L’étoile ferroviaire lilloise: 12 milliards d’euros à investir
Suite à l’annonce d’Emmanuel Macron, fin novembre, de mettre l’accent sur la création de RER dans les 10 plus grandes métropoles françaises d’ici 2040, les études commencent à se préciser pour le projet ‘Service Express Métropolitain (SEM) de l’étoile ferroviaire lilloise.’ Le coût s’annonce à plus de 10 milliards d’euros.
Depuis 2019, la région Hauts-de-France, la Métropole européenne de Lille et SNCF Réseau travaillent ensemble dans un comité de pilotage sur le projet « SEM étoile ferroviaire lilloise. » Ce projet a pour but de répondre aux besoins de mobilités des 3,8 millions de personnes qui vivent dans la Métropole Européenne de Lille et le bassin de vie transfrontalier.
Le projet aidera aussi à diminuer les émissions carbones liées au transport régional, en augmentant la part modale ferroviaire. En effet, il devrait permettre d’atteindre les 200 000 voyageurs quotidiens dans les TERs des Hauts-de-France en 2040, soit une hausse de 60% de la fréquentation par rapport à 2017.
Une meilleure offre
L’objectif, selon SNCF Réseaux, est de doubler les fréquences en heures de pointe des trains de l’étoile ferroviaire de Lille d’ici 2035 – 2040. (…) Ce doublement de fréquence intéresse toutes les missions voyageurs circulant sur les 6 axes radiaux de l’étoile ferroviaire de Lille, les missions rapides comme les missions omnibus.” Plus précisément, ceci signifie un train toutes les 10 minutes en heure de pointe, desservant les axes connectant Lille avec Hazebrouck, Lens, Valenciennes, Douai, ainsi que Béthune via une nouvelle ligne ferroviaire Lille-Hénin.
Cette nouvelle ligne à deux voies de 37 kilomètres, connectera Lilles à Hénin-Beaumont, qui deviendra à son tour un hub, raccordant des lignes en provenance de l’ancien bassin minier qui rassemble 1,2 millions d’habitants, incluant Lens, Liévin, Béthune, et Arras par exemple. Selon France 3 et France Bleu, il faut compter douze ans avant la finalisation du projet, incluant huit années d’études techniques et quatres de chantier. De plus, les techniques nécessaires afin de traverser les champs captants qui alimentent en eau potable la métropole risquent d’augmenter le coût du chantier, estimé à 2 milliards d’euros.
De nouvelles gares à Lille
La gare Lille-Flandres étant saturée, une troisième gare souterraine sera construite sous le parc Matisse, à 35 mètres de profondeur, pour éviter les tunnels de métro. Cette nouvelle gare, dont le coût est estimé à 2 milliards d’euros, devrait voir 16 millions de voyageurs par an, comparé au 10 millions de Lille Europe.
Une gare souterraine permettra aux voyageurs de traverser la métropole en train. En effet, la gare Lilles-Flandres est une gare cul-de-sac, et la densité urbaine empêche la construction de nouvelles voies aériennes. Il faudra donc construire environ 17 kilomètres de tunnels, selon une première étude, par Egis.
Dernièrement, une autre gare souterraine est à construire sous l’aéroport de Lesquin. Ceci reliera l’aéroport au centre ville en 9 minutes, ainsi qu’à la voie ferrée en direction de Valenciennes. Ces gares souterraines permettent une meilleure connexion entre le Bassin Minier et les versants Nord-Ouest, vers Armentières et Hazebrouck, et Nord-Est, vers Roubaix, Tourcoing,et Kortrijk.
Financement du projet
En tenant compte de l’inflation et des 20 ans prévus pour la complétion du projet, le coût final s’approche 10 milliards d’euros. L’Etat Français financera la majorité du projet via l’agence de financement des infrastructures de transport (AFIT). L’Europe va également participer au financement des lignes reliant Lille aux villes belges de Courtrai et Tournai.
Il faut aussi prendre en compte les 2 milliards d’euros nécessaires à l’achat de 70 nouvelles rames de trains, ainsi que le surcoût mensuel de 200 millions d’euros pour le conseil régional, a ajouter au 530 millions d’euros mensuels que verse la collectivité à la SNCF pour qu’ils fassent rouler les TERs. Ainsi, le coût total du projet s’élèvera au moins à 12 milliards d’euros.