Intelligent Rail Summit ’24 : les États de Rail Baltica s’associent à l’UE pour rationaliser un mégaprojet transfrontalier
Moins de deux semaines nous séparent de l’Intelligent Rail Summit ’24, et Rail Baltica semble être parfaitement en phase avec l’un des principaux thèmes de notre conférence : connecter l’Europe. Les ministères de la mobilité des États baltes se sont récemment associés à deux organismes de soutien technique de l’UE pour mettre en place une approche unifiée de la mise en œuvre du mégaprojet Rail Baltica. En effet, la mise en œuvre concrète de ce vaste programme continue de poser des problèmes majeurs, notamment en ce qui concerne l’échelonnement des travaux et l’obtention d’un financement transfrontalier. D’un point de vue logistique et technique, c’est un casse-tête, mais c’est aussi très instructif pour tous ceux qui, dans le secteur, espèrent savoir ce qu’il faut faire pour mener à bien un projet d’une telle envergure. Heureusement, IRS’24 se penchera très prochainement sur ces questions à Tallinn…
Rail Baltica n’est rien d’autre qu’un projet visant à relier l’Europe. Mais récemment, il a pris des mesures pour s’assurer que cette connexion soit encore plus étroite. Les ministères des transports de Lettonie et de Lituanie et le bureau du climat d’Estonie collaborent avec la direction générale de l’appui à la réforme structurelle (DG REFORM) de la Commission européenne – avec le soutien de l’instrument de soutien technique (IST) de l’Union européenne – pour créer une nouvelle approche unifiée de l’avancement du projet Rail Baltica.
Ce projet de plusieurs milliards d’euros prévoit que la ligne principale de Rail Baltica s’étende de l’extrémité nord des pays baltes, à Tallinn, en passant par la Lettonie et sa capitale Riga, jusqu’à Vilnius en Lituanie, puis jusqu’à la frontière polonaise. Ces dernières semaines, chaque pays a annoncé de vastes appels d’offres pour ce mégaprojet. La semaine dernière, les travaux de construction de la nouvelle gare Rail Baltica, située à côté de l’aéroport de Riga en Lettonie, sont entrés dans une nouvelle phase.
Rail Baltica : des difficultés initiales
Cependant, comme pour tout projet d’envergure, les débuts sont difficiles, notamment en ce qui concerne l’obtention d’un financement à long terme. On a appris cette semaine que la Lettonie devrait probablement revoir à la baisse son projet initial de ligne à double voie entre la frontière lituanienne et l’Estonie, et donner la priorité à l’utilisation d’une voie unique. Cette décision s’explique en partie par l’incertitude liée au financement.
Rail Baltica estime que la première phase de la connexion transfrontalière entre la frontière lituanienne et la frontière estonienne coûtera environ 4,5 milliards d’euros, mais il n’y a actuellement aucune garantie que les rails puissent être construits jusqu’en Estonie, a récemment déclaré le ministre des transports Kaspars Briškens, en raison de contraintes budgétaires.
« C’est une chose pour laquelle nous devons faire pression et nous battre. C’est pourquoi les négociations sur le budget pluriannuel de l’Union européenne sont d’une importance capitale pour nous », a déclaré M. Briškens.
Garantir le financement de l’UE
« Le ministère letton des affaires étrangères a déjà commencé à coordonner l’élaboration d’une position nationale. Nous devrons nous battre aux côtés de nos homologues lituaniens et estoniens pour que le projet Rail Baltica reçoive le financement le plus élevé possible dans le prochain budget septennal de l’UE, ce qui déterminera la vitesse à laquelle nous pourrons progresser vers le nord, alors que cette liaison transfrontalière est une priorité pour l’Estonie et la Lituanie.
Interrogé sur la probabilité que la ligne ne soit pas réalisée, il a déclaré que « nous devrions probablement demander à notre service diplomatique ou au ministère des finances quelles sont nos attentes concernant ces négociations budgétaires pluriannuelles de l’Union européenne ».
Plan de la Lettonie pour la première phase du projet
Le ministère dispose néanmoins d’un plan pour la première phase du projet:
- La construction d’une ligne ferroviaire à voie unique de la frontière lituanienne à la frontière estonienne, en commençant par le tronçon Lituanie-Misa, en utilisant les fonds disponibles.
- Achever la construction de l’aéroport de Riga (RIX) et de la gare centrale de Riga (RCS) en réaffectant les ressources du Fonds de relance et de cohésion pour permettre l’exploitation complète de ces gares.
- Construire une nouvelle ligne entre Imanta et l’aéroport de Riga pour relier les deux gares à un chemin de fer à grand gabarit, en intégrant l’aéroport dans le réseau existant avant la construction de l’écartement européen.
- Construction d’au moins quatre gares régionales (Salacgrīva, Skultes muiža, Salaspils/Daugavkrasti, Bauska), de points d’entretien de l’infrastructure à Iecava et Skulte, d’un centre de contrôle du trafic et d’une route latérale pour le terminal de fret de Salaspils.
- Développer une connexion à l’écartement européen jusqu’à une gare de Riga, en donnant la priorité à l’itinéraire le plus faisable (Upeslejas-RCS ou Misa-RIX) sur la base d’une analyse technique et économique, en utilisant éventuellement un partenariat public-privé (PPP) pour le financement tout en dirigeant les fonds de l’UE vers les activités prioritaires susmentionnées.
Il est à espérer que ces plans seront facilités par la nouvelle approche unifiée de la mise en œuvre du projet à l’échelle du pays.
