100 milliards d’euros pour le ferroviaire en France jusqu’en 2042
Le gouvernement français va investir 100 milliards d’euros pour développer et moderniser le réseau ferroviaire français. Cette annonce a été faite la semaine dernière par la Première ministre française, Élisabeth Borne. En plus d’un réseau modernisé, l’emphase sera sur la mise en service de nouveaux trains de banlieue, ainsi que de nuits.
Cet investissement ira vers l’exécution du plan présenté par le Conseil d’orientation des infrastructures (COI), qui analyse les investissements nécessaires à la mobilité en France entre 2023 et 2042, en mettant l’accent sur le rail. Bien que des versions de ce document aient été divulguées par divers médias français, le rapport officiel du COI a été publié le 24 février. Dans le rapport du COI, SNCF Réseau, le gestionnaire d’infrastructure français (GI), a estimé un coût total de 138 milliards d’euros pour doubler le trafic ferroviaire, tant pour le fret que pour les passagers. Le document mentionne que le GI français estime nécessaire d’augmenter les investissements annuels d’un milliard d’euros chaque année.
Développer l’infrastructure ferroviaire
« Au-delà de la poursuite des projets de lignes nouvelles et de la relance des trains de nuit, nous devons investir dans le développement du réseau », a déclaré Mme Borne dans un discours. L’investissement ferroviaire doit « mettre fin au vieillissement du réseau et le moderniser ». Selon la Première ministre, les travaux sur les infrastructures ferroviaires réalisés depuis 2017 portent leurs fruits, mais des investissements supplémentaires sont nécessaires. D’ici la fin du quinquennat, cela signifie 1 milliard d’euros supplémentaires par an pour la régénération du réseau et 500 millions d’euros par an pour sa modernisation. « Pour nos concitoyens, la modernisation du réseau se traduira par plus de trains, une meilleure ponctualité et des temps de parcours plus courts. C’est à ces conditions, et à ces conditions seulement, que le train sera pleinement une alternative attractive et crédible à la voiture ».
Selon le document du COI, porter les investissements publics annuels entre 3,5 et 4,2 milliards d’euros permettrait à la France d’atteindre le niveau de l’Allemagne. Avec 4,2 milliards d’euros par an, SNCF Réseau affirme pouvoir rajeunir les voies, améliorer leur maintenabilité et réduire les aiguillages et les croisements. De plus, le GI français a déclaré qu’il pourrait anticiper les investissements pour les « Ouvrages d’Art » (OA) construits dans la première moitié des années 1900, qui arriveront en fin de vie d’ici 2050. Les OA sont de grandes constructions qui peuvent comprendre des ponts, des tunnels, des quais et des structures portuaires.
De meilleurs connections périurbaines
Le plan comprend le lancement de trains de banlieue express similaires au système RER de Paris dans d’autres grandes zones métropolitaines françaises, a déclaré la Première ministre Élisabeth Borne. Il n’a pas encore été annoncé pour quelles villes ce sera le cas. Ce RER métropolitain n’est pas une « question de centre-ville », a assuré Mme Borne, mais c’est la relation entre la métropole, les zones périurbaines et les villes moyennes qui doit être améliorée.
D’ici l’été prochain, la mise en œuvre du futur plan de transport sera développée. L’investissement bénéficiera également à l’économie française, puisque 80 % des investissements ferroviaires profitent aux entreprises françaises, a souligné la Première ministre.
Le plan de transport s’appuiera sur l’expertise de la Société du Grand Paris (SGP). « Pour réaliser notre ambition, nous aurons besoin de nouvelles dispositions législatives, notamment pour élargir les missions de la SGP. Depuis 5 ans, elle a démontré sa capacité à mener à bien le plus grand projet d’infrastructure et d’aménagement d’Europe, tout en maîtrisant les coûts et en maintenant un lien permanent avec les élus. » Ce mois-ci, la SGP inaugurera des discussions avec les exécutifs locaux concernés pour déterminer le calendrier, les modalités de fonctionnement et de financement des nouveaux projets de RER métropolitains.
Une double ambition
» Préparer l’avenir de nos transports, c’est faire des choix forts pour permettre le changement des usages. Avec 100 milliards d’euros pour le rail d’ici 2040, nous irons vers des transports du quotidien plus efficaces et moins carbonés », a-t-elle déclaré sur les réseaux sociaux.
L’investissement ferroviaire fait partie du vaste plan » France Nation verte » pour atteindre les objectifs climatiques de Paris et le Green Deal européen : réduire les émissions de 55 % d’ici 2030. La Première ministre, chargée de la planification écologique, a présenté une double ambition pour les transports, avec un rôle important pour le rail, qu’elle qualifie de colonne vertébrale des transports.
D’une part, réussir la décarbonisation de ce secteur qui est l’un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre avec un tiers des émissions totales de la France. D’autre part, l’ambition est de développer les transports du quotidien pour réduire les fractures territoriales et améliorer la vie des Français.
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