SNCF Voyageurs exploitera les trains de Nouvelle Aquitaine jusqu’en 2030
A cinq mois de l’entrée en vigueur d’une nouvelle législation européenne imposant la mise en concurrence de tous les nouveaux contrats de services ferroviaires, la région Nouvelle Aquitaine et SNCF Voyageurs ont signé une nouvelle convention pour l’exploitation et le financement du service public de transport ferroviaire régional de voyageurs. D’une durée de 7 ans, de janvier 2024 à décembre 2030, cette nouvelle convention fixe des objectifs pour répondre aux besoins des 60 000 voyageurs quotidiens qui empruntent les TER sur plus de 3 410 km de lignes dans la région.
La nouvelle loi exige que tous les nouveaux contrats de services ferroviaires signés après le 25 décembre 2023 fassent l’objet d’un appel d’offres. Avant cette date, la loi autorise un accord direct avec SNCF Voyageurs pour une période maximale de 10 ans. Le précédent accord d’exploitation TER avec la SNCF couvre la période de 2019 à 2024, et a montré des résultats positifs. Sur cette période, il y a eu 11 pourcent de trains et 33 pourcent de voyageurs en plus, ainsi qu’une amélioration des services, notamment par la mise en œuvre de la refonte des services concurrentiels dite « Optim’TER », ainsi que du réseau RER Métropolitain. La région Nouvelle Aquitaine a donc choisi de poursuivre sa collaboration avec SNCF Voyageurs.
Des objectifs ambitieux
L’accord fixe l’objectif de réduire l’empreinte environnementale de près de 20 pourcent d’ici 2030 et une ambition de 120 000 voyageurs par jour à l’horizon 2030. La Région Nouvelle-Aquitaine et SNCF Voyageurs ont d’abord convenu de viser une augmentation de l’offre ferroviaire de 8 pourcent au total, avec 1,7 million de trains supplémentaires par km, soit 60 trains par jour et environ 22 000 trains par an. La Région et SNCF Voyageurs travaillent également en partenariat pour poursuivre la croissance de l’utilisation du réseau TER, avec un objectif d’augmentation des recettes de 30 pourcent en 7 ans, et un mécanisme d’incitation financière pour atteindre cet objectif.
Il s’agit notamment de finaliser la refonte du service Optim’TER sur l’ensemble de la région (Poitou-Charentes et Limousin-Périgord), de développer les services RER métropolitains (Bordeaux, Bayonne), d’augmenter les fréquences, d’améliorer la régularité et d’optimiser les correspondances avec les TGV et les Intercités. Les autres objectifs comprennent une réduction de 34 pourcent des trains en retard, un objectif élevé de régularité des TER, fixé à 98,2 pourcent, une réduction de 20 pourcent des TER supprimés et une amélioration de la fiabilité du matériel roulant comprise entre 16 pourcent et 25 pourcent selon les séries.
Le budget consacré à l’incitation à l’amélioration de la qualité de service et de la satisfaction des clients a été augmenté de 25 pourcent, pour atteindre environ millions d’euros par an. Le développement de l’offre TER s’accompagne également d’un plan d’investissement estimé à plus de 500 millions d’euros sur la durée de l’accord, notamment pour accompagner le développement de l’offre de transport et l’augmentation attendue du trafic.
Investissement dans le matériel roulant
L’exploitation des trains régionaux (hors acquisition de rames) représente environ 419 millions d’euros de dépenses, 104 millions d’euros de recettes de billetterie et de compensation, et 315 millions d’euros de subventions accordées par la Région à la SNCF.
Ces investissements concernent principalement l’entretien du matériel roulant, l’adaptation et le renforcement des installations de maintenance (notamment avec la création de nouveaux ateliers à Limoges et dans le sud de l’Aquitaine, et d’installations de maintenance légère à Libourne, Saint-Mariens et Périgueux). A cela s’ajoute l’investissement dans l’acquisition de 11 rames Régiolis et 4 rames Régio2N pour un montant de 160 millions d’euros, prévu pour 2022, et un programme de rénovation de 62 rames TER au technicentre de Périgueux en 2021 pour un montant de 180 millions d’euros.
Outre la reprise de la propriété du matériel roulant, à compter d’avril 2023, la Région entend devenir propriétaire des ateliers de maintenance des TER. La Région investit également massivement dans le réseau ferroviaire, sans lequel près de 400 kilomètres de lignes auraient pu fermer depuis 2016.
Concurrence à venir
Par ailleurs, outre la poursuite du développement de ses outils de distribution numérique, lancé en 2021, la Région ouvrira progressivement plusieurs lots à la concurrence, conformément à la loi » NPF « . Dans le cadre du nouveau contrat 2024-2030, la Région prévoit l’ouverture à la concurrence du lot Poitou-Charentes (lot A), dont la mise en service par le nouvel attributaire est prévue en 2027, et l’attribution d’au moins deux autres lots d’ici la fin de l’actuelle mandature régionale.