La liaison ferroviaire entre l’Italie et la France est rétablie 19 mois après avoir été interrompue par un glissement de terrain
Après 19 mois, les trains circulent à nouveau dans le tunnel ferroviaire du Fréjus. Cette liaison ferroviaire essentielle entre la France et l’Italie a été rouverte le 31 mars, rétablissant un corridor transfrontalier vital qui était bloqué depuis un glissement de terrain massif en août 2023. La SNCF a remis en service ses trains à grande vitesse le 31 mars, et Trenitalia ce matin (1er avril).
L’attente est terminée : les voies sur lesquelles circulaient les trains à grande vitesse entre la France et l’Italie accueillent enfin des trains après un glissement de terrain qui avait bloqué la ligne il y a plus d’un an et demi. Plus de 15 000 mètres cubes de roches et de gravats ont dévalé les falaises de La Praz, à quelques kilomètres de Modane, le 27 août 2023, provoquant la fermeture complète de la ligne ferroviaire France-Italie à travers les Alpes du Nord.
« Désormais, il y aura 5 TGV par jour, un véritable avantage pour les habitants de ces deux grandes villes, mais aussi pour ceux des régions à nouveau desservies par le TGV, comme Chambéry, Saint-Jean-de-Maurienne et Modane », a déclaré le ministre français des transports, Philippe Tabarot, lors du (re)lancement.
« Un grand bravo aux équipes de SNCF Reseau qui, pendant un an et demi, ont travaillé sans relâche pour remettre en état les voies après le plus grand glissement de terrain depuis 45 ans, dans des conditions souvent difficiles. Ce retour à la normale marque le début d’un voyage de deux jours en Savoie, où j’aurai le plaisir de fêter ce succès transalpin avec nos amis italiens, à bord d’un TGV de Trenitalia. «
Une grande vulnérabilité
Le blocage pendant 19 mois d’une importante liaison ferroviaire entre deux pays a montré la vulnérabilité de la ligne ferroviaire. Vincent de Rivaz, Président du Comité pour la Transalpine : « Aux enjeux écologiques et économiques de la ligne Lyon-Turin s’ajoute la nécessité de sécuriser le réseau de transport dans les Alpes, dont la fragilité a été une nouvelle fois constatée. »
Alors que les services de transport de passagers, y compris la ligne à grande vitesse Milan-Paris, sont de retour, la reprise du transport de marchandises pourrait prendre plus de temps, de nombreux expéditeurs s’étant entre-temps tournés vers le transport routier, a rapporté la publication sœur RailFreight.
Comme le souligne La Transalpine, l’ancienne voie ferrée de Maurienne a été conçue au XIXe siècle et traverse des zones montagneuses où les signes de fragilité géologique augmentent en raison de l’érosion naturelle et du changement climatique. Depuis sa mise en service sous Napoléon III, de nombreux accidents naturels se sont succédé. En 2019, un glissement de terrain avait déjà coupé la liaison pendant près d’un mois.
« À moins de percer un tunnel comme on le fait avec la ligne Lyon-Turin pour limiter l’impact des risques naturels en montagne et l’éventuelle fermeture des voies ferrées, il n’y a pas de solution miracle », estime Johan Berthet, docteur en géomorphologie alpine à l’Université de Savoie. En effet, « si le tunnel sous les Alpes de la liaison Lyon-Turin avait déjà été en service, la circulation des trains n’aurait pas été interrompue », affirme Vincent de Rivaz.
Le tunnel est déjà en construction, géré par Tunnel Euralpin Lyon Turin (TELT), une entreprise commune de RFI et de la SNCF. Fin 2022, la date d’achèvement du tunnel de base était prévue pour 2032.
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