SNCB : le personnel se féminise petit à petit
Il y a 25 ans, une conductrice prenait pour la première fois les commandes d’un train en Belgique.
Le chemin de fer est-il encore associé à la virilité ? « Une histoire d’un autre temps » rétorque joliment aujourd’hui Sophie Dutordoir sur sa page LinkedIn. « À la SNCB, nous encourageons les femmes à s’engager dans tous nos métiers. En 10 ans, la proportion de femmes dans l’entreprise a doublé : de 1 sur 10 en 2013 à 1 sur 5 aujourd’hui. »
Cette année, cela fait 25 ans que la SNCB a recruté la première conductrice de train. Ceci grâce à l’adoption d’une loi en Belgique autorisant le travail de nuit pour les femmes dans les mêmes conditions que les hommes. Aujourd’hui, la SNCB emploie 180 conductrices de train, un nombre qui croit chaque année.
Dans d’autres métiers du rail aussi, la proportion de femmes a fortement augmenté ces dernières années. Un collaborateur sur 5 à la SNCB est désormais une femme. Il y a 10 ans, en 2013, elles n’étaient que 1 sur 10.
Les premières conductrices
La culture véhicule parfois des images tenaces. Trop peut-être. Le simple mot « cheminot » évoque encore de nos jours le viril conducteur plein de suie aux manettes d’une locomotive à vapeur. De rudes gaillards qui ont fait les beau jours de toute une littérature et même de quelques films emblématiques, comme la Bête Humaine (de Jean Renoir, 1938).
Mais est-ce encore l’image du chemin de fer de nos jours ?
Yvette Pons, originaire de Liège, a été la toute première conductrice de train dans notre pays. Entrée en fonction à la SNCB en avril 1998, elle a conduit son 1er train après sa formation en juillet 1999. Un quart de siècle plus tard et après plusieurs années de conduite, Yvette a étoffé ses compétences et travaille comme technicienne à l’atelier de Salzinnes, en province de Namur.
Stefanie Berat, autre pionnière parmi les conductrices de train, a rejoint la SNCB en 1999. Originaire de Gand, elle est devenue la première conductrice de train de sa région.
La SNCB compte aujourd’hui 180 conductrices de train, qui ne représentent encore que 6% du nombre total de conducteurs. Le nombre de femmes choisissant ce poste continue cependant d’augmenter. Il y a 10 ans, par exemple, à peine 3% des conducteurs de train étaient des femmes. La proportion de conductrices continuera à augmenter dans les années à venir. Parmi les 150 conducteurs de train actuellement en formation, 10 % sont des conductrices.
On ne devient pas conductrice de train sur les bancs de l’école : les candidats reçoivent une formation intensive et rémunérée à la SNCB pendant 10 à 12 mois, avec des leçons théoriques et pratiques, dont une partie sur simulateur de conduite.
Photo : SNCB
Diversité au sein du personnel
Ces dernières années, la proportion de femmes à la SNCB a augmenté parmi les conducteurs de trains mais aussi dans d’autres métiers. Sur 17.000 membres du personnel, à la SNCB, 1 sur 5 est une femme. Il y a 10 ans, en 2013, elles n’étaient que 1 sur 10. Et parmi les nouveaux collègues recrutés en 2022, 1 sur 4 était une femme.
Il s’agit du résultat d’une politique de diversité engagée. Depuis des années, la SNCB s’efforce de refléter la diversité de la société – et donc de ses voyageurs – parmi son personnel. La SNCB, et plusieurs autres opérateurs ferroviaires européens, ont d’ailleurs signé l’ambitieux accord Women In Rail qui vise, entre autres, à rendre le secteur ferroviaire plus attractif pour les femmes.
La diversité est également visible dans les différentes catégories d’âge. Sur l’ensemble des nouveaux collaborateurs engagés l’année dernière, 28 % avaient moins de 26 ans, tandis que 11 % avaient plus de 50 ans.
Et Sophie Dutordoir de rappeler que « nous voulons poursuivre la tendance. Aujourd’hui, 1 candidat recruté sur 4 est une femme. »
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