Le train à hydrogène Coradia iLint d’Alstom en Suède et en France
L’autorail iLINT Coradia d’Alstom entreprend des essais en Suède et en France. Il s’agit d’une technologie qui dans certaines circonstances économiques, permettrait de se passer d’électrification des petites lignes ferroviaires.
Malgré de nombreux projets d’électrification dans plusieurs pays européens, une part importante des réseaux ferroviaires du continent ne bénéficiera pas de cette technique. Pour pallier cette lacune, le train à hydrogène utilise l’infrastructure existante sans avoir besoin d’investir dans l’électrification. Il nécessite cependant des infrastructures supplémentaires en termes de production d’hydrogène et de ravitaillement., et pose malgré tout la question de la fabrication de cet hydrogène.
De nombreux pays investissent déjà dans les infrastructures énergétiques de l’hydrogène. Cela contribuera non seulement à faire du transport sans CO2 une réalité, mais cela réduira le coût de l’énergie à hydrogène, rendant les investissements dans la mobilité verte encore plus abordables.
Alstom en leader de train à hydrogène
L’autorail iLINT d’Alstom est un train pour service régional basé sur la plateforme Coradia du constructeur. Il fut lancé en 2016 et est réputé n’émettre aucune émission de CO2, faisant d’Alstom le premier constructeur ferroviaire au monde à développer un train de voyageurs basé sur la technologie de l’hydrogène. En 2018, les deux premiers trains 100 % H2 iLint ont commencé une exploitation commerciale en Allemagne et ont déjà parcouru plus de 100.000 kilomètres.
Environ 41 rames ont été commandées à ce jour et des essais réussis ont été menés en Autriche et aux Pays-Bas. L’autorail Coradia iLint a une vitesse maximale de 140 km/h, ainsi que des performances d’accélération et de freinage comparables à celles des trains régionaux réguliers. Son autonomie est de 1 000 km et peut accueillir, selon la longueur choisie du train, jusqu’à 300 passagers.
La Suède
Alstom compte bien capitaliser sur le phénomène hydrogène en étendant les prestations à travers toute l’Europe. C’est ainsi qu’ont débuté récemment de nouveaux essais à Östersund, en Suède. Rob Whyte, PDG d’Alstom Nordics, explique que « les trains Coradia iLint représentent une énorme opportunité pour la Suède de réduire les émissions de CO2 et en même temps de décarboner le transport ferroviaire. Grâce aux transports publics fonctionnant à l’hydrogène, les opérateurs régionaux peuvent être des phares de la mobilité moderne, comme l’ont expérimenté récemment l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Autriche – qui ont testé et mettent en œuvre (ou prévoient de mettre en œuvre) des trains à hydrogène. »
Inlandsbanan, une ligne intérieure qui longe de loin la Norvège du sud au nord, en collaboration avec Statkraft, a lancé une étude de faisabilité pour étudier l’infrastructure et la logistique pour la production d’hydrogène dans l’intérieur de la Suède et pour étudier le fonctionnement de l’hydrogène pour les véhicules ferroviaires à moteur diesel existants. Cet engagement concrétise à l’ambition d’Inlandsbanan de créer un corridor de fret prioritaire entièrement écologique à travers la moitié de la Suède sans émission de dioxyde de carbone et constitue ainsi une étape importante pour fournir aux acteurs industriels un transport durable et efficace.
Mais aussi la France
Le train même Coradia iLint d’Alstom a aussi effectué but septembre ses premiers virages en France sur les voies du Centre d’Essais Ferroviaires de Valenciennes, en présence de Jean-Baptiste Djebarri, ministre français délégué auprès du ministre de la Transition écologique, chargé des Transports, et de Jean-Baptiste Eyméoud, président d’Alstom France.
Les équipes d’Alstom pilotent et présentent le Coradia iLint aux différents acteurs locaux dont les décideurs publics, les autorités organisatrices de transport, les sociétés d’ingénierie et les opérateurs pour mettre en évidence le potentiel de ce train dans l’éventail des solutions de transport durable proposées en France.
Cette présentation s’inscrit dans le cadre de l’ambition nationale de transition énergétique, qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre et le bruit dans les transports, un enjeu soutenu par le gouvernement français à travers son Plan Hydrogène, initié en 2018. Cette présentation s’inscrit également dans le Plan de relance français et des Projets Importants d’Intérêt Européen Commun (IPCEI) lancés par l’Union européenne en 2020.
Le train à hydrogène est un dossier à suivre de près…