Je n’ai rien à me reprocher » : Le ministre français des transports « mis en examen » pour détournement de fonds publics
Le ministre français des transports, Philippe Tabarot, fait l’objet d’une enquête du parquet national financier sur des soupçons de détournement de fonds publics et de dissimulation d’infractions, selon des sources de l’agence Reuters. Le ministre en difficulté a déclaré qu’il n’avait « rien à se reprocher ».
L’enquête, qui découle d’un rapport de 2021 de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, se concentre sur les activités de Tabarot entre 2018 et 2020. Plus précisément, elle examine ses rôles au sein d’un groupement d’intérêt public (GIP) touristique et culturel et son travail lié à la communication pour Le Cannet, une commune du sud de la France, pendant la période où la ville était gouvernée par sa sœur, Michèle Tabarot, députée du parti conservateur Les Républicains.
Selon FranceBleu, Tabarot a déclaré avoir gagné un total de 137 872 euros en 2019, d’après sa déclaration d’intérêts et d’activités déposée en novembre 2020 auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Ce montant comprenait plus de 15 300 euros pour son rôle de chargé de communication à la mairie du Cannet, près de 82 500 euros en tant que directeur du GIP, et plus de 40 000 euros pour son travail de conseiller régional.
Je n’ai rien à me reprocher ».
L’enquête vise à déterminer si le salaire qu’il a perçu pour son travail au sein du groupement d’intérêt public était justifié. Une perquisition a eu lieu en novembre 2022 au domicile de Tabarot, ainsi qu’à la mairie du Cannet et au bureau local du GIP, dans le cadre de l’enquête.
« Je n’ai rien à me reprocher », a-t-il déclaré à la presse lundi. « J’ai travaillé avec diligence avec un salaire qui est régulé dans la plus grande transparence. Dans un communiqué de presse publié lundi, M. Tabarot s’est étonné des articles publiés « depuis ce matin dans la presse laissant croire à un nouveau développement d’une histoire vieille de quatre ans ». Le ministre a souligné qu’il n’y avait « aucune information sur le contenu de cette procédure », ajoutant qu’il n’a « jamais été entendu ou sollicité par la justice ».
Pression supplémentaire sur le nouveau gouvernement français
M. Tabarot, qui a été nommé à son poste actuel dans le gouvernement de M. Bayrou le mois dernier, fait maintenant l’objet d’une surveillance accrue, ce qui ajoute aux défis politiques auxquels il est confronté ainsi que le gouvernement. En effet, les rapports d’enquête préliminaire ajoutent une pression supplémentaire sur le Premier ministre français récemment nommé, François Bayrou, qui doit déjà faire face à une opposition significative pour assurer le budget de son gouvernement dans un contexte de résistance parlementaire croissante.
La nouvelle arrive également alors que Tabarot a signalé qu’il reprendrait l’idée lancée fin 2024 par son prédécesseur François Durovray pour faire face à la concurrence naissante contre la SNCF dans le cadre de la poussée de l’UE vers la libéralisation du rail : à savoir que le gouvernement français pourrait forcer les concurrents de la SNCF à ne pas exploiter uniquement des liaisons directes Paris-Lyon-Marseille ou Paris-Bordeaux, mais aussi à fournir d’autres services moins rentables avec leurs trains à grande vitesse, au nom de l’aménagement du territoire.
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