Alstom supprime 1 500 emplois pour stabiliser ses finances
Le fabricant français de trains, de métros et de systèmes ferroviaires Alstom va supprimer quelque 1 500 emplois. L’intervention s’inscrit dans le cadre d’une réorganisation plus large visant à améliorer les finances du groupe industriel, a annoncé l’entreprise lors de la publication de ses résultats semestriels.
Pour réduire les coûts, Alstom souhaite notamment diminuer le nombre d’employés ayant des fonctions administratives ou commerciales. Près d’un emploi sur dix dans ces départements disparaîtra. Le personnel technique et les ouvriers d’usine ne seront pas concernés par la réorganisation. Outre la réduction de ces « frais généraux », Alstom souhaite également mettre en œuvre des plans d’accélération de la production, qui se traduisent actuellement par une augmentation de plus de 10 % de la production de voitures par an, et améliorer le respect des délais de livraison.
La principale préoccupation de l’entreprise est son endettement élevé, associé à un flux de trésorerie négatif au cours du premier semestre. « Le flux de trésorerie négatif d’Alstom au cours de ce premier semestre est un appel clair au changement », a déclaré Henri Poupart-Lafarge, président du conseil d’administration et directeur général d’Alstom, dans un communiqué de presse. Les dettes doivent donc être réduites de 2 milliards d’euros. Outre la réduction des frais de personnel, Alstom veut y parvenir en vendant des actifs d’une valeur comprise entre 500 millions et 1 milliard d’euros, dont le programme a déjà été lancé.
Le Financial Times a rapporté en début de semaine que le géant français du train « luttait pour rester sur les rails », notant que le rachat stratégique de 5,5 milliards d’euros du canadien Bombardier a été « assombri par une série de revers ». Sur le marché boursier français, Alstom a connu une baisse significative de la valeur de ses actions depuis le début du mois d’octobre de cette année.
Les ventes augmentent, mais certains actifs de Bombardier posent problème
Les difficultés d’Alstom sont liées au rachat, en 2021, de la division « trains » de Bombardier. Les retards de livraison des trains Aventra de Bombardier au Royaume-Uni font perdre beaucoup d’argent à l’entreprise. Poupart-Lafarge : « Alors que la demande reste soutenue, malgré une certaine volatilité, nos performances commerciales ont été faibles. L’intégration de Bombardier Transportation continue de progresser. Cependant, la livraison du programme Aventra s’est avérée plus complexe que prévu ». Les causes du retard de livraison des trains n’ont pas été communiquées. Plus de 2 600 voitures Aventra ont été vendues au Royaume-Uni depuis 2014, ce qui en fait le premier train du pays. Les trains Aventra sont également utilisés sur la ligne Elizabeth récemment inaugurée à Londres.
Dans l’ensemble, les ventes d’Alstom augmentent et l’entreprise est donc optimiste. Les ventes se sont élevées à 8,4 milliards d’euros pour le premier semestre de l’exercice 2023/24, ce qui représente une croissance de 4,9 % sur une base réelle et de 8,8 % sur une base organique par rapport aux ventes d’Alstom au cours de la même période de l’exercice précédent. La croissance organique désigne les flux de revenus qui résultent directement des activités existantes de l’entreprise, par opposition aux revenus qui ont été acquis par le biais de l’achat d’une autre société ou unité commerciale au cours de l’année écoulée.
M. Poupart-Lafarge reste PDG d’Alstom, mais n’occupera plus la double fonction de président du conseil d’administration. Lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires en juillet 2024, le conseil d’administration proposera à Philippe Petitcolin, ancien PDG de Safran, d’être élu membre du conseil d’administration et nouveau président du conseil d’administration. « La croissance de la production et des ventes s’accélère. Nous mettons en œuvre un plan d’action complet pour maintenir notre notation » investment grade » et assurer nos objectifs à moyen terme. Confiant dans la force de notre carnet de commandes et dans les solides fondations commerciales d’Alstom, je m’engage pleinement à relever ce défi », a déclaré le PDG d’Alstom.
