La SNCB présente à nouveau un projet de train réduit malgré les objections
La SNCB a présenté à nouveau une version édulcorée de son offre de trains pour 2025, bien que le ministre belge de la Mobilité sortant ait rejeté un plan similaire le mois dernier. Georges Gilkinet a répondu en disant qu’il « regrettait l’absence d’engagements plus fermes pour l’avenir ». La plupart des trains de nuit promis devront attendre, mais il y a d’autres changements importants dans les services aux passagers pour la nouvelle année.
Vendredi dernier, le conseil d’administration de la SNCB a annoncé qu’il poursuivrait sa décision du mois dernier de réduire considérablement certains aspects de l’offre de trains prévue pour cette année, qu’il avait qualifiée de « plan de transport le plus ambitieux de l’histoire de la Belgique ». En 2023, la société avait annoncé son intention d’augmenter le nombre de kilomètres parcourus en train en Belgique de 7,4 % sur une période de trois ans grâce à un plan d’expansion rapide. Cependant, en raison d’un manque de personnel, elle a déclaré début septembre qu’elle devrait réduire ces objectifs à 5 %.
Elle a ajouté qu’elle devrait reporter d’au moins six mois la majorité de ses projets prévus pour l’année prochaine, la deuxième phase de son plan d’expansion ferroviaire. Il s’agit notamment de l’expansion des trains de fin de soirée le vendredi et des projets visant à mettre en place 16 trains sur le réseau urbain de Bruxelles et neuf à Anvers. Elle a ajouté que 15 autres trains de fin de soirée le samedi à Bruxelles seraient également reportés.
L’impasse à la SNCB : « Do you part !
Un bras de fer public s’est rapidement engagé entre le ministre de la mobilité et vice-premier ministre Georges Gilkinet, du parti Ecolo, et l’opérateur ferroviaire belge. Le mois dernier, il a rejeté l’offre de la SNCB et lui a demandé d’y réfléchir. Entre-temps, il a déclaré au Brussels Times que la société ferroviaire n’avait « jamais reçu autant de moyens et de perspectives claires » de la part du gouvernement, et qu’il était maintenant temps pour la SNCB de « faire sa part ».
« S’ils ne le font pas, le risque est que nos ambitions soient revues à la baisse et que les contrats que nous avons signés soient remis en cause par le futur gouvernement, dont les projets de démantèlement des chemins de fer sont déjà clairs », a-t-il déclaré au journal.
Le parti de M. Gilkinet a perdu les élections générales de juin, mais il restera à son poste pendant le long processus de formation d’un nouveau gouvernement de coalition en Belgique. En ce qui concerne la décision récente de la SNCB de poursuivre ses projets de réduction, M. Gilkinet a réaffirmé sa déception. Il a dit « regretter l’absence d’engagements plus fermes pour l’avenir, puisque l’augmentation de l’offre de trains est au cœur du contrat de service public ».
Un bouleversement plus large
Les projets qui ont provoqué des frictions entre le gouvernement sortant et la SNCB s’inscrivent dans le cadre d’un remaniement plus large des services ferroviaires du pays. La SNCB souhaite attirer 30 % de passagers supplémentaires d’ici 2032, ce qui implique d’offrir davantage de services, en particulier le week-end et tard le soir. L’augmentation de ces services était prévue pour décembre 2024, mais la SNCB a déclaré une fois de plus qu’elle devrait être repoussée, demandant à Gilkinet de soumettre l’offre révisée de décembre au Conseil des ministres « dans les plus brefs délais ».
Si la SNCB obtient cette fois le feu vert du gouvernement, le nouveau service ferroviaire entrera en vigueur le 15 décembre. Le plan de transport 2023-2026 prévoit une croissance supplémentaire de 2 % du nombre de trains-km, en plus de l’extension d’un kilomètre déjà mise en œuvre en 2024. Elle sera également complétée par la remise en service de 220 trains qui avaient été temporairement retirés du service depuis 2022, en raison d’un manque important de personnel suite à la crise du COVID-19.
La SNCB a déclaré que cette augmentation de l’offre en 2025 « constitue une étape vers l’objectif d’augmenter l’offre ferroviaire de 10 % à l’horizon 2032 ». Cependant, comme cela a été dit, des extensions clés, notamment des trains de nuit à Bruxelles et Anvers, ainsi que de nombreuses fréquences accrues le week-end, ont été repoussées. Voici à quoi ressemble le dernier plan de transport pour décembre 2024. Faites attention aux dates auxquelles les nouveaux services seront mis en place.
