France : appel urgent à renégocier les prix de l’énergie
L’Association Française du Rail (AFRA), qui rassemble les opérateurs alternatifs à la SNCF, appelle à une renégociation immédiate des contrats pour revenir à un prix de l’énergie soutenable.
La hausse sans précédent des prix de l’énergie début 2023 fragilise chaque jour un peu plus l’équilibre économique des acteurs du ferroviaire.
Le gestionnaire français SNCF Réseau avait confirmé aux opérateurs ferroviaires fin 2022 une hausse sans précédent de l’énergie. Les prix sont passés de 111,95 euros du mégawatt-heure à 473,51 euros en 2023. On en était encore à 45 euros en 2019.
Mais la hausse de l’énergie concerne aussi les carburants fossiles. Le diesel est encore fortement utilisé dans le fret ferroviaire, tout particulièrement sur les embranchements industriels non électrifiés, mais pas seulement.
Un appel à renégocier
L’Association Française du Rail (AFRA), qui rassemble les opérateurs alternatifs à la SNCF, appelle à une renégociation immédiate des contrats pour revenir à un prix de l’énergie soutenable. Elle s’inquiète de la situation financière préoccupante de certains opérateurs et redoute qu’ils ne soient rapidement plus en mesure de payer leurs factures à SNCF Réseau.
« Nous alertons depuis des mois le ministère des Transports mais le gouvernement regarde ailleurs : cette hausse du prix de l’énergie est insoutenable pour tous les acteurs du ferroviaire, » alerte Raphaël Doutrebente, Président de la commission Fret de l’AFRA et Président d’Europorte.
« Certains opérateurs nous font déjà remonter une situation financière préoccupante et craignent de ne rapidement plus être en mesure de payer leurs factures d’électricité à SNCF Réseau. Nous appelons donc à une renégociation immédiate des contrats pour revenir à un prix de l’énergie soutenable. »
L’énergie représentait déjà 20% des coûts des opérateurs. Alors que le ferroviaire est un mode énergétiquement sobre – il consomme 6 fois moins d’énergie que la route – et que son principal atout est sa traction électrique, le gouvernement n’a pas prévu de dispositif d’aide adapté pour soutenir le ferroviaire dans cette crise conjoncturelle.
« La France va à contre-courant de ses engagements en fragilisant un pilier de la transition énergétique de notre pays, » s’alarme Alexandre Gallo, président de l’Association Française du Rail (AFRA) et Président Directeur Général de DB Cargo France.
Selon lui, les conséquences sont déjà perceptibles sur les rails français : « les locomotives électriques restent en gare, remplacés par des trains au diesel ou pire par des camions sur nos routes. Le report modal inversé est enclenché, annulant tous les efforts pour développer le fret ferroviaire. Quelle aberration dans le contexte de sobriété énergétique et de transition écologique ! »
L’objectif de la France reste pourtant de doubler la part modale du fret ferroviaire d’ici à 2030. Les opérateurs avaient bien lancé la dynamique, avec une progression de la part modale de 9,6 % à 10,7 % entre 2020 et 2021.
Les 36 milliards de tonnes kilomètre ferroviaires circulant aujourd’hui en France représentent l’équivalent de 2 millions de circulations de camions en moins sur les routes françaises.
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