intéressants pour l’opérateur d’autoroute ferroviaire, il y a ceux du nord et du centre, à Barcelone ou à Saragosse, mais aussi vers le Portugal. « C’est une option », assure Robert Delgado.
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