La SNCB vend des petites gares
La SNCB met régulièrement en vente une partie de son patrimoine. Parmi celui-ci, figurent quelques bâtiments de gares et d’anciens dépôts.
Elles s’appellent Franière (Floreffe), Villers-le-Gambon (Philippeville), Graide ou encore Esneux (photo du haut), toutes ces gares sont bien mises à la vente, ou déjà vendues. La vente de ces bâtiments pourrait paraître incongrue en cette époque où l’on tente de faire revenir les usagers au train. Mais force est de constater que l’on en voyage plus comme jadis et qu’il n’y a plus de chef de gare qui loge en gare ni de porteurs à bagages, de commis divers ou de local de réception des colis, ce qui nécessitait jadis des volumes importants.
On ne le sait pas toujours, mais la SNCB est le plus gros propriétaire foncier de Belgique. Il y a peu, on y comptait encore 14.000 parcelles diverses et pas moins de 1.800 bâtiments divers. Une bonne partie de ce patrimoine foncier se situe en zone constructible, dans les centres villes ou à proximité de quartier déjà urbanisés. Dans tous les cas de figure, c’est un patrimoine qui n’a plus aucune utilité à l’exploitation du service des trains. En 2019, la SNCB possédait encore près de 119 gares totalement vides, bien que des trains continuent à s’y arrêter.
La SNCB assure vouloir toujours valoriser les biens n’ayant plus d’utilité afin de les faire perdurer et de leur redonner vie via une autre affectation. En effet, de nombreux bâtiments de gares rurales ont connus dans les dernières décennies un sort moins envieux par la démolition pure et simple, car trop chers à entretenir et ne nécessitant plus de personnel au regard de leur fréquentation. Ce fut par exemple le cas de Profondsart, dans le cadre ici du RER.
Une seconde vie
Redonner vie aux bâtiments existants permet une conservation d’un patrimoine faisant partie de nombreuses communes, bien que les transformations ne soient pas interdites. Il faudra cependant encore ouvrir le portefeuille après l’achat. Le bâtiment gare de Franière par exemple, construit en 1871 et comptant une superficie de 512 m² étages inclus, est en vente pour 121.000 € minimum. Mais sa rénovation demande d’avoir les reins solides. Ainsi en 2020, la gare de Villers-le-Gambon retrouvait une seconde vie grâce à Tito Bailen, échevin. Celui-ci a transformé le site en un gîte assez luxueux pouvant accueillir 18 personnes. Mais ce ne fut pas gratuit…
Il est à noter que certaines gares sont situées sur des lignes encore en exploitation, et même électrifiées dans le cas d’Auvelais. Il va de soi que les quais ne sont jamais vendus et restent accessibles au public, quelle que soit l’affectation du bâtiment. Des mesures sont prises pour assurer la sécurité des propriétaires d’anciennes gares.
D’autres bâtiments n’ont en revanche plus vu passer de trains depuis des lustres. Ainsi, à Wezembeek-Oppem, la SNCB met en vente un ancien hangar à marchandises, situé au terminus de l’ancienne ligne 160 Bruxelles-Quartier Léopold – Tervuren démantelée en 1958. Le bâtiment, construit en 1897, en même temps que la gare voyageur de Tervuren, avait déjà été transformé en brasserie en 2010 mais n’avait plus trouvé d’affectation peu de temps après.
La SNCB dispose aussi d’un important patrimoine plus urbain, comme par exemple autour de la gare du Midi, à Bruxelles. Elle est propriétaire d’immeubles de bureaux situés rue de France, de nouveaux bâtiments situés Avenue Fonsny, mais aussi de l’ancien centre de tri postal, accolé à la gare. Le nouveau siège social de la société publique est prévu pour les années qui viennent, afin de regrouper les différentes directions éparpillées dans dix bâtiments différents du quartier.