Un nouveau système d’électrification pourrait permettre d’économiser des millions d’euros
La branche britannique d’une société d’ingénierie suisse a fait la démonstration d’un nouveau développement dans le domaine des systèmes d’électrification. Furrer + Frey GB, qui a fait ses preuves en matière d’innovation ferroviaire, a présenté ce qu’elle appelle un système révolutionnaire qui promet de réduire les coûts de construction des chemins de fer. Le Centre mondial d’excellence ferroviaire (GCRE), situé dans le sud du pays de Galles, a accueilli l’événement en début de semaine (10 décembre).
Développé par Furrer+Frey GB, le « Cost-Reducing Dynamic Electrification System » (CODES) utilise des cantilevers télécommandés pour créer un jumeau réel des lignes électriques aériennes. Le système, qui a bénéficié d’un financement du gouvernement britannique à hauteur de 500 000 livres sterling (590 000 euros). La société affirme qu’il pourrait révolutionner le processus d’électrification en permettant de tester et d’affiner les conceptions de manière rapide et rentable.
Opportunités d’affiner les conceptions
Furrer + Frey n’est pas un nouveau venu dans le monde de l’innovation en matière d’électrification. Il y a un peu plus de deux ans, la société a fait la démonstration d’un système d’équipement pivotant pour lignes aériennes. Cette innovation pourrait être une solution pour alimenter la traction électrique dans les terminaux, tout en permettant le chargement et le déchargement conventionnels. Aujourd’hui, l’entreprise a fait la démonstration d’un système à mouvement vertical qui pourrait réduire radicalement les coûts dans le domaine de l’électrification des chemins de fer.
« Les ponts élévateurs destinés à l’électrification peuvent coûter des millions de livres, une somme que nous pouvons économiser en testant et en examinant minutieusement les conceptions d’une manière qui, jusqu’à présent, était tout simplement trop coûteuse », a déclaré Noel Dolphin, responsable des projets britanniques chez F+F. « Notre kit nous permettra de mettre en place un jumeau grandeur nature d’une conception, de passer du papier à la vie réelle, où il pourra être testé en toute sécurité pour affiner les conceptions », a expliqué M. Dolphin. « L’électrification offre déjà un excellent rapport qualité-prix en augmentant la capacité, en améliorant la fiabilité et en réduisant la pollution. Notre système pourrait faire baisser les coûts initiaux, ce qui augmenterait encore le rapport qualité-prix ».
Des gains de temps considérables pour les itinéraires
Traditionnellement, la préparation des chemins de fer à l’électrification implique des modifications coûteuses et perturbatrices des ponts et autres infrastructures pour accueillir les lignes électriques aériennes. En simulant ces scénarios dans la réalité, le CODES offre un moyen de minimiser ces perturbations tout en réduisant les coûts initiaux. Les opérateurs d’infrastructures pourront télécharger leurs conceptions et les tester dans des conditions réelles sur la piste d’essai prévue par le GCRE. Le système pourrait également permettre des gains de temps considérables sur les routes du pays.
Le tronçon de CODES d’un kilomètre de long sera installé sur la piste d’essai. Le projet a été financé dans le cadre du concours « Innovation in Railway Construction », d’une valeur de 7,4 millions de livres sterling, géré par le GCRE et financé par le ministère des affaires et du commerce par l’intermédiaire d’Innovate UK, un département gouvernemental. « Ce système nous aidera à évaluer la vitesse des lignes existantes dans les gares, les passages à niveau et les ponts, ce qui pourrait permettre des gains de temps considérables sur les lignes du Royaume-Uni », a déclaré Noel Dolphin.
Le Centre mondial d’excellence ferroviaire (GCRE) au sud du Pays de Galles a été approuvé en 2021 et a été considéré comme une compensation technologique potentielle pour certains des effets de la fermeture de l’aciérie de Port Talbot. Il sera pleinement opérationnel d’ici l’année prochaine.