Infrabel déploie un système de détection par infrarouges des intrusions dans les voies
A l’entrée Sud de la Jonction Nord-Midi, cœur du réseau belge, le gestionnaire belge du rail a installé un système de détection identique à celui utilisé aux entrées du tunnel sous la Manche.
Ce dispositif éprouvé « tisse une toile » de faisceaux infrarouges qui détectent immédiatement toute personne s’introduisant dans le tunnel. Prochainement étendu à d’autre points-clés du réseau, cette technologie vise à éviter de nouvelles victimes et à préserver autant que possible la ponctualité.
Bruxelles-Chapelle : 18 intrusions, ou tentatives d’intrusion, chaque année
Bruxelles-Chapelle est l’un des 49 points noirs en matière d’intrusions dans les voies recensés par Infrabel. Pas moins de 18 intrusions (ou tentatives) dans le tunnel y sont, en moyenne, enregistrées chaque année. S’agissant du cœur du réseau, avec le passage d’environ 1200 trains chaque jour, le signalement de la présence d’un individu – par-delà les risques encourus – génère un impact majeur sur le trafic.
C’est donc à cet endroit qu’Infrabel a choisi de déployer une technologie similaire à celle utilisée pour sécuriser les accès du tunnel sous la Manche. Elle est basée sur une détection à l’aide de faisceaux infrarouges. Combiné à l’installation de « clôtures intelligentes », détectant les personnes qui les escaladent ou les vandalisent, ce dispositif vise à éviter de nouvelles victimes et à préserver autant que possible la ponctualité.
Une technologie développée pour le tunnel sous la Manche
Le système est composé de deux colonnes d’une hauteur de 4m : l’une émettrice et l’autre réceptrice. Entre ces deux colonnes, 12 faisceaux infrarouges tissent une barrière invisible à l’œil nu. Pour sécuriser cet accès « Sud » de la Jonction Nord-Midi, 8 colonnes ont été nécessaires. Elles ont été mises en service fin 2021.
Lors de la détection d’une intrusion (le dispositif est à même de faire la différence entre un train et un individu) une alerte est lancée et, grâce à 6 caméras disposées plus loin dans le tunnel, des agents du BCR (Brussels Control Room de la SNCB) sont à même de confirmer ou non la présence d’un individu et de dépêcher une équipe sur place. Une détection et une intervention rapides permettent de limiter l‘impact sur le trafic.
Au total, Infrabel a investi 170.000 € dans cette technologie qui, aux entrées du tunnel sous la Manche tout comme à Bruxelles, fait ses preuves. Le dispositif sera prochainement étendu à différents autres points-clés du rail belge : l’entrée Nord de la Jonction Nord-Midi, le tunnel Schuman-Josaphat, le tunnel de Soumagne (ligne à grande vitesse « Bruxelles-Allemagne ») ou encore la jonction souterraine de la gare d’Anvers-Central.
Près de 200m de clôtures « intelligentes »
En combinaison avec cette technologie infrarouges, Infrabel a fait procéder à l’installation, de part et d’autre de la gare de Bruxelles-Chapelle, des clôtures dites « intelligentes » sur une distance de près de 200m. Hautes de 2,5m, elles sont équipées de capteurs de mouvements.
Lorsqu’un individu tente de franchir la clôture, dans l’intention de s’introduire sur les voies, les mouvements du grillage sont détectés et 2 caméras à 360°, placées sur des mâts, visent la zone concernée. Un signal d’alarme parvient à la salle de contrôle permettant aux opérateurs d’évaluer la situation en temps réel et de prendre des mesures.
Cet investissement complémentaire se monte à 200.000€. Des clôtures similaires avaient déjà été installées auparavant à Jambes (Namur) en 2019 et à Courtrai en 2021, où elles ont largement prouvé leur utilité.
Une nécessité
L’an dernier, 591 intrusions sur le domaine ferroviaire ont été recensées (contre 614 l’année précédente). Les faits se concentrent sur 49 « hotspots » identifiés par Infrabel. Le gestionnaire du rail travaille donc à la sécurisation de ces zones sensibles et met en œuvre des mesures dissuasives innovantes.
Les intrusions dans les voies ont causé 5 décès en 2021. Outre ces drames, ce phénomène a aussi un lourd impact sur la régularité du trafic.
L’an dernier, il a occasionné près de 5h de retards cumulés chaque jour. Toute personne qui s’aventure sur le domaine ferroviaire encourt une amende de 300€ (portée à 500€ en cas de récidive).
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