La Belgique suspend une liaison ferroviaire essentielle avec l’Europe
La Belgique a fermé une ligne ferroviaire à grande vitesse essentielle entre Bruxelles et la frontière française pendant deux semaines et demie en raison d’importants travaux de rénovation qui dureront au total une dizaine d’années. Les services Eurostar et TGV étant pour l’instant détournés vers les lignes ferroviaires classiques, les passagers voyageant entre Bruxelles, la France et le Royaume-Uni devront faire face à des temps de trajet sensiblement plus longs.
La « LGV1 », la plus ancienne ligne à grande vitesse de Belgique, transporte une centaine de trains par jour entre la Belgique et la France à une vitesse d’environ 300 km/h. Elle constitue une liaison essentielle pour les passagers qui voyagent entre Bruxelles et la France. Il s’agit d’une liaison essentielle pour les passagers qui se rendent au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et en Allemagne, ainsi que pour l’économie du nord-ouest de l’Europe.
Cependant, Infrabel, la société publique belge de gestion des chemins de fer, affirme qu’elle doit rénover complètement la ligne d’ici à 2035. Une grande partie des 310 millions d’euros de travaux de rénovation sera réalisée de nuit, mais chaque année, le trafic ferroviaire sera interrompu pendant deux semaines en moyenne en été.
Les travaux sur le tronçon « Leuze-Brugelette » du train à grande vitesse belge ont débuté lundi, marquant le début d’un projet de dix ans. L’une des deux voies sera entièrement rénovée sur une distance de 17,6 km dans les semaines à venir.
Les temps de parcours via la Belgique augmentent de 30 minutes
Le trafic dans les deux sens le long de la ligne sera entièrement interrompu jusqu’au 30 août. Pendant les travaux, les trains à grande vitesse seront détournés vers les lignes ferroviaires classiques. Les trains en provenance et à destination de Paris passeront par Mons, tandis que ceux en provenance et à destination de Londres passeront par Ath/Tournai. Cette déviation augmentera la durée des trajets d’environ 30 minutes.
Les travaux auront également un impact sur les services domestiques entre Bruxelles et Mouscron (Hainaut) et Bruxelles et Mons, car les services à grande vitesse emprunteront la même voie. Infrabel a déclaré qu’elle était consciente des perturbations causées par les travaux et qu’elle faisait « tout ce qui est en son pouvoir » pour en limiter l’impact.
A toute heure du jour et de la nuit
Dans le cadre de ses efforts, les équipes techniques travailleront 24 heures sur 24 pendant 18 jours et nuits pour renouveler la ligne Leuze-Brugelette. Elles poseront plus de 35 km de nouveaux rails, environ 30 000 nouvelles traverses et environ 5 500 tonnes de ballast sur la voie au cours des prochaines semaines. D’importants travaux d’entretien auront également lieu, notamment le nettoyage des bassins d’orage et le remplacement de câbles et d’autres éléments du système de signalisation.
Pour mener à bien ces travaux, Infrabel fait appel au train de travaux autrichien « Swietelsky ». Mesurant plus d’un kilomètre de long et pesant 4 000 tonnes, il a réalisé des projets de construction ferroviaire de grande envergure dans toute l’Europe. Cependant, ce n’est que la deuxième fois qu’il est utilisé sur les voies belges.
Équipée d’une unité de renouvellement de 200 mètres de long, la machine peut écarter les rails, soulever les traverses et aspirer les ballasts pour les nettoyer. Dans le même mouvement, elle nivelle et prépare le sol pour poser de nouvelles traverses et répandre les ballasts nettoyés. Il remplace ensuite les rails. Pas moins de 70 techniciens opèrent ce train, qui peut renouveler plus de 180 mètres de voies par heure.
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