Le Luxembourg verse 110 millions d’euros pour le rail lorrain
Trois mois après l’annonce de Xavier Bettel (DP) à Paris, les gouvernements français et luxembourgeois se sont accordés sur des projets de mobilité côté français, en Lorraine.
Le 19 octobre 2021, la Commission intergouvernementale franco-luxembourgeoise pour le renforcement de la coopération transfrontalière (CIG) tenait sa sixième réunion à Esch-Belval (LU), un ancien site sidérurgique d’Arbed tourné vers le futur. La convention franco-luxembourgeoise consiste à renforcer la coopération transfrontalière entre le Grand-Duché et la Lorraine voisine. De nombreux français se rendent chaque jour à Luxembourg pour leur travail. En 2019, on comptabilisait près de 104.500 transfrontalier, soit une hausse de 43% depuis 2009.
Mobilité transfrontalière
La mobilité des frontaliers est au cœur des préoccupations de la CIG. Les deux parties mettent l’accent sur les transports collectifs et durables, seuls à même d’assurer des solutions pérennes au flux croissant de travailleurs frontaliers. Pour cette 6ème conférence de la convention, près de 110 millions du gouvernement luxembourgeois permettront de financer une partie du développement ferroviaire entre la France et le Grand-Duché. Un investissement qui s’inscrit dans l’objectif d’amélioration du trafic ferroviaire prévue pour 2028, année de référence pour la concrétisation des projets financés à hauteur de 240 millions d’euros par les deux Etats. Il est ainsi prévu à terme qu’en pointe chaque heure puisse accueillir dix trains – soit huit TER, un TGV et un train de marchandises – entre Luxembourg et Metz, une artère très convoitée.
Ces investissements grand-ducaux ne sont pas les premiers puisque déjà en 2018, le Luxembourg avait proposé 120 millions d’euros de soutiens à des projets de mobilité en Lorraine. Parmi les améliorations, on y trouvait l’extension de quais de gare pour accueillir des rames plus longues, la participation au renforcement de la capacité électrique du réseau et coup de pouce au Park & Ride de Metzange ou de Longwy, bourgades très proches. L’ambition des deux Etats voisins est d’augmenter de 50% le trafic voyageurs entre Lorraine et Grand-Duché à l’horizon 2024.
Parmi les chantiers, il est prévu la construction à Metz d’un atelier d’entretien pour 50 millions d’euros ainsi que son raccordement au réseau ferréc national français. Viennent aussi :
- L’automatisation ou semi-automatisation de la conduite des trains et le système de communication associé pour améliorer la robustesse et/ou la capacité sous réserve que des études d’opportunité en confirment l’intérêt (partie infrastructure au sol). Dans le cas où l’intérêt serait avéré, les parties conviennent de se réunir le moment venu pour acter de la stratégie de déploiement et de financement de cette technologie;
- La poursuite des travaux des projets ferroviaires financés dans le cadre du protocole d’accord de 2018.
Par ce biais, les deux parties réaffirment leur attachement au principe de co-financement à parité de projets d’infrastructures d’intérêt commun retenu dans le cadre du Séminaire intergouvernemental franco-luxembourgeois du 20 mars 2018.
Par ailleurs de nombreux autres projets se profilent également, comme :
- la mise en service du P&R à Thionville-Metzange au printemps 2021 et réorganisation de la desserte en bus, travaux en cours au P&R de Longwy et poursuite des études concernant le P&R à la gare de Thionville;
- l’analyse en cours pour étendre partiellement la gratuité des transports en bus exploités par la partie luxembourgeoise jusqu’à 5 km au-delà de la frontière luxembourgeoise;
- l’établissement d’un groupe de travail en vue de la mise en place d’un corridor transfrontalier de bus à haut niveau de service qui reliera Esch-sur-Alzette (LU) avec Audun-le-Tiche (FR), en bonne articulation avec la stratégie multimodale des mobilités développée par le Pôle métropolitain frontalier, en assurant la complémentarité et l’interopérabilité des réseaux de transport dans la région transfrontalière;
- et la mise en place de pistes cyclables transfrontalières.
Les deux états se sont engagées à effectuer un suivi précis et régulier de la mise en œuvre des conclusions adoptées par cette 6e Commission et à réunir la prochaine Commission en France en 2022.