Rail Baltica : travailler ensemble pour connecter l’Europe
Vendredi dernier, une réunion de lancement du projet s’est tenue au ministère letton des transports, où les représentants des pays baltes et de l’UE ont discuté des objectifs du projet au sens large, notamment des résultats réalisables et de la méthodologie appliquée pour trouver une approche unifiée de la gestion de l’infrastructure et du cadre juridique.
L’objectif commun, selon Rail Baltica, « est de réduire les obstacles liés aux différences administratives entre les pays, qui peuvent entraver l’exploitation transfrontalière efficace de la ligne ferroviaire Rail Baltica ».
Les trois directions prioritaires du projet seront : premièrement, les questions d’obligations de service public (OSP) transfrontalières unifiées ; deuxièmement, le développement d’un cadre juridique efficace pour la gestion de l’infrastructure ; et enfin, ce qui est peut-être le plus important pour les luttes actuelles, le développement d’un modèle de financement pour les installations d’infrastructure de Rail Baltica, y compris les dépôts de matériel roulant, les terminaux de fret et les gares de passagers où les coûts ne sont pas directement couverts par le financement de l’Union européenne.
Rationalisation des OSP et des réglementations
Jusqu’à présent, la Lettonie, l’Estonie et la Lituanie ont chacune développé leur propre approche pour gérer les services ferroviaires dans leur pays. Cependant, afin d’utiliser au mieux Rail Baltica pour les voyages transfrontaliers, les services ferroviaires le long de la ligne ne pourront pas s’arrêter aux frontières nationales. Une analyse de marché réalisée dans le cadre de cette nouvelle collaboration permettra de concevoir un modèle de service public qui maximisera les avantages de l’infrastructure de Rail Baltica au-delà des frontières, dans le but de relier véritablement les réseaux ferroviaires des nations de l’UE.
🏗️As la construction de la gare🚉 de #RailBaltica & des infrastructures connexes à l’aéroport de @riga se poursuit, les travaux sont maintenant en cours sur les #viaducs dans les deux directions à partir du futur bâtiment du terminal passagers.
ℹ️ https://t.co/SqVBGqSJe8 pic.twitter.com/gExKk64tpy– RailBalticaOfficial (@RailBaltica) 21 octobre 2024
Le projet fournira également des recommandations pour mettre à jour les lois, garantissant que Rail Baltica est géré comme un système unifié tout en suivant les réglementations de l’UE. Bien que chaque pays soit propriétaire de l’infrastructure de Rail Baltica à l’intérieur de ses frontières, l’objectif est de l’exploiter selon des lignes directrices et des conditions communes. Il s’agit notamment d’harmoniser la gestion de la sécurité, le contrôle du trafic, l’attribution des capacités, les principes de tarification et d’autres aspects opérationnels transfrontaliers.
Financement pour l’avenir
En ce qui concerne le financement, le projet étudiera des solutions pour attirer des fonds supplémentaires aux niveaux européen et national, provenant de sources publiques et privées, afin de couvrir les coûts de construction. La Connecting Europe Facility (CEF) peut couvrir jusqu’à 85 % de certains coûts directs du projet, principalement pour la construction de voies ferrées essentielles telles que les voies, les fondations et les installations du système. Toutefois, les autres installations liées au projet, telles que les infrastructures voisines qui ne font pas directement partie du chemin de fer, sont considérées comme des « coûts indirects » et ne recevront pas de financement de l’UE.
🚆Joignez-nous à Tallinn 🇪🇪 pour le #IntelligentRailSummit alors que nous discutons de l’avenir du rail, y compris des sujets tels que la maintenance prédictive, l’intégration de l’IA, & la cybersécurité.
❕ Utilisez le code IRS24RB25 pour bénéficier d’une réduction de 25% sur votre inscription. pic.twitter.com/B0yQIyTVaF
– RailBalticaOfficial (@RailBaltica) 24 octobre 2024
Rail Baltica a déclaré que toutes les parties impliquées dans le nouveau projet avaient convenu que des réunions régulières seraient organisées « pour une gestion efficace du projet ». Et pour tous ceux qui, dans le secteur, s’intéressent à l’avenir du rail européen, cette gestion transfrontalière sera l’une de nos principales préoccupations lors de l’Intelligent Rail Summit 24.
Rail Baltica à l’Intelligent Rail Summit ’24
Rail Baltica sera à l’avant-garde de l’expansion du rail européen. Il s’agit notamment d’intégrer des technologies telles que l’IA, le big data et l’apprentissage automatique dans ses systèmes à grande échelle, ainsi que de les rationaliser à travers les frontières des différentes nations. Il s’agit d’une partie importante du processus de construction, qui sera au cœur des opérations une fois que les trains seront sur les rails.
Mais ces avancées technologiques n’en sont encore qu’à leurs balbutiements : comment les utiliser pour transformer véritablement l’exploitation et l’efficacité des chemins de fer, tout en préservant la sécurité ? Et avec toute cette puissance de traitement accrue, comment pouvons-nous nous assurer que ces progrès restent écologiques et à l’abri des cybermenaces ? Sans parler de la façon dont toutes ces considérations doivent être appliquées lorsque l’on travaille avec autant d’organismes nationaux et internationaux différents.
De l’application concrète de l’IA aux méandres du projet d’infrastructure le plus ambitieux du continent, les meilleurs spécialistes du secteur ferroviaire, de l’équipe de direction de Rail Baltica au ministre estonien de l’infrastructure, exploreront ces questions lors de l’Intelligent Rail Summit ’24 de RailTech, qui se tiendra à Tallinn les 12 et 13 novembre 2024. Si vous souhaitez contribuer à façonner l’avenir de l’industrie ferroviaire européenne, c’est à Tallinn qu’il faudra se rendre en novembre. Inscrivez-vous dès maintenant et découvrez le programme passionnant ici.