Hausse de 50 % des agressions contre les femmes dans les trains britanniques

Les agressions violentes contre les femmes dans les chemins de fer britanniques ont augmenté de plus de 50 % depuis 2021, selon de nouvelles données publiées par la police britannique des transports (BTP). Dans le même temps, les signalements de harcèlement sexuel ont doublé.

Les chiffres du dernier rapport annuel de la BTP indiquent que les crimes contre les femmes et les filles dans les chemins de fer sont passés de 7 561 en 2021 à 11 357 en 2023. Au cours de la même période, le nombre d’infractions sexuelles a augmenté de 10 %, tandis que le harcèlement sexuel a doublé. Ce pic fait suite à un rapport distinct de la police britannique des transports, publié en 2023, selon lequel plus d’un tiers des femmes voyageant sur le réseau ferroviaire britannique seraient, à un moment ou à un autre, agressées pendant leur trajet.

Selon le Times, les comportements inacceptables comprennent les commentaires sexualisés, les attouchements, les pressions, les coups d’œil, l’exposition indécente et la prise de photos en jupe. Environ 51 % des victimes ont déclaré que d’autres passagers avaient tenté d’intervenir et de les aider. Toutefois, seul un témoin de harcèlement sexuel sur cinq aurait informé la police de l’incident.

Alarmant

L’augmentation des signalements d’infractions sexuelles « peut sembler alarmante », a déclaré le président de la police britannique des transports, Ron Barclay-Smith, dans sa préface au rapport. Il a toutefois souligné que les chiffres ne montraient pas « nécessairement une augmentation de ce type de crimes, mais plutôt une augmentation du nombre de victimes désireuses de se manifester et de porter plainte ».

Lorsque la nouvelle s’est répandue dans les médias britanniques, le chef adjoint de la police du BTP, Paul Furnell, a publié une autre déclaration faisant écho à l’affirmation de M. Barclay-Smith. « La lutte contre les délits sexuels est notre priorité absolue à la British Transport Police, et nous prenons très au sérieux tous les cas de harcèlement et de violence sexuels qui nous sont signalés », a-t-il déclaré.

« Nous savons que ces crimes ne sont généralement pas signalés, et c’est pourquoi nous continuons à faire campagne sans relâche pour encourager les victimes et les témoins à nous signaler ces comportements et ces délits. En conséquence, nous nous attendons à ce que le nombre de signalements continue d’augmenter », a-t-il ajouté. « Nous considérons cette augmentation comme un signe extrêmement positif que nos efforts portent leurs fruits et que les femmes et les jeunes filles se sentent plus en confiance pour nous signaler toutes les formes de harcèlement sexuel et de violence sur le réseau ferroviaire ».

Campagne nationale

Le BTP et l’industrie ferroviaire ont récemment lancé une nouvelle campagne contre le harcèlement sexuel visant à éduquer les passagers sur la façon de reconnaître les situations potentielles et d’intervenir en toute sécurité. Selon Mme Furnell, les analystes du BTP ont constaté un pic de signalements à la suite de deux de ses campagnes nationales lancées entre avril et juillet de cette année.

« Il faut que ce pic devienne la norme et nous encourageons les femmes à modifier leur seuil de signalement à la police, car nous ne tolérerons aucune forme de harcèlement sexuel ou de violence », a-t-il déclaré. « Nous ne négligerons aucune piste dans nos efforts pour faire du réseau ferroviaire un endroit hostile pour les prédateurs sexuels.

Une expérience quotidienne pour des millions de femmes

Jess Phillips, ministre britannique chargée de la protection des femmes et des filles et de la lutte contre la violence à leur égard, a déclaré à l’agence de presse PA : « À notre époque, aucune femme ne devrait avoir à planifier ses déplacements en transports publics en fonction de l’endroit et du moment où elle se sentira en sécurité, et c’est pourtant ce que vivent quotidiennement des millions de femmes, qu’elles se rendent au travail ou en reviennent, ou qu’elles organisent une soirée entre amies.

« Monter dans un bus de nuit ou un train presque vide pour rentrer chez soi ne devrait pas donner l’impression de prendre sa vie en main… Que ces chiffres reflètent une augmentation du nombre de signalements, une augmentation du volume de la criminalité ou une combinaison des deux, une chose est claire. Le niveau de violence, de harcèlement et d’infractions sexuelles auquel les femmes et les jeunes filles sont confrontées lorsqu’elles utilisent le réseau de transport est totalement inacceptable et ne peut être toléré sans être dénoncé ».

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