La SNCF annonce son nouveau service « Ouigo vitesse classique »
La SNCF annonçait hier l’expansion de la marque Ouigo, mais cette fois sous forme de trains classiques rénovés, sur le réseau intérieur français.
OUIGO Vitesse Classique, tel est le nom de la nouvelle offre que la SNCF compte lancer sur un segment qu’elle avait quelque peu abandonné : les lignes classiques non-TGV. 14 destinations, dont 8 nouvelles par rapport à l’offre grande vitesse (et plusieurs gares supplémentaires en Ile de France). L’idée de départ : prendre des parts de marché sur la route, fréquentée par 700.000 personnes chaque jour, afin de préserver autant que possible la planète.
Il faut pourtant se rappeler un autre contexte français. Le lancement des différents TGV dans les années 80 et 90 s’est très souvent accompagné d’une décrue de ce qu’on appelle en France les trains « Corails », nom donné aux trains classiques qui circulaient en nombre avant l’arrivée du TGV. À la SNCF, la croyance persistait que les deux offres – TGV et trains « Corails » -, ne pouvaient cohabiter sous peine de mettre en péril le modèle économique de la grande vitesse.
Le monde a changé
De son côté, la récente libéralisation du segment grande ligne en France a montré un appétit certain chez de nouveaux opérateurs. L’allemand Flixtrain fut un moment tenté d’opérer dans l’Hexagone, avant de jeter l’éponge face – selon ses dires -, aux péages élevés du réseau français. Et puis il y eut la volonté de l’État français de mettre en appel d’offre l’axe Nantes-Bordeaux, projet également avorté en raison de l’absence de candidats, en dehors de la SNCF elle-même.
Mais un autre exemple est en train de mûrir : Railcoop et sa formule de coopérative. Bien qu’encore en gestation opérationnelle, cette formule séduit un public jeune et obtient une belle audience dans les médias sociaux. Les exemples étrangers, dont Transdev en Suède ou RégioJet en Tchéquie, ont montré aussi que le train pas cher alternatif était une réalité et séduisait un public jeune.
Poussée dans le dos
C’est tout cet environnement disruptif qui a incité la SNCF à anticiper l’avenir. Elle l’avait déjà fait en 2013 en lançant dans un premier temps le Ouigo à grande vitesse, de même qu’en Espagne depuis mai dernier. Elle annonce maintenant une formule Ouigo « à plus petite vitesse », afin de s’inscrire dans les nouvelles tendances du voyage lent, du temps pris pour le plaisir. Une façon aussi de mieux contrecarrer à la fois la concurrence future mais aussi l’argument du « tout TGV » qui colle à la peau de la grande maison.
Appelé OSLO en interne, le projet de cette nouvelle offre longue distance, qui démarrera au printemps 2022, sera opérée sur des lignes classique avec des trains Corail rénovés et…pelliculés en rose (et bleu) pour reprendre les codes visuels de la marque Ouigo. Il s’agit d’une exploitation sans subsides, c’est-à-dire en open access, sans liens avec les TET (trains d’équilibre du territoire) qui, eux, recevront des subsides et bénéficieront du nouveau matériel roulant CAF.
Les premières liaisons OUIGO Vitesse Classique concerneraient Paris-Nantes et Paris-Lyon. Les prix seront – selon ses promoteurs -, imbattables et ne dépasseraient jamais les 30€ (avec une distribution 100 % en ligne sur ouigo.com, OUI.sncf ainsi que les autres distributeurs agréés).