Démission d’un ministre britannique des transports au franc-parler
Louise Haigh, qui revient sur les bancs de l’arrière-ban en tant que députée de la circonscription de Sheffield (Heeley), a démissionné de son poste de ministre des transports. Elle l’a fait aux premières heures de la matinée de vendredi, après que le journal national The Times of London a révélé sa condamnation pour un délit historique. Il semblerait que la politicienne ait été reconnue coupable d’un délit de fraude à la suite d’une fausse déclaration de vol de téléphone portable.
C’est un vendredi noir pour le gouvernement britannique, le poste de ministre des transports étant à pourvoir – mais pas vraiment à vendre. Cependant, Louise Haigh a laissé des visages rouges à Downing Street en démissionnant au milieu des révélations d’une condamnation pénale historique. La ministre a été fortement impliquée dans la réforme du secteur ferroviaire au Royaume-Uni, notamment dans la mise en œuvre de la politique phare du gouvernement visant à nationaliser la plupart des aspects des chemins de fer.
Une condamnation passée hante l’ancien ministre des transports
Le Premier ministre a été contraint d’accepter la première démission de son cabinet, ce qui constitue une issue des plus embarrassantes pour le jeune gouvernement britannique. Peu après 6 heures du matin, vendredi 29 novembre, Louise Haigh, ministre des transports au franc-parler, a présenté sa démission. La raison invoquée est la révélation en première page qu’elle a été accusée de fraude en 2014, suite à un vol de téléphone portable survenu l’année précédente. L’incident s’est produit avant qu’elle ne devienne une femme politique élue et qu’elle ne soit encore employée d’une compagnie d’assurance.
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L’incident est d’autant plus embarrassant pour le parti travailliste de centre-gauche, élu en juillet de cette année, qu’il a déjà fait preuve d’indiscrétions. Louise Haigh s’était montrée particulièrement critique à l’égard de l’ancien gouvernement conservateur de droite. Elle avait fait des commentaires virulents sur la conduite du Parti conservateur pendant le confinement de la pandémie, désignant le Premier ministre de l’époque, Boris Johnston, comme le meneur d’un scandale « une règle pour eux », dont le point culminant était des soirées arrosées au 10 Downing Street, la résidence officielle du dirigeant du Royaume-Uni à Londres.
Le scandale de l’emploi : DP World et P&O mis à l’index
L’accusation pénale porte sur un vol commis dans la rue en 2013. Mme Haigh a été agressée à Londres et, dans la déclaration qu’elle a faite par la suite, elle a indiqué qu’un téléphone portable lui avait été volé. Elle a cependant découvert plus tard que le téléphone se trouvait en fait parmi ses affaires à la maison, mais elle n’a pas modifié sa déclaration à la police et n’a pas non plus répondu aux questions posées ultérieurement. Bien qu’elle ait été victime d’une agression, c’est cette action ultérieure qui a abouti à la condamnation pour fraude. Il convient de noter que la condamnation pénale est désormais « passée » – elle ne figure pas dans son casier judiciaire.
Lousie Haigh avait déjà été au centre d’une controverse pour le gouvernement britannique. Elle a été à la fois louée et clouée au pilori pour ses commentaires acerbes sur la conduite de P&O Ferries. Elle a évoqué avec colère les pratiques d’emploi qui ont vu des marins britanniques licenciés pour être remplacés par une main-d’œuvre moins chère. Mme Haigh avait publiquement appelé au boycott de la compagnie, ce qui avait incité les propriétaires de P&O, DP World, à menacer de retirer leurs investissements dans le terminal portuaire intermodal de London Gateway. Cela s’est produit à la veille d’un sommet d’investissement mis en scène. DP World a depuis retiré sa menace, et l’expansion est en cours à London Gateway – ce qui pourrait avoir encouragé la compagnie maritime Maersk à transférer certains services vers le port, comme l’a rapporté notre service frère WorldCargo News.
Un pair controversé, Perter Hendy, va-t-il prendre la relève ?
Les spéculations vont déjà bon train quant à l’identité du remplaçant de Louise Haigh au poste de ministre des transports au sein du gouvernement britannique. Il serait très inhabituel que Lord Peter Hendy, membre de la Chambre des pairs en disgrâce et actuel ministre des chemins de fer, soit promu au cabinet. M. Henry, ancien président de Network Rail, a été nommé ministre des chemins de fer (un poste subalterne sous la tutelle du ministre des transports) malgré sa position à la Chambre haute des Lords. La nomination de M. Hendy pourrait être jugée trop controversée après les révélations sur son comportement tyrannique, notamment les récentes révélations selon lesquelles il aurait fait pression sur un contractant de Network Rail pour qu’il licencie un ingénieur dénonciateur qui avait révélé des problèmes de sécurité à la gare d’Euston, à Londres, terminus éventuel du vaste projet de ligne ferroviaire à grande vitesse HS2.
Il pourrait y avoir un remaniement ministériel, qui verrait le député de Portsmouth South, Stephen Morgan, occuper le poste pour lequel il était pressenti dans le cabinet fantôme. Toutefois, Morgan est déjà ministre du gouvernement, chargé de l’éducation préscolaire. Dans l’immédiat, Haigh va-t-elle quitter son bureau de Horseferry Road et prendre un train de bonne heure pour Sheffield ? Au moins, elle aura l’occasion de réfléchir à son court mandat au sein du gouvernement depuis le siège d’un nouveau train, qu’elle pourra revendiquer comme ayant joué un rôle dans la modernisation de la Midland Main Line.