Les transports publics suédois envoient au Père Noël une liste de 40 souhaits
L’Association suédoise des transports publics (Svensk Kollektivtrafik) a produit un rapport résumant les connaissances sur l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre et sur la manière dont les transports publics et l’amélioration de l’efficacité des transports peuvent réduire les émissions et créer des avantages pour la société. De cette recherche, ils ont tiré un programme en 40 points avec des propositions politiques concrètes pour faire de la Suède une société efficace en matière de transport.
Selon l’Association suédoise des transports publics, la réduction de 70 % des émissions de gaz à effet de serre provenant des transports intérieurs d’ici à 2030 nécessite des « décisions politiques stratégiques axées sur l’amélioration de l’efficacité des transports ». L’association souligne que les transports publics jouent un rôle essentiel dans cette entreprise. Au cours des trois prochaines années, une augmentation de 20 millions de tonnes des émissions de gaz à effet de serre est prévue en raison de la réduction des obligations de réduction, de l’élimination des incitations environnementales pour les véhicules écologiques, de la diminution des taxes sur les carburants, de l’augmentation des allocations automobiles et de l’abandon des réformes des allocations de voyage, indique le rapport.
Plus d’efficacité, c’est essentiel
Le rapport met l’accent sur trois fronts indispensables pour atteindre l’objectif de réduction des émissions : la promotion d’une société efficace dans le domaine des transports, l’adoption de carburants renouvelables durables, y compris l’électrification, et le déploiement de véhicules et de navires économes en énergie. S’appuyer uniquement sur une électrification accrue est « insuffisant », et l’utilisation de carburants renouvelables devrait diminuer. Un système de transport plus efficace en Suède, en particulier pour le transport de passagers, est « essentiel ».
Les transports en commun sont considérés comme un élément clé. Les personnes qui optent pour les bus, les trains, les tramways ou les métros contribuent de manière significative à la réduction des émissions, étant donné que plus de 90 % des transports publics utilisent des carburants renouvelables et de l’électricité, alors que le trafic automobile n’en utilise qu’un dixième. Même avec l’électrification complète du trafic routier, le rôle des transports publics dans la réduction des émissions reste vital en réduisant le volume du trafic, le nombre de véhicules, la consommation d’électricité et le besoin de nouvelles infrastructures, car de plus en plus de personnes optent pour le transport partagé, indique le rapport.
Propositions au gouvernement et au parlement
L’Association suédoise des transports publics propose d’introduire l’efficacité des transports en tant qu’objectif politique fondamental et de faire d’une société efficace en matière de transport un principe directeur. Cela implique de fixer un objectif gouvernemental national pour les transports publics et de formuler une politique nationale globale en matière de transports publics, recommande-t-elle au gouvernement et au parlement suédois.
Pour améliorer les services ferroviaires, les recommandations portent notamment sur le financement par l’État de l’équipement ERTMS à bord des trains, sur une réévaluation visant à améliorer la ponctualité des trains et sur l’établissement d’un ordre de priorité pour l’entretien des itinéraires clés des services ferroviaires régionaux et de banlieue. Il est également suggéré d’améliorer la planification et la coordination de l’entretien des voies, d’allouer des capacités ferroviaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et stimuler l’emploi, et d’introduire de nouvelles voies pour les services ferroviaires régionaux et de banlieue. Des améliorations de l’infrastructure sont mises en avant, telles que des quais plus longs, des voies de rencontre et des voies de dépassement pour accueillir des trains plus longs. La proposition préconise également une réforme des calculs socio-économiques et des prévisions de trafic, ainsi qu’un cofinancement par l’État des dépôts, du matériel roulant et des plans de comté. Une gestion ciblée au lieu d’une gestion prévisionnelle est proposée pour une gouvernance plus efficace.
En outre, ils recommandent de modifier les incitations fiscales en remplaçant la déduction pour frais de déplacement par une réduction d’impôt neutre pour les déplacements professionnels et en éliminant les avantages fiscaux préférentiels sur les abonnements mensuels et annuels aux transports publics. La proposition souligne également la nécessité d’améliorer le respect de la taxation préférentielle du stationnement gratuit sur le lieu de travail tout en réduisant la TVA sur les transports publics. D’autres mesures concernent le cofinancement par l’État des mesures des phases 1 et 2, le soutien aux transports publics locaux et régionaux dans les zones résidentielles en construction, l’octroi d’exonérations fiscales à long terme pour les carburants respectueux de l’environnement, ainsi que l’extension et la simplification des accords sur l’environnement urbain. En outre, il est demandé de compléter le financement des transports publics, d’introduire des taxes de stationnement contrôlées en fonction du climat et de la circulation, d’augmenter le nombre de places de formation pour les cours de transport public et d’améliorer la coordination entre les services de transport, les transports scolaires et les voyages médicaux.
Suggestions aux municipalités
Dans les suggestions destinées aux autorités locales suédoises, l’accent est mis sur l’optimisation des transports publics et des stratégies d’aménagement urbain. Une recommandation clé encourage à donner la priorité à la circulation des bus par la mise en œuvre d’une signalisation prioritaire et la mise en place de voies réservées aux transports publics. Ces mesures visent à rationaliser les opérations des bus, à améliorer la fiabilité et, en fin de compte, à contribuer à un système de transport public plus efficace et plus durable.
Un autre aspect des suggestions porte sur la réorganisation de la dynamique temporelle de la vie communautaire. Les partisans de cette approche proposent d’échelonner les heures de début et de fin des écoles maternelles, des établissements scolaires et des lieux de travail plus importants, afin de réduire les encombrements aux heures de pointe. Cette approche réfléchie des horaires est conçue pour répartir plus uniformément l’activité des navetteurs, en réduisant les goulets d’étranglement du trafic et en favorisant une circulation plus fluide des transports au sein de la municipalité.
La troisième série de recommandations est axée sur la promotion d’un environnement urbain plus efficace en termes de transport. Cela implique des mesures telles que la réduction des limites de vitesse sur les routes locales, l’amélioration des échangeurs pour une meilleure fluidité du trafic, et la suppression stratégique du stationnement dans les rues le long des lignes de bus. En outre, la proposition souligne l’importance d’une planification urbaine efficace qui minimise le besoin d’espaces de stationnement excessifs, en encourageant les modes de transport alternatifs et en contribuant à un paysage urbain plus durable et plus vivable. L’approche globale suggère une relation symbiotique entre des systèmes de transport optimisés, une programmation réfléchie et la planification urbaine.
Pour en savoir plus :
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