D’Édimbourg à Glasgow en quinze minutes ?
La technologie Maglev va radicalement modifier le paysage de l’Écosse. Les 80 kilomètres qui séparent deux des plus grandes villes britanniques pourraient être parcourus en quinze minutes, toutes les quinze minutes. Le service de 480 km/h ferait de la plus grande ville d’Écosse (Glasgow) et de la capitale administrative de l’Écosse (Édimbourg) un marché unique, ce qui donnerait un coup de fouet à l’économie de la ceinture centrale de l’Écosse. Sauf pour une chose : cela n’arrivera jamais.
Les nouvelles viennent de tomber. Une nouvelle datant d’il y a quinze ans. Ne dites pas que RailTech.com n’est pas le premier à vous informer. Des plans ont été dévoilés pour construire une liaison fixe maglev futuriste à travers le centre de l’Écosse, reliant les villes de Glasgow et d’Édimbourg en seulement quinze minutes, soit presque trois fois plus vite que les trains les plus rapides jamais mis en service entre les deux villes. Le seul problème avec ce grand projet de relier les villes en moins de temps qu’il n’en faut pour marcher entre les principales gares de Glasgow Central et Glasgow Queen Street, c’est qu’il n’a jamais vu le jour. L’intégralité des plans et des délibérations vient seulement d’être révélée, dans le cadre de l’ouverture annuelle des procès-verbaux du gouvernement.
Une lecture qui n’est pas des plus passionnantes
Chaque année, au début du mois de janvier, une nouvelle série de décisions politiques gouvernementales et de comptes rendus de réunions sont déclassifiés et mis à la disposition du public. Certains documents gouvernementaux sont maintenus sous embargo pour des périodes variables, en fonction de la nature des discussions et des organes gouvernementaux britanniques concernés.
Les documents les plus sensibles peuvent rester secrets pendant des décennies. Les questions relatives à une nouvelle liaison fixe entre les plus grandes villes d’Écosse ont été un peu moins controversées. Bien que les propositions aient été du domaine public dès le départ, les détails des réunions et les procès-verbaux n’ont été rendus publics que quinze ans plus tard, soit un peu plus lentement que la durée estimée du voyage. Le prix de 2 milliards de livres sterling (2,38 milliards d’euros), qui pourrait atteindre 6 milliards de livres sterling, a peut-être incité les ministres à « ne pas débattre largement » de la question.
Un quart d’heure de fanatisme
Si le concept de liaisons fixes très rapides vous semble familier – ou peut-être plus encore l’abandon des projets de liaisons fixes très rapides – vous n’êtes pas en train de l’imaginer. Un maglev sur mesure entre Édimbourg et Glasgow était un concept qui faisait suite à un projet abandonné visant à relier Londres, Birmingham, Manchester, Newcastle, Édimbourg et Glasgow par une ligne de maglev « ultrarapide ».
Comme on pouvait s’y attendre, ce projet n’a pas vu le jour. Les concepts de connectivité et de coût n’ont pas attiré l’attention du gouvernement de l’époque, et l’ensemble du projet a été discrètement abandonné. Cependant, en Écosse, l’idée est allée jusqu’à une salle de comité à Holyrood, avant d’être complètement démagnétisée. « Fanatique pendant quinze minutes » était peut-être le slogan du projet, mais en réalité, il n’a pas été plus que « considéré pendant quelques minutes ».
Il n’est pas surprenant que la principale raison de l’échec du projet ait été son prix de plusieurs milliards de livres sterling. Édimbourg et Glasgow continuent d’être reliées par plusieurs chemins de fer conventionnels, le trajet prenant au mieux 45 minutes. Bien qu’il s’agisse ostensiblement d’une invention britannique, le Royaume-Uni n’a jamais eu qu’un seul service maglev – un court système de transport de personnes à l’aéroport de Birmingham. La voie de 600 mètres a été fermée il y a un certain temps et remplacée par une technologie plus conventionnelle. Ironiquement, la disgrâce couverte équivaut à une marche d’un peu moins de quinze minutes.
