Démission du président de la société chargée de la livraison de la HS2
HS2 Limited, la société indépendante créée pour réaliser le projet de train à grande vitesse au Royaume-Uni, très décrié, est à la recherche d’un nouveau président. Le poste est vacant depuis que le président actuel, Sir Jon Thompson, a mis fin à son mandat en annonçant qu’il quitterait ses fonctions au printemps 2025.
Après presque quatre ans au conseil d’administration, Jon Thompson a décidé qu’il était temps de changer de train. Anobli en 2019, il est devenu Sir Jon Thompson en reconnaissance de ses services publics, notamment en tant que directeur général de l’administration fiscale britannique (HM Revenue and Customs). Ce passé de policier de l’argent semble avoir eu peu d’impact sur la spirale des coûts du chemin de fer.
Quatre années de larmes
Jon Thompson a vu l’étendue de sa mission au sein de HS2 s’amenuiser d’année en année. Il a rejoint le projet au moment où plusieurs engagements ont été abandonnés. Parmi eux figuraient des propositions visant à mettre en place ce qui était encore à l’époque un réseau de lignes desservant les Midlands de l’Est et le nord de l’Angleterre. Le « tronçon Est » vers Derby, Nottingham, Sheffield et Leeds a été l’une des premières victimes des coûts dépassant les ambitions.
Plus récemment, lui et le reste du conseil d’administration ont été contraints de rester assis, le visage rouge, lorsque le gouvernement de l’époque a annoncé à Manchester que les lignes HS2 restantes n’atteindraient pas… Manchester. Il quitte son poste alors que le projet se poursuit sous la forme d’une navette entre Curzon Street à Birmingham et Old Oak Common dans l’ouest de Londres, avec la promesse d’une éventuelle extension jusqu’à Euston dans le centre ville.
La folie du hangar à chauves-souris
L’actuelle ministre des transports, Heidi Alexander (la cinquième personne nommée à ce poste pendant le mandat de M. Thompson), a déclaré qu’elle souhaitait remercier le président pour le travail qu’il a accompli pendant près de quatre ans afin de faire avancer le plus grand projet ferroviaire de Grande-Bretagne. « Dans les mois à venir, le nouveau directeur général, Mark Wild, commencera à exercer un nouveau leadership, alors que nous nous efforçons de maîtriser les budgets et de réaliser la ligne de manière rentable pour les passagers et les contribuables », a-t-elle déclaré. Toutefois, les coûts réels devraient encore se situer aux alentours de douze chiffres.
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Le projet HS2 fait l’objet de nombreuses réalisations en matière de génie civil. Cependant, la démission de Jon Thompson intervient peu après que la compagnie ferroviaire a été ridiculisée pour le coût de 100 millions de livres sterling (120 millions d’euros) d’un soi-disant « tunnel pour chauves-souris », qui doit être construit dans la campagne anglaise pour permettre aux reptiles protégés de traverser la ligne en toute sécurité. Louise Haigh avait qualifié ce tunnel d' »exemple choquant » du « manque total d’efficacité » du projet HS2. Mais elle n’est restée que cinq mois au poste de ministre des transports. Thompson a duré un peu plus longtemps, mais les nominations à des postes de haut niveau en rapport avec le projet semblent aller et venir avec la même fréquence que celle attendue des trains HS2 – lorsqu’ils circuleront finalement en 2033… peut-être.