Vols de cuivre sur les chemins de fer triplent
Pas moins de 466 vols de cuivre ont été enregistrés sur les chemins de fer en 2022. C’est plus de trois fois plus que l’année précédente. C’est ce que révèlent les chiffres que le député Tomas Roggeman (NV-A) a demandés au ministre de la Mobilité Georges Gilkinet.
Les vols de cuivre ont causé plus de 33 000 minutes de retard. C’est surtout la Wallonie qui a le plus de problèmes, avec 83 pour-cent des vols. Le député Tomas Roggeman, qui a demandé ces chiffres au ministre, demande que des mesures soient prises : « Ces vols provoquent un gouffre financier pour Infrabel et beaucoup de désagréments pour les voyageurs. Je demande donc plus de contrôles et des amendes plus élevées. C’est la seule façon de dissuader les voleurs. »
Un record
Le nombre de vols d’équipements en cuivre chez le gestionnaire de réseaux ferroviaires Infrabel a atteint un niveau record en 2022. L’année dernière, 466 vols de cuivre ont été enregistrés. C’est trois fois plus que l’année précédente. La plupart de ces actes ont lieu en Wallonie, avec 83 pour-cent des cas. Le centre de gravité de la vague de vols se situe dans la région de Charleroi. Pas moins de 64 pour-cent des infractions se produisent dans la région de la capitale provinciale du Hainaut. 12 pour-cent des vols ont lieu en Flandre et 5 pour-cent dans la région de Bruxelles-Capitale.
Des dégâts énormes
Le long des voies et des chantiers d’Infrabel, on trouve des milliers de kilos de cuivre. « Le cuivre est une denrée recherchée par les voleurs. En 2022, 6,99 millions d’euros de ce métal ont été dérobés », explique M. Roggeman. « Une lourde perte financière pour Infrabel. Outre la perte financière, ces vols de cuivre entraînent également une perturbation des services. En 2022, cela a représenté 33 169 minutes de retard, soit plus d’une heure et demie par jour. A titre de comparaison, sur l’ensemble de l’année 2022, le total des retards ferroviaires s’élève à 2.872.939 minutes ou 47.882 heures ».
Charleroi comme plaque tournante
Pour plus de 466 délits de vols de cuivre enregistrés le long de Charleroi, à peine 11 condamnations ont été prononcées l’année dernière. « En raison de l’éloignement des chantiers le long de la ligne de chemin de fer, il est très difficile de prendre les voleurs sur le fait, ce qui explique le faible taux de poursuites », explique le député Roggeman. Pour le député Roggeman, l’accent doit donc être mis sur l’élargissement du contrôle, en plus des poursuites judiciaires. « Cela ne peut pas être uniquement la responsabilité de la police fédérale. Le fait que 2/3 des vols se produisent à Charleroi et dans ses environs n’est pas normal. Si Charleroi est une plaque tournante du vol de cuivre, il s’agit également d’un problème local et donc d’une responsabilité des zones de police locales. Davantage de contrôles par la police locale le long des lignes de chemin de fer peuvent augmenter les chances d’être pris. En outre, nous avons besoin d’amendes plus élevées pour avoir un effet plus dissuasif.
Réponse d’Infrabel
Infrabel admet que le coût des vols de câbles est élevé. « En ce qui concerne les 7 millions d’euros, les vols de câbles coûtent effectivement cher à Infrabel », déclare Thomas Baeken. « Mais outre les dégâts matériels et financiers, il y a aussi les retards que les voleurs de câbles causent à la circulation des trains. Si l’on regarde les chiffres pour 2022, on arrive à une moyenne d’une heure et demie de retard par jour à cause de cette forme de criminalité ».
Infrabel mise donc sur de nombreuses mesures sur le terrain. En résumé : enfouissement des câbles, remplacement du cuivre par de l’aluminium là où c’est possible et traceurs GPS. Elle travaille également en étroite collaboration avec la police. « Elle met l’accent sur les actions de contrôle et les patrouilles afin d’arrêter les voleurs de câbles », explique M. Baeken. « Nous espérons bien sûr que la combinaison de toutes ces actions permettra de réduire le nombre de vols.