Démarrage lent du service ferroviaire direct Cardiff-Edinburgh

Il y a maintenant près de six mois. Les ministres gallois et écossais ont salué le nouveau service quotidien direct entre Cardiff et Édimbourg. Cependant, le développement de la ligne laisse à désirer.
Les espoirs d’un horaire plus étendu entre le Pays de Galles et l’Écosse devront attendre encore un peu. La révision de l’horaire de mai, pour l’ensemble de la Grande-Bretagne, n’a pas encore permis d’augmenter le nombre de trains directs. La proposition d’un opérateur à « accès ouvert » n’a encore rien donné de concret entre les deux capitales.
Gérer les attentes des voyageurs
Près de quarante ans après la disparition du dernier service direct, Édimbourg et Cardiff sont enfin reliées par le rail. Après une attente en fanfare, le service CrossCountry Trains, qui fonctionne une fois par jour, parcourt tranquillement le pays depuis décembre 2024.
La nouvelle liaison, qui part de Cardiff Central à 9 h 45 tous les jours de la semaine, avec un service correspondant en direction du sud depuis Edinburgh Waverley à 13 h 07, a été accueillie avec enthousiasme par les initiés du secteur ferroviaire et les politiciens désireux de célébrer une meilleure connectivité entre les capitales. Mais les voyageurs réguliers pourraient vouloir gérer leurs attentes.
Voyage Voyager
Exploité par CrossCountry, une société souvent associée à des trains bondés et à des places debout, le service utilise les trains Voyager que l’on connaît bien. Ces unités à moteur diesel sont le cheval de bataille des trains interurbains britanniques depuis le début des années 2000. Bien qu’ils soient capables de rouler à grande vitesse, les Voyager ont un nombre limité de places assises par rapport aux trains électriques plus longs et, ce qui est crucial pour un trajet de 455 miles, des conditions de vie à bord réputées pour leur exiguïté.

Le service lui-même n’est pas vraiment un sprint. Il s’arrête dans 22 gares entre les deux capitales, y compris dans des centres très fréquentés comme Birmingham New Street et dans des gares plus petites comme Tamworth et Lydney. Ces arrêts peuvent dissuader les passagers de parcourir la totalité du trajet, qui pourraient préférer une correspondance plus rapide avec changement, même s’ils doivent pour cela transporter leurs bagages d’un quai à l’autre.
Un symbole important, mais une contrainte pour la flotte
Le réseau tentaculaire de CrossCountry s’étend d’Aberdeen à Penzance. Bien que ces deux destinations viennent de perdre leur célèbre long service direct, CrossCountry exploite toujours certains des services continus les plus longs du Royaume-Uni. Cependant, c’est aussi l’un des services les plus fréquentés, ce qui entraîne fréquemment des plaintes de clients au sujet de la surpopulation, en particulier aux heures de pointe. L’ajout d’un train direct Cardiff-Edinburgh, bien que symboliquement important, ne contribuera guère à soulager la flotte de CrossCountry, qui est à bout de souffle.
L’opérateur a confirmé qu’aucun train supplémentaire Cardiff-Edinburgh ne sera ajouté lors du prochain changement d’horaire en mai 2025, malgré le rafraîchissement général de nombreux horaires ferroviaires au Royaume-Uni. Le service direct une fois par jour reste la seule option pour les passagers qui souhaitent voyager sans changer de train.
Le pari de l’accès ouvert pour FirstGroup
Pendant ce temps, le paysage plus large des services ferroviaires britanniques à accès ouvert continue de changer. Avec la nationalisation à l’horizon, le gouvernement britannique a laissé entendre que l’accès ouvert pourrait ne pas être une priorité. C’est peut-être ce qui a persuadé Grand Union, un opérateur potentiel de Cardiff-Edinburgh, de vendre ses actifs à la multinationale FirstGroup. Ce conglomérat, dont le siège est à Aberdeen, achète des propriétés en libre accès comme s’il s’agissait d’un phénomène de mode. Ce pourrait être un pari lucratif – s’il s’avère payant.
On espérait un service express entre les deux pays. C’est peut-être encore le cas, mais pas dans le cadre de cette révision des horaires. Pour l’instant, le service CrossCountry constitue une option utile, quoique parfois inconfortable, pour ceux qui souhaitent aller de la capitale écossaise à la capitale galloise sans changement. Mais ne vous attendez pas à une traversée de la Grande-Bretagne en douceur et dans le luxe. Il faut s’armer de sept heures de patience et s’attendre à voir défiler les sites touristiques en cours de route.