Une percée dans les négociations de grève au Royaume-Uni a des retombées festives
Ce n’est peut-être pas la paix. Ce n’est certainement pas l’amour. Il s’agit toutefois d’un protocole d’accord qui suspendrait tout mouvement de grève jusqu’après Noël. Ils ne se serrent peut-être pas la main sur un accord, mais le principal syndicat et les représentants des employeurs ne se lancent plus de salves de rhétorique, du moins pour l’instant. Une offre décisive a été faite, et une offre décisive de consultation des membres pourrait bien mettre un terme au plus long conflit social de l’histoire de l’industrie ferroviaire britannique. Seulement, ce n’est pas encore fini.
Dans une annonce qui a surpris les observateurs du secteur et soulagé le public qui souffre depuis longtemps, les protagonistes de cette bataille de volonté sont, peut-être, parvenus à un compromis. Le Rail Delivery Group, qui représente les opérateurs du secteur, a fait une offre révisée et nettement plus généreuse au RMT. Le syndicat, pour sa part, a accepté, pour la première fois, de soumettre l’offre à ses membres. Les conditions du vote des employés des chemins de fer incluront également une suspension de l’action industrielle pendant au moins six mois. Le scrutin se déroule jusqu’à la fin du mois de novembre.
Un accord mutuel pour aller de l’avant
Ce n’est peut-être pas la fin. Ce n’est peut-être même pas le début de la fin mais, pour paraphraser un dirigeant habitué aux conflits longs et âpres, il se pourrait bien que ce soit la fin du commencement. À la suite de nouvelles négociations entre le Rail Delivery Group (RDG) et le RMT (parfois connu sous le nom de Rail, Maritime and Transport union), un protocole d’accord sur le conflit actuel a été élaboré entre les parties. Une déclaration commune indique qu’il définit un processus pour une avancée mutuellement convenue, y compris une augmentation de salaire rétroactive de 2022 pour le personnel et des garanties de sécurité de l’emploi. Selon des sources médiatiques, le niveau de l’augmentation salariale serait de cinq pour cent et les garanties de sécurité de l’emploi constitueraient un ensemble de mesures de sauvegarde, en plus de l’abandon récent du programme malheureux de fermeture des guichets.
Cet accord va maintenant être soumis aux membres du RMT dans chacune des entreprises ferroviaires (Train Operating Companies – TOC) par le biais d’un vote référendaire. S’il est accepté, ce protocole d’accord mettra fin au mandat de conflit national, ce qui créera une pause et un répit dans l’action syndicale pendant la période de Noël et jusqu’au printemps de l’année prochaine. Il permettra également d’engager des négociations sur les réformes proposées au niveau des entreprises ferroviaires locales, dans le cadre des structures de négociation collective établies. Ces discussions viseraient à répondre aux propositions des entreprises concernant l’évolution des besoins et des attentes des passagers et à débloquer de nouvelles augmentations pour le personnel, afin de contribuer à garantir un avenir durable et à long terme pour les chemins de fer et tous ceux qui y travaillent.
La perspective de croissance revient sur le devant de la scène
C’est la première fois depuis le début du conflit que les deux parties publient une déclaration commune. Le ton du conflit a également évolué de manière significative vers une plus grande collaboration. « Il s’agit d’une évolution positive », a déclaré Mick Lynch, secrétaire général du RMT. « Nos membres vont maintenant décider, dans le cadre d’un référendum électronique, s’ils acceptent cette nouvelle offre de RDG. Le Rail Delivery Group n’a rien ajouté à la déclaration, mais il y a déjà eu un air de coopération entre les parties ce mois-ci, avec des conflits résolus dans d’autres domaines du réseau ferroviaire et une diminution générale des réactions acerbes de part et d’autre.
Bien que les membres doivent encore ratifier le protocole d’accord, on peut espérer que la volonté des employeurs de présenter une offre révisée les persuadera de voter en faveur de l’accord. Le fait d’écarter la menace de grève (pour au moins six mois) permet au secteur de respirer. Certains facteurs externes ont également pu jouer un rôle. La reprise, meilleure que prévue, de l’industrie ferroviaire depuis la pandémie – en particulier le nombre de passagers – a remis la perspective de croissance au premier plan. À plus long terme, il y a la certitude politique d’une élection générale au cours de l’année prochaine. Celles-ci pourraient même être annoncées avant l’expiration du moratoire de six mois sur les actions syndicales. Il peut être cynique de suggérer qu’un gouvernement qui n’a pas l’espérance de vie nécessaire pour rendre compte des conséquences serait plus enclin à conclure un accord généreux avec les syndicats du rail.