Alstom n’a pas rendu service à la confiance dans l’hydrogène : Les chemins de fer régionaux allemands vont remplacer leur flotte H2 par des trains diesel
L’attrait vert de l’hydrogène semble être officiellement tombé à plat dans le sud-ouest de l’Allemagne. Pour l’instant du moins… L’opérateur ferroviaire régional RMV, qui assure des services dans la région de Hesse, a annoncé qu’il allait remplacer sa flotte relativement récente de trains à hydrogène par du matériel roulant à moteur diesel à partir de l’année prochaine. Cette décision fait suite à une « série d’incidents survenus au cours des deux dernières années ». La société a déclaré qu’Alstom, le fabricant des trains à hydrogène, avait « nui à la confiance dans les nouvelles technologies de propulsion ».
RMV, qui exploite des trains dans la région Francfort-Rhin-Main et qui est l’une des plus grandes associations de transport du pays, déclare qu’ à partir de l’année prochaine, 16 trains Lint41 à moteur diesel remplaceront les trains à hydrogène Coradia d’Alstom sur la ligne régionale Bad Homburg – Brandoberndorf.
Alstom, qui fournit également les Lint41, procède à une révision générale des « composants techniques sujets aux erreurs » des véhicules iLint à hydrogène « afin de garantir une exploitation fiable à long terme sur le réseau Taunus au-delà de 2025 ».
L’entreprise a déclaré qu’au cours des derniers mois, en collaboration avec l’opérateur allemand, Regionalverkehre Start Deutschland, elle avait déployé des « efforts intensifs » pour organiser le remplacement des trains à hydrogène défectueux, et que ces efforts avaient été « couronnés de succès ». Les véhicules diesel de remplacement prendront progressivement le relais en janvier 2025 et seront loués jusqu’à la fin de l’année prochaine. Entre-temps, la ligne Königstein – Francfort continuera d’utiliser des trains à hydrogène.
Maux de tête liés à l’hydrogène
« En recourant aux trains diesel qui ont fait leurs preuves, nous réalisons l’essentiel : une offre fiable de trajets sur la Taunusbahn pour nos citoyens », a déclaré Ulrich Krebs, président du conseil de surveillance de la RMV, lors de l’annonce de l’utilisation du nouveau matériel roulant. Il a toutefois souligné que la décision de revenir à un carburant non durable n’était pas celle que souhaitait l’entreprise.
« Les trains diesel n’ont plus d’avenir à long terme », a-t-il déclaré. « Il est d’autant plus regrettable qu’Alstom, avec sa série d’accidents survenus au cours des deux dernières années, n’ait pas rendu service à la confiance dans les nouvelles technologies de propulsion.
L’une des raisons pour lesquelles l’échec des trains à hydrogène a été si décevant est qu’ils offraient à l’Allemagne un moyen relativement peu coûteux de rendre son vaste réseau ferroviaire plus écologique sans utiliser de trains électriques. Quelque 38 % des lignes du pays ne sont pas électrifiées, et le coût de l’électrification du réseau restant est estimé à plusieurs dizaines de milliards d’euros. L’utilisation de trains à hydrogène constituait une alternative potentielle. Mais les offres H2 d’Alstom en Hesse ne s’étant pas avérées viables, RMV a dû repenser la situation.
Alstom en fait les frais
« Après avoir enfin obtenu la fiabilité que nos passagers exigeaient à juste titre pendant l’été, ils ont de nouveau été victimes de problèmes techniques avec les trains à hydrogène à partir de la fin de l’été », a déclaré Knut Ringat, directeur général de RMV.
« Le constructeur responsable, Alstom, a pris des mesures ad hoc, telles que l’accélération de la production de pièces détachées importantes et l’augmentation du nombre d’équipes dans les ateliers, afin de s’assurer qu’un nombre suffisant de véhicules pour le programme de stabilisation soit disponible au moment où les trains diesel commenceront à circuler », a ajouté M. Ringat.
M. Ringat a déclaré qu’Alstom devait maintenant mettre à profit l’année à venir « pour que la flotte soit enfin en mesure d’assurer une fiabilité à long terme ». Il a souligné que c’est Alstom qui supporterait les coûts supplémentaires tels que la location de la flotte de remplacement.
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