Dernière ligne droite pour Tournai-Mouscron
Interrompu totalement depuis le 30 août, les travaux de la ligne Tournai-Mouscron touchent tout doucement à leur fin, pour le plus grand soulagement des riverains.
En concertation avec la SNCB, Infrabel a fait le choix de renouveler totalement et simultanément l’ensemble des infrastructures plutôt que de travailler « voie par voie ». Bien que difficile au vu de l’impact important pour les clients du rail, cette option permet de travailler avec un meilleur rendement et de limiter la période d’intervention à 96 jours. Ce délai peut paraître important mais, en considérant l’ampleur des travaux et la complexité de leur synchronisation, c’est en fait un record.
Pour arriver à quasiment reconstruire 19 kilomètres de ligne, il a fallu mobiliser différentes équipes techniques de 7 disciplines travaillant souvent 7j/7 et 24h/24 pour procéder au renouvellement complet des voies.
Jusqu’à 150 personnes s’attèlent à moderniser les principaux composants de l’Infrastructure ferroviaire avec pour objectif de remettre à neuf, en un temps record, une infrastructure vieillissante et sujette à un nombre croissant d’incidents pesant sur la régularité du trafic.
De son côté, la SNCB mettait en place des alternatives pour les voyageurs en essayant de limiter au maximum l’impact de ces travaux sur leurs parcours.
96 jours de chantier
En 3 mois, Infrabel a remis à neuf une infrastructure vieillissante : des voies à la caténaire, sans oublier la signalisation, certains ponts et passages à niveau. Depuis le lundi 8 novembre, le trafic ferroviaire est aussi totalement interrompu entre Tournai et la frontière française vers Lille, là aussi pour remettre la ligne à niveau. 24km de rail sont en cours de renouvellement. Des travaux sont également réalisés en gare de Froyennes : la suppression du passage à niveau (effective depuis le 11 novembre), le « gros entretien » du couloir sous voies et la modernisation/allongement des quais et le renouvellement de leurs équipements.
Ce méga-chantier est inédit en Belgique de par la longueur de la coupure totale de ligne de 96 jours. La ligne 75A Tournai-Mouscron a vu le remplacement de 30.000 traverses en bois remplacées par du béton et la pose de 76 kilomètres de rail sur ces 19 kilomètres de lignes. On en a profité aussi pour remettre à neuf 9 aiguillages et 5 ponts de même que toute la signalisation ferroviaire, qui est maintenant prête pour recevoir le système ETCS pour la fin de 2024.
Un pont centenaire
Une remise à niveau et un chantier qui va permettre de faire remonter la régularité des trains, mise à mal ces derniers temps, avec un relèvement autorisé de la vitesse à 140km/h. Certains ponts dataient : celui de la rue du Viaduc à Tournai datait de 1920 et n’avait plus fait l’objet d’un grand entretien depuis 1947. Près de 5.000 tonnes de ballast et de terres ont dû être évacuées afin d’accéder à sa structure.
Une remise à neuf pour 30 à 40 ans
L’investissement total se monte à 32 millions €… une somme à la mesure de ce chantier d’une ampleur inégalée dans l’histoire récente du rail belge. Il est quasiment exceptionnel qu’aucun train de voyageurs n’ait circulé sur une voie ferroviaire belge sur un aussi long laps de temps. Mais ces travaux maintiennent la ligne 75A pour les 30 à 40 prochaines années.
Sauf incident sérieux, le trafic devrait reprendre le 6 décembre prochain, juste à temps pour le nouvel horaire 2022.