Intrusions sur les voies : plus de cas et plus de victimes en 2022
L’an dernier, Infrabel a recensé 649 cas (+10% par rapport à 2021). Le nombre de décès est également plus élevé: 6 en 2022, contre 5 un an plus tôt.
Les intrusions sur le domaine ferroviaire ont un impact énorme sur le trafic et sur le taux de ponctualité des trains. Il s’agit d’une cause externe au secteur ferroviaire et pourtant, cette cause est comptabilisée dans l’ensemble des retards annuels. En cas d’intrusion, Infrabel se voit obligé d’arrêter momentanément le trafic sur la ligne concernée.
Les statistiques révèlent que près de la moitié des intrusions (43%) ont lieu entre 15h et 19h, avec un pic entre 17h et 19h. Il s’agit de l’heure de pointe du soir, le moment de la journée où le trafic ferroviaire est le plus chargé. Infrabel constate aussi que les intrusions sont plus nombreuses les mercredis et vendredis. Le plus grand nombre de faits a été enregistré au mois de juin.
En 2022, les trains ont accusé un retard record de 213 409 minutes de retard en raison des intrusions, soit une moyenne de 10h de retard par jour ! C’est presque 2 fois plus qu’en 2021 (108.988 minutes). Près de 1.500 procès-verbaux ont été dressés pour des faits d’intrusions dans les voies. Toute personne prise en flagrant délit risque une forte amende : 300€ et 500€ en cas de récidive.
Les personnes qui s’aventurent dans les voies invoquent trois principales raisons pour expliquer leur présence sur ces sites pourtant interdits au public : elles veulent prendre un raccourci, le domaine ferroviaire leur semble être un lieu de promenade agréable ou encore un lieu de rendez-vous pour retrouver des amis.
Toute la Belgique est concernée
Toutes les régions et provinces du pays sont concernées par les intrusions dans les voies. Comme c’était déjà le cas les autres années, la Flandre (294) comptait le plus de signalements en 2022, devant la Wallonie (247) et Bruxelles (108). A Bruxelles, le nombre d’intrusions a augmenté. En Wallonie, il y a eu plus de cas dans les provinces de Namur, Hainaut et du Brabant Wallon. En revanche, ils ont baissé dans les provinces de Liège et de Luxembourg.
La plupart des intrusions ont lieu en pleine voie (60%), c’est-à-dire entre deux gares. Mais les gares elles-mêmes (30%) sont également des endroits « populaires » pour les intrusions devant les passages à niveau (10%).
Clôtures, caméras et sensibilisation
Le réseau ferroviaire belge compte environ 3 600 km de lignes. Clôturer l’ensemble du réseau est impossible et c’est la raison pour laquelle Infrabel se concentre sur la sécurisation de 49 « hotspots », les 49 lieux qui comptent le plus grand nombre d’intrusions.
En 2022, Infrabel a placé près de 3 km de clôtures supplémentaires, ce qui porte le total à 43 km. Les blocs de béton, les tapis anti-intrusions et les caméras sont autant d’autres mesures mises en place pour dissuader les individus de s’aventurer sur le domaine ferroviaire. Au total, 57% des 49 hotspots ont déjà été sécurisés par une ou plusieurs des mesures précitées.
En plus de ces dispositifs, Infrabel déploie également de nombreux efforts en matière de sensibilisation et de communication. Elle a par exemple développé des kits pédagogiques et un escape game (Code Rails), axé sur la sécurité ferroviaire, que les écoles peuvent télécharger gratuitement sur le site web d’Infrabel.
Infrabel travaille en étroite collaboration avec Securail, les agents de sécurité de la SNCB et les polices locales et fédérale. Tout au long de l’année, ceux-ci mènent des actions de sensibilisation et de contrôle sur l’ensemble du territoire national.
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