L’Italie en France : Trenitalia lance la liaison Paris-Marseille
Les chemins de fer français s’ouvrent à une concurrence encore plus forte l’année prochaine, alors que la compagnie ferroviaire publique italienne Trenitalia confirme à RailTech qu’elle se prépare à lancer un nouveau service entre Paris et Marseille à partir de 2025. La nouvelle d’une libéralisation accrue sur les voies françaises intervient alors que la société faîtière de l’opérateur italien a dévoilé sa dernière offre pour Trenitalia à l’occasion de l’InnoTrans 2024, la Frecciarossa 1000 améliorée. Elle pourrait bientôt circuler sur les voies françaises. En clair, il faut s’attendre à voir bientôt plus de trains rouges à l’ouest de la frontière italienne.
Déjà présent entre Paris et Lyon depuis décembre 2021, l’homologue italien de la SNCF, Trenitalia, se prépare maintenant à lancer des services sur la ligne Paris-Marseille à partir de l’année prochaine. Le projet, a déclaré la compagnie à RailTech, est encore « à l’étude » dans l’attente de l’autorisation finale pour lancer la ligne, et d’autres détails doivent encore être dévoilés.
Toutefois, selon Le Parisien, les trains « Frecciarossa » ou « flèche rouge » devraient effectuer deux allers-retours par jour. Comme pour la ligne Paris-Lyon, Trenitalia bénéficiera d’une réduction des péages de SNCF Réseau, qui représentent environ 40 % du prix du billet. La date de lancement de la ligne n’est pas encore connue, mais Trenitalia a déclaré à RailTech que « la nouvelle ligne devrait être lancée l’année prochaine », sans préciser s’il s’agirait du premier ou du second semestre 2025.
Quand la ligne sera-t-elle lancée ?
Par ailleurs, le récent glissement de terrain dans la vallée de la Maurienne, en France, qui a bloqué l’un des principaux passages ferroviaires entre la France et l’Italie en 2023, affecte toujours la liaison Milan-Lyon. Une source a déclaré au Parisien que la société réfléchit encore à l’opportunité de lancer la nouvelle ligne avant que les travaux de réparation ne soient terminés. SNCF Réseau, qui déblaie le site, a déclaré qu’il s’attendait à ce que les opérations régulières commencent au début de l’année prochaine.
La compagnie italienne a perdu près de 30 millions d’euros l’année dernière sur la ligne Paris-Lyon-Milan, apparemment en grande partie à cause de l’éboulement de la Maurienne. La question du lancement de nouvelles lignes implique généralement que les compagnies perdent de l’argent les premières années, le temps que les services se stabilisent.
Cela n’a pas empêché le transporteur italien d’étudier d’autres liaisons possibles en France. Trenitalia a déclaré qu’elle ne pouvait pas dire exactement où elle explorait, « il est trop tôt pour le dire ». Mais selon Le Parisien, Paris-Strasbourg est une option, ainsi que des lignes internationales entre la capitale française et Bruxelles, Londres et Amsterdam. Dans le même temps, SNCF Voyageurs se préparerait à emprunter les voies italiennes en 2026. Mais cette nouvelle ligne soulève des questions sur les activités des deux entreprises publiques en dehors de leur pays. Pour une plongée de RailTech dans la libéralisation des voies ferrées européennes soutenue par l’UE, cliquez ici et ici.
La Frecciarossa 1000 de Trenitalia en démonstration
L’annonce de cette nouvelle ligne intervient alors que FS Italiane, la société nationale des chemins de fer italiens, a présenté en avant-première sa nouvelle Frecciarossa 1000 à l’occasion de l’InnoTrans 2024 à Berlin. L’inauguration de ce nouveau modèle élégant s’est déroulée en présence d’invités de marque, dont le vice-ministre italien des infrastructures et des transports, l’ambassadeur d’Italie en Allemagne, le PDG de Trenitalia et le directeur d’Hitachi Rail.
Selon le vice-ministre des transports, Edoardo Rixi, le 1000, qui peut atteindre une vitesse maximale de 400 km/h, sera « le train le plus performant du continent » et « contribuera à construire le cadre des voyages ferroviaires à grande vitesse en Europe ». En effet, il présente plusieurs innovations, dont davantage d’options de recyclabilité. Quelque 97,1 % du véhicule seront réutilisables, soit 2,7 % de plus que la flotte précédente. Il est également censé être plus fiable grâce à l’amélioration de l’efficacité du système de traction et de l’efficacité énergétique.
La nouvelle Frecciarossa fait partie d’une commande passée par Trenitalia à Hitachi pour la livraison de 36 trains ETR1000, qui pourrait être étendue à 10 unités supplémentaires, pour un total de 46 trains et une valeur totale de plus de 1,3 milliard d’euros. Les premières livraisons commenceront l’année prochaine et se poursuivront jusqu’en 2028, avec une moyenne d’environ huit trains par an. Trenitalia a déclaré qu’il était impossible de confirmer maintenant si les trains circuleraient en France, mais ils sont construits pour pouvoir voyager sur le réseau ferroviaire français et sur d’autres lignes européennes. Il faut donc s’attendre à voir plus de rouge sur les rails français.
Plus d’informations ici :
- Un rapport de l’UE affirme que la libéralisation du rail est payante, mais est-il biaisé ?
- La nouvelle entreprise ferroviaire française accélère la libéralisation régionale
- Kevin Speed, le rival à bas prix de la SNCF, pourrait obtenir un prêt de 400 millions d’euros de l’UE
- La bataille du rail en Espagne : Iryo propose la liaison Barca-Malaga
- Est-ce la libéralisation ? L’utilisation du train à grande vitesse en Espagne a bondi de 37 % en 2023