La déclaration financière du Royaume-Uni ne stimule pas le secteur ferroviaire

L’économie britannique est déjà confrontée à des signaux d’alarme sur toute la ligne. Hausse des coûts, hausse des impôts et baisse de la productivité. Les plans de croissance du gouvernement britannique se heurtent à une longue série d’obstacles. Les annonces faites aujourd’hui par le chancelier de l’Échiquier n’ont guère apporté de réconfort.
Rachel Reeves, chancelière de l’Échiquier, a fait une déclaration au parlement britannique aujourd’hui (mercredi 26 mars). Le discours sur la croissance de la défense ne compensera pas les hausses d’impôts et l’économie généralement déprimée. Selon les politiciens de l’opposition, la déclaration de printemps ne fera qu’accentuer la dépression de l’économie. Tous ces points ont été réfutés par le chancelier.
Le transport ferroviaire prêt à subir les effets de la déclaration de printemps
La déclaration de printemps se répercutera sur le secteur des transports dans les mois à venir. Certaines mesures ont déjà été prises. Il s’agit en premier lieu de l’augmentation significative des charges sociales sur les salaires. Les avertissements des employeurs ont commencé à se concrétiser, les secteurs ouvriers (tels que les chaînes de supermarchés) annonçant des licenciements.
Les emplois dans la fonction publique sont également menacés et des réductions d’effectifs sont également observées dans les secteurs de l’administration. Les chemins de fer de passagers pourraient être confrontés à un arrêt soudain de leurs chiffres de fréquentation en hausse. Le ralentissement de l’économie menace également les activités de fret. « La déclaration de printemps ne s’attaque pas aux problèmes structurels profonds de notre économie », a déclaré Eddie Dempsey, récemment nommé secrétaire général du syndicat ferroviaire RMT. « À moins d’un changement fondamental dans la structure de notre économie qui redistribue les richesses vers l’investissement dans nos infrastructures, nos logements et nos services, le cycle de baisse du niveau de vie se poursuivra pendant une génération.
Redondance du matériel roulant et licenciements de locomotives
La baisse de la demande de bureaux et de logements se traduit par une menace pour les matériaux de construction qui constituent le pilier du fret ferroviaire. Par ailleurs, la hausse des prix, l’augmentation des taxes et la baisse de l’emploi réduisent le pouvoir d’achat, ce qui entraîne une diminution du nombre de conteneurs nécessaires à l’approvisionnement des entrepôts.

Cette baisse de la demande a un impact sur le trafic intermodal – l’autre côté de l’équation du fret ferroviaire. La Grande-Bretagne peut bien souffrir d’une pénurie d’entrepôts desservis par le rail et d’infrastructures logistiques en général, mais supprimer la croissance économique n’est pas la meilleure façon de résoudre ce problème. Soudain, il ne s’agit plus seulement de chiffres sur les graphiques financiers du chancelier. Il s’agit de matériel roulant, de licenciements de locomotives et de suppressions d’emplois.
Rien de nouveau, attendons la révision des dépenses
Rachel Reeves a affirmé qu’elle avait entamé il y a neuf mois un programme de réforme économique d’une « décennie ». Elle a affirmé que l’économie redeviendrait excédentaire d’ici deux ans. La chancelière s’est montrée inflexible sur le fait qu’elle ne réviserait pas ses propres paramètres financiers. Elle a déclaré qu’il y aurait des changements fiscaux dans sa déclaration, mais qu’elle renforcerait de manière significative les mesures de lutte contre l’évasion fiscale – un problème qui représente toujours plusieurs milliards de livres pour le Royaume-Uni.
M. Reeves a souvent fait référence à la prochaine révision des dépenses, attendue pour le mois de juin. Cet examen présentera des projets spécifiques ou, plus pertinemment, des projets susceptibles d’être abandonnés. Elle a conclu en admettant que le redressement de l’économie stagnante ne se ferait pas du jour au lendemain. Il faudra peut-être attendre quelques années avant qu’elle ne revienne à la Chambre des communes avec autant d’assurance.
Questions sur les dépenses d’infrastructure
Il semble que si les industries britanniques du transport et du commerce sont appelées à se développer, ce sera grâce au secteur privé ou à des investissements étrangers. Le développement de Peel Ports à Liverpool et l’expansion du London Gateway de DP World illustrent ces deux scénarios. Toutefois, il est peu probable que des investisseurs privés financent la réparation des routes britanniques, notoirement négligées, et aucun investisseur n’interviendra pour dire : « Bonjour, Network Rail, nous avons besoin de vous » : « Bonjour, Network Rail, nous allons construire ce projet d’amélioration de la capacité de la région d’Ely pour vous ». Pourtant, le manque de fonds n’a pas empêché le gouvernement d’approuver (enfin) la construction d’un tunnel routier à six voies de 4,1 kilomètres sous la Tamise. Ce n’est pas forcément le concept de transport le plus durable à l’ordre du jour.
Le chancelier s’est fait fort d’annoncer une augmentation des dépenses d’investissement dans les infrastructures de 2 milliards de livres par an. Cependant, cela doit couvrir tout, des nids-de-poule aux toits des écoles. On ne peut pas s’attendre à ce que les embranchements de fret et les postes d’amarrage des ports figurent en haut de la liste des dépenses. Quant à sa promesse de faire de la Grande-Bretagne une « superpuissance de l’industrie de la défense », elle a souligné qu’un nouveau « conseil de croissance de la défense » serait au cœur d’une stratégie industrielle moderne pour la Grande-Bretagne. À l’heure actuelle, la plupart des observateurs s’accordent à dire que la Grande-Bretagne est loin d’être une superpuissance industrielle.
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