Zeebruges veut rehausser sa part modale ferroviaire
Le port de Zeebruges, récemment fusionné avec celui d’Anvers, ambitionne d’augmenter la part modale du train.
Le port, situé en bord de mer, n’a pas de liaison fluviale suffisamment importante, à l’inverse de Rotterdam. Les chargeurs ne peuvent donc se tourner que vers les seuls transports routiers et ferroviaires. Il ne s’agit pas uniquement de trains de conteneurs, mais aussi de trains d’automobiles. Zeebruges est en effet une plaque tournante importante des importations et exportations de voitures neuves de diverses marques. C’est aussi un important terminal européen de gaz GNL, mais ce trafic ne concerne pas le transport ferré.
Passer de 15 à 20% de part modale ferroviaire d’ici 2030, c’est l’ambition du port qui dispose de nombreux quais embranchés. Le trafic ferroviaire est exploité non pas par une seule entreprise en monopole mais une myriade d’opérateurs comme le belge Lineas, DB Cargo Belgium, Railtraxx, HSL Polska, Crossrail, CFL Multimodal ou encore Hupac, emmenant des trains directs notamment vers Mouguerre, Lyon, Perpignan, Strasbourg en France, Bologne, Piacenza, Milan ou plus récemment Brescia, en Italie, ainsi que Wels et Vienne en Autriche et même Oradea en Roumanie, pour ne citer que ces exemples.
Zeebruges est aussi relié à Duisbourg, premier port fluvial d’Europe et important nœud d’arrivée et départ des trains de et vers la Chine. D’autres connexions sont disponibles via des correspondances à Anvers, Bettembourg ou d’autres gares de triage, où des groupes de wagons sont attachés à d’autres trains pour massifier les flux. Cela permet de multiplier les destinations.
Zeebruges a déjà subit plusieurs réorganisations de ses terminaux au gré des concessions maritimes. Ces dernières années, le gestionnaire du réseau ferré belge a aussi entrepris de gros travaux. Les plus spectaculaires ont concerné l’arrière-port où un nouveau faisceau de réception des trains de marchandises a été construit, imposant la construction d’un viaduc routier pour ne pas isoler le village de Zwankendamme.
En effet, compte tenu de la croissance du port de Zeebrugge, les faisceaux de voies existants de la gare de triage de Zeebrugge-formation ont été modernisées de part et d’autre de la voie principale de la ligne ferroviaire 51A et transformés en un seul faisceau de formation, adjacent à la voie principale.
D’autres installations ferroviaires ont été modernisées dans l’arrière-port, avec la mise en service récente de la courbe Ter Doest permettant de joindre directement les deux parties du port sans devoir effectuer de coûteux demi-tours en gare de Bruges.
La dernière nouvelle serait que Zeebruges étudie le transbordement de semi-remorques sans grues. Il n’est pas encore choisi de quelle technologie il s’agit mais on pense immédiatement à celle de Cargo Beamer qui a récemment été inaugurée au terminal de Calais, voire celle de Lohr Industrie qui est présente tant à Calais qu’à Bettembourg (Luxembourg). Le port souhaite répondre ainsi aux souhaits des chargeurs routiers de ne pas devoir investir dans des semi-remorques adaptées au grutage, qui sont plus chères.
De belles perspectives pour un port belge bien situé au cœur de l’Europe.