Pas de joie de Noël à Derby alors que les suppressions d’emplois chez Alstom UK semblent inévitables
Les employés d’Alstom à Derby craignaient déjà le pire lorsque des suppressions d’emplois ont été annoncées en Europe continentale. Les réductions administratives avaient été évoquées avant l’annonce de cette semaine. Néanmoins, l’ampleur des suppressions d’emplois dans l’ingénierie proposées à l’usine de Litchurch Lane a choqué. L’adresse est célèbre dans la communauté ferroviaire et synonyme de fabrication dans le secteur. Cependant, le carnet de commandes de l’usine présente un énorme trou, ce qui a mis plus de 1 300 emplois sur la sellette.
L’incertitude quant aux plans de développement des chemins de fer a contribué à réduire le carnet de commandes d’Alstom à Derby, la plus grande usine d’assemblage de rails de Grande-Bretagne, où la production a débuté en 1840. Si l’on ajoute à cette incertitude l’annulation du tronçon nord de l’énorme projet de train à grande vitesse HS2, les perspectives d’Alstom et d’autres fabricants ne sont guère optimistes. Selon les commandes actuelles, l’usine de Derby sera en grande partie inactive au début de l’année prochaine. Après des mois de pourparlers avec le gouvernement, Alstom doit maintenant envisager de mettre fin à la production de matériel roulant dans la ville. L’entreprise a donc entamé des consultations en vue de supprimer de nombreux emplois à Litchurch Lane, ce qui coïncidera avec la fin des projets en cours.
Il s’agit d’un deuxième coup dur pour Derby dans le secteur de l’ingénierie, après que Rolls Royce a annoncé de possibles suppressions d’emplois dans la ville. C’est également une mauvaise nouvelle pour la ville qui devrait accueillir le siège de la nouvelle agence d’infrastructure et de gestion, Great British Railways.
Le Parlement réagit avec colère
Compte tenu du carnet de commandes actuel, aucun nouveau train ne sortira de la chaîne de montage d’Alstom Litchurch Lane tant que les travaux sur les trains destinés à HS2 n’auront pas commencé. Ce contrat débute en 2026, mais avec la réduction du projet de train à grande vitesse, il y a moins de besoins globaux pour entretenir la nouvelle ligne et sa flotte. Les commandes britanniques se font attendre et, compte tenu de la concurrence accrue pour les projets à l’étranger, l’entreprise a confirmé qu’il était presque certain que des emplois seraient supprimés. Selon les médias, 550 emplois permanents et 780 emplois temporaires sont menacés.
La nouvelle fait rapidement suite à une série de suppressions d’emplois au sein de l’entreprise en Europe. « Je suis incroyablement déçue qu’Alstom n’ait pas été en mesure d’obtenir les commandes nécessaires pour protéger mes électeurs contre d’éventuels licenciements », a déclaré Amanda Solloway, membre du parlement local, qui n’a pas tardé à réagir. Elle a indiqué que ses collègues de Westminster avaient déjà mis en place un groupe de travail intergouvernemental chargé d’organiser des réunions hebdomadaires avec l’entreprise. Elle a ajouté que le secrétaire d’État aux transports, Mark Harper, a écrit à tous les acteurs du secteur et s’est efforcé de soutenir Alstom dans toutes les offres de contrats disponibles.
Priorité à ce secteur industriel vital
L’usine de Derby a une longue histoire de fabrication de matériel ferroviaire. Ouverte à l’origine au XIXe siècle par la Midland Railway, elle a ensuite été absorbée par la London Midland and Scottish Railway. L’usine est devenue un élément essentiel des chemins de fer britanniques nationalisés en 1948. Lors de la privatisation dans les années 1990, l’usine a connu de nombreuses évolutions, avant d’être intégrée à Alstom en 2021, lorsque cette société a racheté les actifs de Bombardier.
Dans une déclaration transmise aux médias locaux et attribuée au ministère des transports du gouvernement britannique, ce dernier a déclaré qu’il travaillerait en étroite collaboration avec Alstom pour que l’entreprise continue à respecter ses engagements contractuels. Cette déclaration n’a pas convaincu le président du conseil municipal de Derby, M. Baggy Shanker, qui a été largement cité. « Les ministres doivent vraiment s’engager et se concentrer sur ce secteur industriel vital », a-t-il déclaré. « À ce jour, je suis déçu qu’aucun ministre n’ait accepté de nous parler de cette question.
La Great British Railways pourrait voir ses raisons de s’installer à Derby s’amenuiser d’ici à ce que la nouvelle agence soit créée. Pour les professionnels qui travaillent déjà dans la ville, il ne s’agit pas de la nouvelle festive que tous ceux qui travaillent à Litchurch Lane auraient pu espérer. La majorité des ingénieurs de l’usine n’auraient rien voulu de plus pour Noël qu’un nouveau jeu de train. Il semble que leur bas collectif sera vide.
