HS2 : des réductions partout, sauf au niveau du prix
Le responsable de HS2, Sir Jonathan Thompson, a comparu devant la commission des transports du Parlement britannique. Il a été convoqué pour faire le point sur l’avancement du projet. Sir Jon s’est montré franc quant à l’escalade des coûts du projet HS2. Malgré la réduction radicale de la ligne, réduite à une navette entre Londres et Birmingham, le coût risque encore de dépasser le budget initial pour l’ensemble du réseau.
Les membres du Parlement britannique ont reçu un avertissement sévère. Le chemin de fer à grande vitesse britannique restera le chemin de fer à coût élevé de la Grande-Bretagne. Sir Jon Thompson, président exécutif de High Speed 2 Ltd (HS2), a reconnu que le coût estimé de la première phase était encore très élevé. Les coûts de construction de la ligne pourraient désormais atteindre 66 milliards de livres (77 milliards d’euros). L’augmentation du prix des matériaux pourrait à elle seule représenter jusqu’à dix milliards de livres (11,7 milliards d’euros) supplémentaires.
Une ligne plus courte, des prix plus élevés
Le comité spécial des transports, composé de représentants de plusieurs partis, examine tous les aspects de la politique des transports et de sa mise en œuvre au Royaume-Uni. Ses membres, issus du corps élu du Parlement, convoquent des témoins. Ils publient ensuite des rapports et des recommandations afin d’alimenter le débat au sein du Parlement. Le projet HS2 a souvent été à l’ordre du jour.
Dans son témoignage devant la commission, Jon Thompson a expliqué qu’il y avait des divergences dans les estimations. Celles-ci sont dues au fait que le gouvernement et HS2 Ltd ont utilisé les prix de 2019. Il affirme qu’ils n’ont pas tenu compte de l’inflation, suite à la pandémie de COVID-19 et à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La dernière estimation de la société pour la ligne réduite Londres-Birmingham s’élève à près de 57 milliards de livres (67 milliards d’euros), aux prix de 2019. L’estimation de 2009 pour l’ensemble du réseau, y compris les tronçons vers Manchester et Leeds, était d’environ 37 milliards de livres (43 milliards d’euros).
Peu de constructions en cours
La commission, présidée par Iain Stewart, député conservateur de Milton Keynes South, a interrogé Sir Jon. Il a demandé quels étaient les progrès et les étapes de la section Londres-Birmingham (« Phase 1 ») au cours des six derniers mois. Sir Jon a indiqué que les travaux de génie civil étaient à moitié terminés et que le pic de la construction devrait être atteint cette année. Il a toutefois reconnu les défis à relever. Il a insisté sur les décisions en suspens concernant le creusement d’un tunnel entre le terminus provisoire à Old Oak Common et le terminus central à Euston. À l’heure actuelle, il s’agit d’un chantier controversé et très décrié, où l’on construit très peu.
Ce témoignage intervient quelques mois après que le Premier ministre Rishi Sunak a annoncé l’annulation du projet de lignes HS2 au nord de Birmingham pour des raisons de coût. Le gouvernement estime que le projet devrait être réalisé à un coût plus proche de l’estimation basse de 45 milliards de livres (plus de 52 milliards d’euros). Sir Jon a douté de la faisabilité de l’estimation de 45 milliards de livres, soulignant que le budget initial était trop bas … si tant est qu’une somme de onze chiffres puisse être qualifiée de « basse ».