Extension du S
Autour d’Anvers, le train de banlieue S entre Puurs, Anvers et Essen circulera pour la première fois deux fois par heure le samedi. Depuis début septembre, ce train circule à nouveau deux fois par heure en semaine entre Anvers et Essen. Ensuite, à partir de juin 2025, le S81 entre Schaerbeek, Bruxelles-Schuman, Ottignies et Louvain-la-Neuve circulera toute la journée en semaine et non plus seulement aux heures de pointe. Il s’agit d’un troisième train S par heure entre Ottignies et Bruxelles. Il s’arrêtera également dans le quartier européen.
Le « Dampoortexpress »
Par ailleurs, à partir de décembre, le train direct qui circule en semaine aux heures de pointe entre Saint-Nicolas, Lokeren, Gand-Dampoort et Bruxelles, également connu sous le nom de « Dampoortexpress », reviendra également à son horaire initial, avec une arrivée à Bruxelles-Midi à 8h30.
Modification de l’IC Bruxelles-Anvers
Entre Anvers et Bruxelles, il y aura quatre trains IC par heure au lieu de cinq à partir de décembre – en plus des deux trains de banlieue S – dont l’un desservira l’aéroport de Bruxelles. La SNCB a indiqué que la perte de connexion était due au fait qu’Eurostar a pris le créneau dans un contexte de capacité limitée sur le réseau et de redevances d’utilisation de l’infrastructure plus élevées pour les trains.
Achèvement du pont de Saint-Job
En juin 2025, les travaux d’Infrabel sur le pont du Carsoel à Saint-Job seront achevés. Cela signifie que deux voies seront à nouveau disponibles sur la ligne ferroviaire entre Bruxelles-Luxembourg et la gare de Saint-Job à Uccle. Cela permettra de faire circuler à nouveau plus de trains S entre Bruxelles-Luxembourg et Nivelles d’une part, et entre Bruxelles-Luxembourg, Halle et Enghien d’autre part. Au total, la SNCB précise que cela représente 33 trains par jour.
Modifications de l’offre existante en raison de l’infrastructure
Les services ferroviaires nationaux et internationaux seront également modifiés pour faire plus de place au transport de marchandises. Une des conséquences est que les trains IC entre Liège-Guillemins, Ans, Waremme et Bruxelles suivront un itinéraire différent et s’arrêteront également à l’aéroport de Bruxelles. Ces gares disposeront donc d’une liaison ferroviaire directe avec l’aéroport de Zaventem, mais le temps de trajet entre Waremme et Bruxelles augmentera de 13 minutes.
Entre-temps, un train P du matin entre Courtrai et Gand ne pourra pas circuler en raison de la saturation de la capacité de l’infrastructure dans la région de Gand : ce train sera toutefois précédé et suivi par des trains IC dont la capacité restante est suffisante.
Trains (re)mis en service
En ce qui concerne la réintroduction de 220 trains par semaine, principalement destinés à renforcer l’offre suburbaine, il y aura un deuxième train S par heure pendant les heures de pointe entre Anvers et Herentals, ainsi que plusieurs trains P autour de Gand, Grammont et Courtrai.
Une liaison plus rapide entre Bruxelles et Amsterdam
En collaboration avec Nederlandse Spoorwegen (NS), la SNCB déploiera une nouvelle liaison ferroviaire internationale à grande vitesse entre les gares de Bruxelles-Sud et Amsterdam-Zuid à partir de décembre 2024, avec 16 allers-retours par jour. La liaison sera mise en service avec de nouveaux trains ICNG appartenant à NS.
La nouvelle liaison s’ajoutera aux trains IC classiques (également 16 allers-retours quotidiens) qui relient les gares de Bruxelles-Sud et Rotterdam-Centraal, via l’aéroport de Bruxelles, avec des arrêts à Bruxelles-Central, Bruxelles-Nord, Bruxelles-Aéroport, Malines, Anvers-Berchem, Anvers-Central, Noorderkempen, Breda et Rotterdam. Cela permettra de doubler le nombre de trains à destination et en provenance des Pays-Bas. Une nouvelle liaison ferroviaire entre Bruxelles et Paris sera également mise en place à partir de décembre 2024, via Mons.
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