Sacré tunnel, Batman ! La HS2 permet aux chauves-souris de se reposer
Qu’est-ce qui vole dans la nuit du Buckinghamshire, plus vite que tout, sans jamais s’arrêter ? Pas votre projet favori de train à grande vitesse, HS2, qui n’a pas encore été mis à l’écart. Pas encore, en tout cas. Pour l’instant, il s’agit de quelque chose de beaucoup plus naturel. Des chauves-souris. Des chauves-souris à cent millions de livres. Nous sommes dans le Buckinghamshire, et tout est, disons, vendu à prix d’or.
La protection des chauves-souris n’est pas une nouveauté, comme vous le dira toute personne dont la rénovation de la maison a été contrariée. Même les ingénieurs ferroviaires se sont accommodés de ces petites créatures nocturnes. Cependant, la structure de protection des chauves-souris en bois de Sheephouse a atteint de nouveaux sommets en matière de dépenses liées à des mesures respectueuses de la faune et de la flore.
De nouveaux sommets de protection
Si ce ne sont pas des manifestants, des écologistes ou des politiciens nordiques enragés qui cherchent à couper les ailes de HS2, le projet britannique de train à grande vitesse, ce sont les chauves-souris. Mais pour une fois, on ne peut pas rejeter la faute sur le perchoir de ce projet ferroviaire de cent milliards de livres sterling, qui vise à relier Londres et Birmingham à une vitesse record.
La législation relative à la protection de la faune et de la flore exige que les projets d’infrastructure britanniques prennent soin de nos amis à fourrure. Il peut s’agir d’un tunnel pour blaireaux sous l’autoroute Londres-Edinburgh ou de ponts pour le bétail reliant les parcours de centaines d’exploitations agricoles à travers le Royaume-Uni. Même le Borders Railway, en Écosse, s’est efforcé de ne pas déranger les petits amis à fourrure. Toutefois, à l’instar de nombreux aspects du projet HS2, le tunnel pour chauves-souris du Buckinghamshire a propulsé le concept vers de nouveaux sommets.
Réduire les coûts élevés
La structure de protection des chauves-souris du bois de Sheephouse s’étendra sur environ 1 000 mètres à travers la campagne arborée du Buckinghamshire. Ce bois de 56 hectares abrite plusieurs espèces de chauves-souris, dont la colonie la plus septentrionale connue de la rare chauve-souris de Bechstein. La conception s’articule autour d’une série d’arches », nous a expliqué HS2. « Cette conception est durable et nécessite peu d’entretien, ce qui permet de réduire les coûts globaux et les matériaux.
Nous n’avons pas pu trouver de porte-parole. Notre questionnement sur les chemins de fer aurait conduit à la théorie selon laquelle les chauves-souris sont effectivement des oiseaux. Ainsi, lorsqu’il s’agit de chemins de fer et contrairement, par exemple, aux bovins ou aux porcs, on ne peut pas s’attendre à ce qu’elles volent.
Contrôle du gouvernement
Le projet a été défendu par Gareth Dennis, ingénieur ferroviaire et auteur respecté. Respecté, mais à l’exception notable du comte – pardon, de Lord Peter Hendy, le ministre des chemins de fer récemment nommé… Gareth Dennis, dans une interview radiophonique, n’a pas cherché à atténuer le coût du projet. Il l’a toutefois replacé dans le contexte du budget global de HS2.
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Une structure d’un kilomètre de long construite au cœur d’un bien immobilier de premier ordre dans le très convoité comté de Buckinghamshire pourrait bien atteindre un prix à neuf chiffres. Toutefois, cela ne représente qu’environ un dixième de pour cent du coût de la HS2, affirme M. Dennis.
On l’a déjà surnommé, peut-être injustement, le « tunnel des vampires ». Non pas à cause des habitudes des chauves-souris du Buckinghamshire. C’est parce que, comme pour HS2 en général, il existe une croyance quasi-religieuse selon laquelle le projet aspire le sang de tous les autres projets d’infrastructure du pays. Des rumeurs ont été étouffées au sujet de la nomination d’un universitaire du nom de Professeur Abraham Van Helsing au sein du nouveau comité gouvernemental de surveillance de HS2.