Limite inattendue dans les zones de bagages des trains au Royaume-Uni
Le réseau britannique est en proie à une pénurie de bagages. Les difficultés croissantes des trains britanniques s’expliquent par l’essor des voyages d’agrément, qui renvoient à l’époque des excursions d’une journée dans les stations balnéaires et des vacances à la maison. Les échos sont ceux des années soixante-dix et quatre-vingt, lorsque les trains à locomotive étaient la norme et qu’un nombre infini de vieilles voitures redondantes pouvaient être mises en service, presque à volonté. Les rames automotrices d’aujourd’hui, à structure fixe et à couplage étroit, offrent moins de flexibilité et manquent souvent d’espace. Ce problème se pose plus que jamais sur les chemins de fer britanniques surchargés.
En Grande-Bretagne, les gens sont habitués à être modérés. Se doucher pendant cinq minutes, par exemple – bien que la plupart des Britanniques semblent trouver qu’il s’agit d’une durée excessivement longue, plutôt que d’une limite de temps. Ensuite, on ne fait bouillir que la quantité d’eau dont on a besoin, on éteint la lumière en quittant la pièce, on se déplace sur le banc de l’église et on passe même ses appels téléphoniques après une heure de l’après-midi (oui, les appels à tarif préférentiel existaient). Aujourd’hui, cependant, une limite a été franchie : restreindre ses bagages dans le train. Cette mesure, qui semble aller trop loin dans la modération, a suscité la controverse.
Imposer des limites de bagages similaires à celles des compagnies aériennes
L’engouement pour les voyages d’agrément à bord des trains britanniques s’accompagne de plus en plus d’une inquiétude croissante. Comme d’habitude, c’est la faute de ces satanés clients, qui gênent les opérations – ou plutôt, dans ce cas, ce sont leurs bagages qui gênent tout. Sur le réseau ferroviaire actuel, la plupart des voyageurs sont d’accord : l’espace réservé aux bagages est insuffisant. Alors que de plus en plus de voyageurs s’embarquent pour des voyages panoramiques vers des destinations balnéaires, la question de la gestion des bagages est devenue pressante, tant pour les voyageurs que pour l’industrie ferroviaire.
Les trains ne transportent pas seulement des passagers enthousiastes, mais aussi toute une série de sacs, ce qui suscite un débat sur la question de savoir s’il faut donner la priorité aux passagers avec ou sans leurs bagages. D’un point de vue opérationnel, l’afflux de bagages supplémentaires fait craindre des arrêts plus longs dans les gares, ce qui pourrait entraîner des changements d’horaires, voire une réduction des services pour éviter les retards.
Une solution proposée consiste à s’inspirer des compagnies aériennes, telles qu’EasyJet ou Jet2, et à faire payer les bagages. Cette idée soulève des questions d’équité et d’accessibilité pour les passagers, d’autant plus que la demande en matière de loisirs ne cesse de croître. La récente décision de la London North Eastern Railway (LNER) d’imposer des limites de bagages similaires à celles des compagnies aériennes suscite déjà la controverse.
Valises empilées contre les fenêtres
Il n’est pas surprenant que l’application des limites de bagages ait fait l’effet d’un ballon de plomb (les ballons de plomb sont en fait autorisés dans les trains, mais soumis à des restrictions de taille). La LNER est confrontée à une augmentation substantielle des voyages d’agrément après la pandémie. Cela peut surprendre les responsables gouvernementaux qui gèrent le service, mais la LNER dessert les trois destinations touristiques les plus populaires du Royaume-Uni : Londres, York et Édimbourg. Il se trouve que les touristes, en particulier les visiteurs étrangers, transportent des quantités de bagages supérieures à la moyenne.
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Cependant, conformément aux conditions nationales de transport, LNER limite désormais les passagers à une grande valise, un bagage à main et un petit sac à main. Des affiches placées sur le réseau rappellent ces restrictions pendant les périodes de forte affluence, lorsque l’espace est compté. Cette mesure vise à éviter les scènes de trains surchargés, des passagers ayant tweeté des images de valises empilées contre les fenêtres et le long des couloirs. Bonne chance !
Complexité de la gestion d’une demande accrue
Des inquiétudes ont été exprimées quant à l’impact potentiel sur l’accessibilité, les espaces réservés aux fauteuils roulants ou aux passagers ayant des problèmes de mobilité pouvant être bloqués par des sacs trop volumineux. Norman Baker, de la Campagne pour de meilleurs transports, reconnaît la nécessité de trouver des solutions innovantes, mais met en garde contre les difficultés bureaucratiques potentielles liées à l’application de ces politiques.
D’autres opérateurs ferroviaires, comme Lumo (un rival populaire à bas prix et à accès libre de la LNER sur la ligne Londres-Édimbourg), ont également mis en place des restrictions de bagages, autorisant les clients à emporter un petit sac et une valise de taille moyenne. Le patron de Lumo, Martijn Gilbert, a même suggéré une structure tarifaire différenciée en fonction de la taille des bagages. Face à la débâcle des bagages, le secteur ferroviaire doit trouver un équilibre entre l’accueil du nombre croissant de voyageurs de loisirs, la garantie de l’accessibilité pour tous les passagers et la recherche de solutions innovantes pour que le voyage soit aussi fluide que la destination. La pénurie de bagages dans les trains britanniques met en évidence la complexité de la gestion d’une demande accrue tout en maintenant une expérience de voyage positive pour toutes les personnes concernées. Les wagons supplémentaires ne sont pas une option aujourd’hui.
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