Une stratégie pour stabiliser l’approvisionnement en énergie
La CER, qui est la voix des chemins de fer européens, ainsi que l’ERFA, demandent d’élaborer une stratégie qui assure un approvisionnement énergétique ininterrompu et abordable pour le transport ferroviaire.
La crise actuelle des marchés européens de l’énergie, déclenchée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, aura un impact important sur tous les secteurs. Malgré son efficacité énergétique, le transport ferroviaire n’y échappe pas.
Avec la crise énergétique qui prévoit actuellement une augmentation des coûts de plus de 50 % au cours du prochain exercice. En Grande-Bretagne, par exemple, les coûts de traction électrique devraient passer à 1,02 milliard d’euros pour la période 2023-24, a déclaré le gestionnaire d’infrastructure Network Rail, contre 686 encore cette année.
À la SNCF, ce sont normalement près de près de 400 millions d’euros qui faut débourser chaque année pour couvrir les factures d’électricité. Elle craint devoir débourser bien plus pour 2023.
Le secteur ferroviaire européen, représenté par la Communauté des entreprises ferroviaires et d’infrastructure européennes (CER), ainsi que l’Association européenne du fret ferroviaire (ERFA) demandent à la Commission européenne et aux États membres d’élaborer une stratégie qui protège les objectifs de l’Union européenne en matière de transfert modal et assure un approvisionnement énergétique ininterrompu et abordable pour le transport ferroviaire.
L’objectif de neutralité climatique du Green Deal de l’UE prévoit un rôle plus important pour les chemins de fer, tel que défini dans les objectifs de transfert modal de la stratégie de mobilité durable et intelligente de l’UE. Le rail est en effet le mode le plus proche de l’objectif de zéro émission nette avant le milieu du siècle.
Outre l’atténuation du changement climatique, les chemins de fer jouent également un rôle essentiel dans la résolution d’autres problèmes mondiaux, tels que le déplacement des réfugiés et le transport des céréales en provenance d’Ukraine.
L’évolution des prix est une menace pour le rail
Néanmoins, la part modale du rail est sérieusement menacée par l’évolution des prix de l’énergie. L’énergie représente environ 10 à 20 % de la base de coûts des entreprises ferroviaires et les prix de l’électricité de traction dans le fret ferroviaire et le transport de passagers ont doublé pour la période 2021 et 2022, certains pays connaissant même une multiplication par dix des prix.
Les opérateurs ferroviaires ne seront pas en mesure de maintenir le prix de leurs billets et de leurs tarifs de transport à moins que des mesures de soutien, telles que le plafonnement des prix de l’énergie et les aides d’État, ne soient introduites. Les décideurs politiques devraient adopter une approche multimodale dans les mesures de soutien et éviter les distorsions de concurrence entre les modes de transport.
Le directeur exécutif de la CER, Alberto Mazzola, a déclaré : « Les chemins de fer devraient être identifiés comme un service stratégique, auquel il faudrait donner la priorité dans l’approvisionnement en énergie abordable comme mesure à court terme. Plus de fret et de passagers sur le rail améliorera le bilan énergétique de l’UE. C’est important dans le contexte de la crise énergétique actuelle et pour contribuer à réduire la dépendance énergétique de l’UE vis-à-vis des combustibles fossiles importés. »
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