Infrabel : 10 cabines de signalisation pour gérer 4000 trains
La Belgique à la pointe en matière d’outils de gestion du trafic ferroviaire. Dorénavant, le gestionnaire n’utilise que 10 salles de commande « nouvelle génération » pour gérer quotidiennement quelque 4000 trains.
Hier jeudi, le ministre des Transports Georges Gilkinet visitait à Bruxelles les locaux d’une des 10 cabines de signalisation qui gèrent le trafic ferroviaire de l’ensemble du pays. Sa visite clôturait un gros chantier d’Infabel, connu en interne sous le nom de « Concentration des cabines de signalisation ».
Objectif ? Organiser le trafic d’une manière toujours plus sûre et plus fluide, tout en offrant une nouvelle ergonomie de travail à son personnel. L’investissement se monte à près d’un milliard d’euros.
Un chantier de 17 ans
La concentration des cabines de signalisation a débuté en 2005 et a surtout été possible grâce à l’évolution technologique. Auparavant, les cabines de signalisation fonctionnaient avec des systèmes électromécaniques obsolètes ; raison pour laquelle une cabine de signalisation devait se trouver à proximité des feux de signalisation et des aiguillages qu’elle contrôlait.
Mais la révolution numérique et le réseau de fibres optiques ont permis de contrôler des éléments d’infrastructure sur de longues distances. C’est ainsi que l’opération a commencé. La concentration des cabines de signalisation est donc également une grande vague de digitalisation !
Les salles de commande « nouvelle génération » sont totalement informatisées et fonctionnent toutes avec le Traffic Management System. Ce programme informatique très performant assiste le personnel dans ses tâches quotidiennes pour assurer la sécurité et la fluidité du trafic ferroviaire.
Il compile aussi toutes les informations relatives à la gestion du trafic (retards possibles, déviations, suppressions, changements de quai…) et les met, en temps réel, à la disposition des opérateurs ferroviaires actifs en Belgique.
Photo : Infrabel
L’humain, au cœur des préoccupations
Pour pouvoir réaliser cette concentration des cabines, il a également fallu examiner d’un œil critique l’organisation, la méthode de travail, les processus, les outils ICT tels que les programmes informatiques. Le fil rouge a été l’ergonomie.
Il s’agissait en effet de créer les meilleures conditions de travail possibles pour le personnel des cabines de signalisation. Cela va de l’aménagement optimal du lieu de travail avec, par exemple, des espaces climatisés, des lieux de détente mais aussi une nouvelle organisation du travail (horaires, une « démarche qualité » et une plus grande attention portée au bien-être mental et aux processus d’encadrement des personnes dans leurs tâches quotidiennes).
A raison de 100 à 150 personnes par cabine, quelque 1300 personnes ont désormais la charge de la gestion du trafic au quotidien. Elles étaient 2x plus nombreuses il y a une dizaine d’années. La concentration des cabines a été menée à bien sans licenciements, en se calquant sur des départs naturels.
Le gestionnaire d’infrastructure est ainsi parvenu à transformer cette vague de départs (majoritairement des retraites) en une opportunité en continuant à assurer la gestion du trafic avec une même qualité, mais avec moins de personnel (car moins de cabines de signalisation). Les emplacements des dix cabines de signalisation ont été choisis en fonction des nœuds ferroviaires stratégiques du réseau.
Mais on a également tenu compte d’une répartition proportionnelle entre la Wallonie, la Flandre et Bruxelles, suivant le taux d’emploi. Enfin, chaque cabine de signalisation dispose également d’un autre bâtiment faisant office de back-up.
En cas de défaillance de l’une des 10 cabines, ces « bâtiments de réserve » peuvent être rapidement mis en service pour assurer la continuité du trafic ferroviaire en toute sécurité.
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