CargoBeamer lance une liaison Calais-Perpignan
CargoBeamer, un système de trains intermodaux qui se déchargent automatiquement en latéral, lance deux liaisons en Europe, dont une au départ du nord de la France. Celle-ci pourrait intéresser les flux de et vers la Belgique.
Le système CargoBeamer est un système de ferroutage allemand présenté en 2010 par la société de même nom. Les wagons permettent à la fois d’intégrer un terminal automatisé tout comme un terminal classique. En mode automatisé, les flancs des wagon se rabattent pour libérer un bac dans lequel est placé une semi-remorque. Ce bac coulisse du wagon vers l’extérieur à l’aide de vérins au sol. Comparable au système concurrent Modalohr français, CargoBeamer nécessite une infrastructure mécanisée complexe et sophistiquée. Le premier terminal opérationnel a été construit à Leipzig.
Voulant élargir le concept à une large clientèle, CargoBeamer a néanmoins prévu que les bacs puissent également être extrait des wagons à l’aide des traditionnels portiques ou des reach stacker. Le système de plateau CargoBeamer a l’avantage de permettre le transport de remorques non-préhensibles par grues, qui forment 80% des semi-remorques en circulation. Cela permet donc de séduire davantage de clients, qui ne veulent pas forcément spécialiser leur parc de camions. Cela permet aussi d’accueillir les semi-remorques au gabarit P400, un demande forte des chargeurs. Les wagons ont fait ces dernières années l’objet de test sur de longs parcours et sont homologués depuis 2015.
Depuis cette date, CargoBeamer AG exploite une liaison ferroviaire quatre fois par semaine entre Kaldenkirchen, en Allemagne et Domodossola, à la frontière suisse. La société était – et est toujours -, en quête de nouveaux emplacements. C’est ainsi qu’en décembre 2020, elle signait un accord avec la Banque européenne d’investissement pour un prêt de 12,6 millions d’euros qui court jusqu’en 2022 pour financer les terminaux de Kaldenkirchen, Calais et Domodossola.
Une liaison aux portes de la Belgique
Dès juin prochain, la société lancera sa deuxième liaison européenne entre Calais, où se terminent les travaux du terminal automatisé, et Perpignan, où le terminal est plus classique. Calais a ainsi construit une plateforme bimodale de 5,7 hectares sur la zone Transmarck – Turquerie. La concrétisation de ce chantier intervenait un an après l’obtention d’une première aide financière européenne de 7 M€. Deux voies d’une longueur de 350 m sont destinées au chargement des semi-remorques. Dans un premier temps, elles seront munies de six modules de transbordement automatisés et d’un espace de manutention par reach stacker. Dans un second temps, lorsque le terminal aura atteint son rythme de croisière, 12 modules supplémentaires compléteront l’ensemble.
Le site du nord de la France vise à servir de plaque tournante logistique internationale, reliant les transports intermodaux des îles britanniques avec l’Europe du Sud et de l’Est. La voie française sera proposée à partir du 14 juin, avec au départ deux allers-retours par semaine. D’ici le 5 juillet, la fréquence passera à quatre allers-retours hebdomadaires. «_Avec notre voie de Calais à Perpignan, nous sommes en mesure de poser la formation pour les transports intérieurs français de la Manche à la mer Méditerranée et la péninsule ibérique », explique Nicolas Albrecht, Chief Business Development Officer et membre du comité exécutif de CargoBeamer.
Expansion en Allemagne
En Allemagne, une troisième relation débutera ses opérations également en juin, entre le port fluvial de Duisbourg et Poznan, en Pologne. Trois allers-retours par semaine sont prévus avec comme partenaire le groupe Duisport, qui gère ce premier port fluvial d’Europe, et qui est le co-opérateur de la nouvelle liaison. Les deux sociétés ont conclu un accord sur un partenariat stratégique en 2020. « Les nouvelles liaisons entre Duisbourg et Poznan ainsi qu’entre Calais et Perpignan constituent une étape importante dans notre vision d’un réseau européen CargoBeamer, un objectif sur lequel nous travaillons constamment. Avec notre partenaire Duisport, nous sommes très heureux de nous adresser pour la première fois aux marchés d’Europe de l’Est. Nous envisageons fermement d’autres actions en faveur de cette région dans un avenir proche », illustre Nicolas Albrecht.
Jusqu’ici, il n’y a pas encore de projet sur le territoire belge, mais les terminaux de Calais et Duisbourg ne sont pas très loin du pays.