Des réservations à la hausse : un été 2022 prometteur pour le rail
Davantage de gens dans les trains pour leurs vacances ? Tant SNCB, Thalys que SNCF observent des taux de réservations supérieures de 10% par rapport à la même période en 2019, seule année correcte de référence.
En France, la SNCF va connaître un été bien rempli avec près de 8 millions de billets vendus rien que sur le segment TGV pour juillet et août, explique la grande maison française.
Le trafic semble être revenu à ses niveaux de 2019, avec 800 TGV et Intercités grande ligne et 14.000 trains régionaux chaque jour, sans grande réserve disponible. Dans un entretien accordé à l’agence française AFP à la mi-juin, le patron de SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet, annonçait que cet été 2022 serait celui de tous les records.
Les raisons de cet engouement
Elles sont difficiles à évaluer car le mot « vacances » ne résonne pas de la même façon chez tout un chacun. Il y a surtout la fin de la crainte Covid qui explique cette vague de voyages cet été.
Selon un baromètre Touring, seuls 18 % sont encore préoccupés par le virus qui a dominé les rêves de vacances pendant deux ans. Le coronavirus ne semble plus retenir pour partir en vacances. 9 Belges sur 10 partiront en vacances cette année. Les anciennes habitudes de vacances sont donc de retour après deux années de restrictions.
L’actualité récente peut aussi jouer un rôle. Certains pointent la flambée des prix des carburants, bien que les trafics constatés sur autoroutes semblent démentir cet argument. D’un autre côté, un public jeune, certes minoritaire, serait aussi à la recherche d’une « solution de mobilité plus durable ».
Les incertitudes et perturbations en cours et largement médiatisées dans le secteur aérien serait aussi un motif qui aurait induit chez certains vacanciers une réorientation du choix vers des destinations « plus sûres et sans contraintes ».
Témoin de cette réorientation, l’engouement pour les vacances en France, pays voisin dont les plages ensoleillées ne sont jamais trop loin de la Belgique. Reste à voir si c’est en faveur du train.
Pas vraiment de transfert modal
Le TGV InOUI (le nom du service TGV français), propose par exemple 30 destinations directes, non pas vers les plages mais plutôt vers les villes françaises. La SNCB fait le constat d’une hausse de 30 % des ventes pour les réservations concernant les destinations internationales, 20 % pour les TGV et 10 % sur les trains ICE par rapport à l’année 2019.
Il faut cependant bien comprendre qu’il s’agit ici d’une hausse du trafic ferroviaire sans réel transfert modal. Une enquête récente du SPF Mobilité sur les habitudes de déplacement montre que près de 80% des personnes interrogées ayant quitté les frontières nationales (ici nous parlons de la période avant les grandes vacances), ont utilisé la voiture particulière comme principal mode de transport, avançant la flexibilité et la facilité qu’elle offre.
Plus d’un répondant sur trois (35%) avait également voyagé en avion, pour lequel le choix est influencé par la distance et la rapidité du trajet. Le train n’arrivait qu’en troisième position avec 13% des personnes l’ayant utilisé.
Souvent associé aux tarifs chers, il est possible d’obtenir des prix très compétitif pour autant qu’on s’y prenne quelques mois à l’avance. Le yield management, technique qui affine les tarifs en fonction du remplissage, est une pratique courante dans le transport ferroviaire à grande vitesse, particulièrement sur les TGV vers la France.
Le Thalys Soleil, qui relie Bruxelles à Marseille, avec arrêt à Valence, Avignon et Aix-en-Provence entre le 2 juillet et le 27 août, est une offre uniquement hebdomadaire d’été avec 33 circulations prévues sur toute la saison, chaque samedi (16 « allers » vers Marseille – 17 « retours » vers Bruxelles). Thalys ferait état d’un taux d’ occupation de presque 90 % pour cette seule relation.