La BEI signe un contrat de financement de 400 millions d’euros pour le ferroviaire dans les régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie
La Banque européenne d’investissement (BEI) annonce la signature d’un contrat de prêt de 400 millions d’euros avec la Société Publique Locale SPIIT (Société Publique Interrégionale des Investissements en faveur des Transports), détenue par les régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, pour l’acquisition de nouveaux matériels roulants et la modernisation des matériels existants.
La création du SPIIT vise à doter les deux régions d’un outil technique et organisationnel pour la gestion du matériel roulant (maintenance, acquisition, etc.) de leurs services de transport régional de voyageurs. Le coût total des investissements est estimé à environ 1,2 milliard d’euros. Il sera financé par une combinaison de fonds propres et de prêts de premier rang accordés par la BEI, la Caisse des Dépôts et un groupe de banques commerciales.
L’investissement financé par la BEI concerne l’acquisition de 39 rames (24 automotrices électriques, 12 automotrices bimodes diesel/électrique et 3 automotrices bimodes hydrogène/électrique) et la rénovation à mi-vie de 97 automotrices électriques et bimodes diesel/électrique actuellement utilisées par SNCF Voyageurs dans ces deux régions.
Ce financement est mis en œuvre au travers de deux contrats de concession de 42 ans signés entre les deux régions et la SPIIT, qu’elles ont créée conjointement en 2023 pour reprendre la gestion de l’ensemble de leur matériel roulant et dont elles détiennent 100 % du capital. Ce matériel roulant sera mis à la disposition des opérateurs sélectionnés par les deux régions pour mettre en œuvre leurs services de transport ferroviaire.
Impact positif sur l’environnement et l’inclusion sociale
Cette opération contribuera à accroître l’offre et la qualité des services ferroviaires dans les deux régions, notamment en réduisant les temps de parcours, en augmentant la fréquence et la capacité des trains, en favorisant une exploitation plus efficace avec des coûts de maintenance réduits et en améliorant le confort des passagers. Il encouragera également le transfert modal des passagers de la route vers le rail, renforçant ainsi le transport durable conformément aux objectifs de l’UE. Le projet aura un impact positif sur l’environnement en termes de sécurité, d’économies d’énergie, de pollution atmosphérique, de bruit et d’émissions de CO2. En soutenant des transports publics modernisés et de qualité, il améliorera l’inclusion sociale grâce à un meilleur accès aux emplois, aux services publics et à l’éducation.
Le projet permettra d’accompagner la croissance régulière du nombre de voyageurs sur ces deux réseaux régionaux entre 2019 et 2022 (+17% en Nouvelle Aquitaine et +30% en Occitanie). Il s’inscrit dans une dynamique d’autres investissements majeurs dans les transports publics des deux régions, notamment la création des quatre réseaux express régionaux métropolitains autour de Toulouse, Montpellier et Bordeaux, ainsi qu’au Pays basque.
Renforcer la cohésion économique, sociale et territoriale de l’UE
Le prêt de la BEI joue un rôle majeur dans le financement global de cette opération, en envoyant un signal positif aux co-prêteurs du projet. Il réduit le coût du financement pour l’emprunteur et fournit une base de financement stable à long terme, conforme aux objectifs de la politique de l’UE. Il contribue ainsi à attirer davantage d’investissements privés dans le secteur et à garantir des conditions de concurrence équitables.
Le prêt soutient également le développement de services de transport ferroviaire électrique, ainsi que de technologies de traction innovantes (hydrogène), qui sont des technologies de transport ne produisant pas d’émissions directes. Le projet contribue ainsi à la lutte contre le réchauffement climatique et au développement de moyens de transport durables, conformément aux priorités de la BEI, la banque publique de l’Union européenne pour le climat.
Ambroise Fayolle, Vice-président de la BEI, a commenté : « Ces investissements ferroviaires de grande ampleur dans ces deux régions répondent à notre objectif prioritaire de contribuer par nos financements à la décarbonisation des transports publics. Ce secteur, premier émetteur de gaz à effet de serre, est notre premier secteur d’investissement en France, avec près de 2,5 milliards d’euros investis l’an dernier. Cette opération illustre comment l’Europe contribue concrètement à améliorer la vie quotidienne des citoyens en modernisant et en développant une offre de transport public plus attractive et plus propre. »
La Banque européenne d’investissement (BEI), dont les actionnaires sont les 27 États membres de l’Union européenne (UE), est l’institution de financement à long terme de l’UE. Elle accorde des prêts aux secteurs public et privé pour soutenir des investissements de qualité concourant à la réalisation des objectifs de l’UE. En 2023, la France est le premier bénéficiaire des financements de la BEI pour la transition énergétique et écologique, avec un investissement total de 6,9 milliards d’euros dans les énergies renouvelables, la mobilité propre et l’efficacité énergétique. Partenaire des collectivités territoriales, la BEI a financé à hauteur de 2,5 milliards d’euros les transports publics ferroviaires et urbains et les mobilités douces, son premier secteur d’investissement en France l’an dernier